Impression 3D : Kloé lance une machine haute résolution

La PME montpelliéraine Kloé, dirigée par Paul Coudray, se distingue doublement. D'abord par son chiffre d’affaires en hausse continue, de 75 % à l'export. Ensuite, par la mise sur le marché, début février 2017, d’une machine qui devrait permettre à certains dispositifs médicaux de faire un grand pas.
Cécile Chaigneau
Mélangeur microfluidique.

Kloé, entreprise montpelliéraine de photolithographie par écriture directe par laser, apparaît dans le palmarès des champions de la croissance 2017 (500 entreprises repérées pour le taux de croissance de leur chiffre d'affaires entre 2012 et 2015*), publié par Les Echos début février.

Des performances déjà dépassées : en 2015, Kloé avait réalisé un chiffre d'affaires de 1,52 M€, soit une croissance de 13,49 % par rapport à 2014, et de 46,16 % depuis 2012. En 2016, l'entreprise a bouclé son bilan sur un chiffre d'affaires de 2 M€, dont 75 %  à l'export.

« Notre croissance est essentiellement le fruit de notre développement à l'export, commente Paul Coudray, le dirigeant fondateur de Kloé. Nous allons nous rapprocher des 80 % à l'international où il y a en effet un fort potentiel. Nous vendons des machines de micro-technologies, or la France n'est pas le leader dans ce secteur, contrairement à l'Asie, l'Allemagne ou les États-Unis. Notre plus gros concurrent est en Allemagne et pourtant, nous arrivons à bien pénétrer le marché allemand. »

La PME, qui travaille avec un réseau de distributeurs à l'international, a vendu 50 machines en 2016 et mise sur 80 en 2017. Elle a déjà procédé à une réorganisation de la quinzaine de salariés qui travaille pour elle, « notre forte activité de R&D ayant migré vers une activité de production ».

Barrière technologique

Kloé a par ailleurs été l'un des coups de cœur COSTI 2016, attribués par l'agence régionale de l'innovation, Transferts, pour un nouveau système de croissance additive de haute résolution. La performance de cette machine réside dans la résolution inférieure à 10 micromètres (µm), qui constitue une barrière technologique à la réalisation de nombreux dispositifs médicaux, comme de l'os de synthèse ou des simulateurs de paroi intestinale requérant des éléments de très petites dimensions et dotés d'une grande précision dans la forme.

« Nous avons une machine en beta test au LAAS-CNRS (laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes, NDLR) à Toulouse, qui démontre qu'on est même plus près des 5 µm de résolution, précise Paul Coudray. L'étape d'après avec le LAAS, c'est l'impression 3D de tissus vivants, que permettrait cette capacité de résolution. »

La microfluidique, cœur de cible

Cette machine, baptisée Dilase 3D, a été mise sur le marché début février 2017. Mais, selon Paul Coudray, les clients potentiels que sont les grands laboratoires de recherche en microfluidique (science et technologie des systèmes manipulant des fluides), en technologies biomédicales et biotechnologies, comme l'Institut Curie (lutte contre le cancer), avaient déjà commencé leur démarche d'acquisition avant même cette mise en marché.

« Le secteur de la microfluidique, qui s'adresse surtout au secteur médical, est notre cœur de cible, environ 70 % de nos clients, et nous souhaitons devenir l'opérateur incontournable des laboratoires et industries de la microfluidique, affirme Paul Coudray. Nous suivons de très près les événements du secteur du biomédical et de la microfluidique pour être au plus près des chercheurs et ainsi faire évoluer nos machines en fonction de leurs besoins... »

Le dirigeant poursuit par ailleurs sa quête de locaux pour s'agrandir. Il continue d'examiner diverses alternatives du côté du Pic-Saint-Loup. En attendant, il loue des mètres carrés supplémentaires ici et là sur le territoire montpelliérain.

 * Enquête réalisée par Statista, entreprise de statistiques sur internet.

Cécile Chaigneau

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