Covid-19 : les acteurs santé d'Occitanie recourent massivement au numérique

Face aux difficultés opérationnelles posées par la crise du coronavirus, plusieurs acteurs régionaux dont l'ARS et le Groupement e-santé Occitanie accompagnent les professionnels de santé dans la mise en route de services numériques. De nombreux sujets sont couverts : téléconsultation, sécurisation des échanges, nombre de places disponibles, etc.
De nombreux outils numériques sont en cours de déploiement ou d'adaptation en Occitanie pour la gestion opérationnelle de la crise en cours
De nombreux outils numériques sont en cours de déploiement ou d'adaptation en Occitanie pour la gestion opérationnelle de la crise en cours (Crédits : DR)

Une task-force formée par l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, le Groupement e-santé Occitanie (groupement d'intérêt public déployant des services e-santé en région), l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins d'Occitanie et l'Observatoire régional des urgences (ORU) Occitanie a fait le point, le 17 mars, sur le dispositif d'accompagnement des professionnels de santé dans la mise en route des outils numériques facilitant la gestion opérationnelle de la crise sanitaire en cours.

Priorité à la téléconsultation

Une première priorité porte sur la mise en place rapide de la téléconsultation pour la prise en charge des patients confinés à domiciles ou ne pouvant pas se déplacer. Du côté des établissements de santé, la nouvelle plate-forme régionale de télémédecine, baptisée TéléO, leur permet d'accéder sans frais à un panel de services (sessions de formation à distance, création des comptes) et inclut un support pour les patients. Lancée en février 2020 seulement, dans l'optique d'une installation auprès de 600 structures régionales et 5 000 utilisateurs dans l'année, cette plate-forme est désormais déployée en priorité vers les centres infectieux mis en place pour la prise en charge du coronavirus.

Du côté des médecins libéraux, l'outil de téléconsultation élaboré conjointement par l'URPS Occitanie et le MiPih (groupement public éditeur de systèmes d'informations hospitaliers), baptisé Medic@m, est recommandé par l'ARS Occitanie. Durant toute la période de la pandémie, il est accessible sans frais via un navigateur web ou un smartphone.

"Avec cet outil, les praticiens ont la possibilité de proposer à leur patientèle une consultation à distance, de transférer des prescriptions médicales de manière totalement sécurisée et de procéder au paiement en ligne et au remboursement de l'acte médical par l'Assurance Maladie. La solution garantit un haut niveau de sécurité en matière de protection des données de santé, étant hébergée au sein des datacenters du MiPih, certifiés HDS", fait savoir le groupement.

Dans le contexte actuel, son utilisation a été doublement étendue : d'une part, les personnes atteintes ou potentiellement infectées par le coronavirus peuvent en bénéficier même si elles n'ont pas de médecin traitant pratiquant la téléconsultation ; d'autre part, Medic@m, d'abord proposé aux 12 000 praticiens libéraux d'Occitanie, est accessible depuis le 12 mars à tous les médecins de France et aux Ehpad.

De nouveaux outils pour le télé-suivi

Pour le suivi des patients, hospitalisés ou non, ou bien des cas confirmés ou suspects d'être atteints du Covid-19, le Groupement e-santé Occitanie et ORU Occitanie annoncent le lancement imminent d'un outil de télé-suivi et d'orientation, à destination des médecins et infirmiers libéraux d'Occitanie. "L'évolution de l'état de santé du patient sera ainsi étroitement monitorée pour qu'il soit orienté vers les niveaux adaptés de prise en charge", soulignent les deux structures.

De son côté, le CHU de Montpellier annonce qu'il vient d'adapter au contexte actuel le logiciel MHLink, édité par la société MHComm et initialement destiné à améliorer la prise en charge des patients tout au long de leur parcours de soins (en amont et en aval de l'hospitalisation). Cette application permet désormais aux patients diagnostiqués positifs au Covid-19, n'ayant pas de critères d'hospitalisation, de rester à domicile tout en bénéficiant d'un suivi personnalisé par une équipe soignante dédiée et le cas échéant d'une téléconsultation.

"Les patients atteints de coronavirus dont l'état de santé le permet sont désormais suivis à domicile. S'ils le souhaitent, les nouveaux patients diagnostiqués pourront utiliser l'application MHLink. Cette application sécurise le suivi des patients grâce à l'envoi de questionnaires simples sur l'évolution de leur état de santé. Elle facilite ainsi leur surveillance par l'équipe des MIT (département des maladies infectieuses et tropicales, ndlr) grâce à des indicateurs issus des réponses et permet de lutter contre l'isolement que peuvent ressentir les patients en quatorzaine. En cas de besoin, cette application permet également de disposer d'un module de téléconsultation", indique le CHU de Montpellier.

L'enjeu des places disponibles

Une autre priorité se situe dans la gestion des places disponibles dans les services hospitaliers. L'ORU Occitanie dispose déjà d'un espace professionnel recensant la disponibilité des lits en réanimation, en soins intensifs et en surveillance continue sur toute la région. Pour faciliter la centralisation et la mise à disposition de ces informations, une synchronisation entre cet outil et le Répertoire Opérationnel des Ressources (qui recense automatiquement les lits chauds disponibles), opéré par le ministère de la Santé, est en cours. Objectif : "supprimer toute double saisie pour les établissements", souligne le Groupement e-santé Occitanie.

D'autres services numériques sont en cours de déploiement accéléré auprès des professionnels de santé en région. Le logiciel ViaTrajectoire, initialement conçu pour l'orientation en structures sanitaires ou en structures médico-sociales, a été modifié pour permettre aux services MCO (médecine chirurgie obstétrique) d'orienter des patients sans délais, dès que leur état de santé le permet, vers des services SSR (soins de suite et de réadaptation) et HAD (hospitalisation à domicile).

Par ailleurs, la solution régionale de messagerie sécurisée de santé, baptisée Medimail, est mobilisée pour aider les établissements de santé à créer des boîtes mails organisationnelles pour la gestion de l'épidémie et à sécuriser les échanges entre professionnels.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.