DigiWorld Summit : Axelle Lemaire très optimiste pour la France numérique d'après 2020

Par Anthony Rey  |   |  624  mots
Axelle Lemaire, lors de son intervention en clôture du 38e DigiWorld Summit, le 17 novembre à Montpellier
Présente à Montpellier pour la clôture du DigiWorld Summit, le 17 novembre, la secrétaire d'État au Numérique, Axelle Lemaire, est venue faire le service après-vente de la récente loi pour une République numérique. Sur cette base, elle a promis que la France sera le pays le plus connecté d'Europe d'ici dix ans.

Quelques jours après l'adoption à l'unanimité par l'Assemblée Nationale et par le Sénat, début novembre, du projet de loi pour une République numérique, Axelle Lemaire, secrétaire d'État au Numérique, est venue en vanter les dispositions à Montpellier, en clôture du DigiWorld Summit, face à un auditoire formé de 30 nationalités. Faisant le lien avec la thématique choisie pour cette 38e édition du salon européen de l'innovation dans le numérique et les télécoms (la confiance numérique), Axelle Lemaire a estimé qu'un environnement plus sécurisé, comme le permettrait cette loi, constitue un avantage pour la France face à ses concurrents.

"La confiance est au cœur de l'économie digitale, or le contexte est marqué par une forte défiance, comme l'ont illustré, en quelques jours, le scandale autour des datas volés à AdultFinder ou de nouveaux épisodes de la cyberguerre entre les États-Unis et la Russie, déclare-t-elle. Si le respect de la vie privée et la sécurité informatique sont des droits fondamentaux à protéger, ce sont aussi deux atouts pour nos entreprises. Quand on compare la France à ses concurrents, notre règlementation offre désormais un environnement plus sécure. Cela a aussi des conséquences dans la façon d'adresser les datas. Cette loi va généraliser l'open data en l'imposant à toutes les administrations par défaut : les citoyens et les start-ups vont pouvoir les utiliser. C'est une façon de pousser ces administrations à adopter une stratégie sur ces données publiques, mais aussi d'alerter tous les acteurs sur les tendances futures de la décentralisation. Beaucoup de sociétés l'ont déjà compris, mais aussi des entités comme la Banque de France, qui est en train de bâtir sa propre infrastructure pour une utilisation massive de données via la blockchain."

La France en pole position dans dix ans ?

Si Axelle Lemaire admet un retard en France, c'est celui de la transformation numérique des PME ("utilisation insuffisante des réseaux sociaux, de l'e-commerce, des datas, des outils de transparence"). Pour le reste, la secrétaire d'État insiste sur les motifs d'espérer : un niveau d'investissement privé sur les start-ups qui double tous les ans ("déjà plus que l'Allemagne, presque autant que la Grande-Bretagne"), et le plan France Très Haut Débit, lancé en 2013 et doté de 20 Mds € en dix ans pour généraliser la fibre.

"En trois ans, nous avons enregistré de très forts niveaux d'investissement sur la fibre, qui vont se poursuivre, si bien que dans dix ans, nous aurons réussi : la France sera alors le pays le plus connecté d'Europe, estime Axelle Lemaire. L'Union européenne a validé notre plan France Très Haut Débit, et veut même l'utiliser comme exemple dans sa stratégie sur le sujet auprès des autres États-membres."

Sur le volet européen, Axelle Lemaire - qui a été Secrétaire nationale aux Français de l'Europe du Nord en 2012 - a plaidé pour plus de coopération entre États-membres. Elle a indiqué que l'OGP Global Summit (le Sommet mondial du gouvernement ouvert), qui se déroulera à Paris du 7 au 9 décembre, sera marqué par une initiative franco-allemande sur le sujet.

"Ce qui me frappe, c'est de voir qu'on pense toujours l'Europe comme un ensemble de 17 ou 18 pays concurrents, juge-t-elle. Or si nous avons un bon niveau d'innovation et de financement, il faut passer à la vitesse supérieure pour faciliter l'émergence d'une "tech" européenne, dans laquelle les États-membres pourraient co-investir. Le programme Erasmus a déjà montré, pour les étudiants, que cette démarche partagée est aussi une façon de construire l'Europe."