Anti-Covid-19 : Divincell explore la technologie des nanovéhicules

La biotech gardoise Divincell, spécialisée dans la mise au point de nanovéhicules capables de transporter des médicaments dans l’organisme, propose ce mode d'administration pour lutter contre le Covid-19. Elle vérifie actuellement le potentiel thérapeutique de ce procédé avec plusieurs molécules antivirales.
Cécile Chaigneau
La biotech gardoise Divincell teste le potentiel de molécules antivirales transportées par sa technologie de nanovéhicules.
La biotech gardoise Divincell teste le potentiel de molécules antivirales transportées par sa technologie de nanovéhicules. (Crédits : Divincell)

Créée par un ancien chercheur au CNRS et hébergée par le BIC Innov'Up, la société nîmoise Divincell développe des nanovéhicules pouvant transporter des principes actifs dans l'organisme, avec l'avantage de « pouvoir les téléguider et les emmener directement sur une tumeur ou sur différents endroits de l'organisme, d'utiliser des doses plus faibles grâce à ce ciblage, d'être peu toxique car est biodégradable, et de transporter des outils puissants comme les ciseaux ADN », explique Gilles Divita, un des cofondateurs.

Cette technologie, destinée à adresser en premier lieu le traitement du cancer du pancréas et des ostéosarcomes (tumeurs malignes primaires), a prouvé son efficacité sur des modèles pré-cliniques « et on s'apprête à lancer les essais cliniques », précise Gilles Divita. Les nanovéhicules peuvent aussi adresser le traitement du cancer du poumon et Divincell a intégré un programme européen étudiant le transport de molécules ayant activité anti-fibrose pulmonaires.

Levée de fonds reportée

Divincell s'est intéressée à la recherche de traitement du Covid-19. Elle a identifié plusieurs molécules présentant un fort potentiel antiviral, en permettant de bloquer l'entrée du virus dans les cellules ainsi que sa réplication. Le potentiel thérapeutique de ces molécules couplées aux nanovéhicules Divincell est à l'étude en association avec la société italienne Virostatics.

« L'étape suivante sera de démarrer l'étude toxicologique et ensuite demander l'autorisation pour faire une étude clinique, déclare Gilles Divita. Aujourd'hui, un médicament sans moyen de transport est limité, donc c'est devenu une priorité. L'originalité de notre technologie est de pouvoir transporter des ciseaux ADN, des cocktails de molécules et adresser une cible précisément. »

Divincell devait lever 5 à 10 M€ début 2019 mais la pandémie du Covid-19 a mis l'opération en stand-by.

« Nous sommes en discussion avec des fonds américains et nous devrions la boucler à la fin de l'été, affirme le dirigeant. Une autre société, basée aux États-Unis, va nous rejoindre sur un programme d'oncologie et amener du capital sur ce programme. »

Divincell emploie à ce jour 7 personnes, et prévoit de recruter et de s'agrandir une fois la levée de fonds bouclée.

Cécile Chaigneau

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