ReST Therapeutics décroche un nouveau brevet (et c’est une bonne nouvelle pour la maladie d’Alzheimer)

La biotech ReST Therapeutics travaille sur des thérapies visant à traiter les troubles complexes du système nerveux central. Soutenue par Bpifrance, la biotech, qui a mis au point un biomarqueur efficace dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique et des atteintes cognitives associées aux maladies neurodégénératives telle que la maladie d'Alzheimer, vient de décrocher un brevet capital pour la suite de ses recherches.
Cécile Chaigneau
La biotech montpelliéraine Rest Therapeutics développe un candidat-médicament pour le traitement des troubles du système nerveux central.
La biotech montpelliéraine Rest Therapeutics développe un candidat-médicament pour le traitement des troubles du système nerveux central. (Crédits : DR)

La biotech ReST Therapeutics, créée en 2020 et hébergée au sein du laboratoire interdisciplinaire Mécanismes Moléculaires dans les Démences Neurodégénératives (MMDN) à l'Université de Montpellier, travaille à la mise au point de la FENM (Fluoro Ethyl Nor-Mémantine) comme traitement pour les maladies du système nerveux central via la modulation de l'équilibre de l'activité des récepteurs NMDA, récepteurs essentiels à la mémoire et à la plasticité synaptique. La neuroprotection qui en résulte permettrait de prévenir et/ou d'arrêter la progression des maladies neurodégénératives mais aussi de traiter le syndrome de stress post-traumatique « qui touche 19 millions de personnes en Europe et aux Etats Unis », indique la biotech.

ReST Therapeutics mobilise une dizaine de scientifiques issus d'un réseau de grandes collaborations académiques en France (Ecole Normale Supérieure-PSL, Université de Montpellier, CNRS Toulouse) et aux Etats-Unis (Columbia University). L'équipe est regroupée autour du président-fondateur de ReST Therapeutics Gilles Rubinstenn (docteur en chimie médicinale et en physique quantique de l'ENS Paris, inventeur de 41 brevets et cofondateur du groupe M2i dans les Bouches-du-Rhône) et de Florent Perin-Dureau (docteur en médecine, interne en anesthésie et réanimation, ancien élève de l'ENS, spécialiste du développement clinique des molécules ciblant le système nerveux central).

Une étape-clé

La FENM, qui a fait l'objet d'essais précliniques menés simultanément en France (avec l'Université de Montpellier et l'Ecole Normale Supérieure de Paris-PSL) et aux Etats-Unis (avec l'université de Columbia), « s'est révélée très efficace dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique et des atteintes cognitives associées aux maladies neurodégénératives telle que la maladie d'Alzheimer ou de Parkison », souligne Gilles Rubinstenn.

ReST Therapeutics appuie ses travaux autour de ses quatre brevets propriétaires. Alors qu'elle avait bouclé une levée de fonds de 5 millions d'euros en 2021 pour faire progresser son candidat-médicament, elle vient de décrocher un nouveau sésame : elle annonce que le 6 mai dernier, l'Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) a délivré à ReST Therapeutics et à ses copropriétaires académiques (Université de Montpellier, INSERM et l'Ecole Pratique des Hautes Etudes) un brevet sur la neuroprotection.

« Ce brevet porte sur l'ensemble des maladies neurodégénératives, dont Alzheimer ou Parkinson, mais aussi les traumatismes crâniens par exemple, et c'est une étape-clé car nous validons ainsi la solidité de notre innovation et de notre propriété intellectuelle sur les maladies neurodégénératives », se réjouit Gilles Rubinstenn.

Besoin de 30 millions d'euros

« Nous avons terminé toutes les études de sécurité réglementaires et nous avons aujourd'hui un indice de sécurité exceptionnel car la molécule est particulièrement bien tolérée, ajoute le dirigeant. Si elle ne conditionnait pas l'étude clinique, l'obtention de ce brevet, que nous allons maintenant étendre sur la base du rapport de recherche international très favorable que nous avons obtenu, soutient notre perspective d'une première administration à l'homme qui interviendra à partir de février 2023. »

Ce nouveau brevet, associé à l'étude clinique de phase 1 imminente, envoie de bons signaux aux investisseurs que la biotech va devoir à nouveau solliciter pour financer les prochaines étapes, soit un besoin d'environ 30 millions d'euros : « Cela démultiplie la valeur de la société et nous permet d'envisager avec sérénité la prochaine levée de fonds que nous ferons pour mettre en œuvre la démonstration clinique sur le syndrome de stress post-traumatique ».

Ce nouveau processus de financement devrait être lancé au 4e trimestre 2022 pour aboutir fin 2023.

« Les essais de première administration chez l'homme seront menés sur une dizaine de personnes à Liège, car il y a là-bas le meilleure centre de phase précoce en neurologie et il nous sera aussi possible d'envisager de faire des études d'imagerie spécifiques », indique Gilles Rubinstenn.

Cécile Chaigneau

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