BRL lance sa nouvelle station de mesure innovante

Solutions technologiques libres et modulaires, composants disponibles, fabrication facile, coût réduit : la nouvelle station de mesure connectée de BRL, présentée sur le récent salon HydroGaïa, à Montpellier, a séduit des délégations étrangères.
Cécile Chaigneau

Lors du salon HydroGaïa à Montpellier, l'acteur régional de l'eau BRL (basé à Nîmes) a présenté sur son stand sa toute nouvelle station de mesure innovante, élaborée en interne, en collaboration avec le fab-lab montpelliérain LabSud.

« Le groupe BRL investit environ 1 M€ en R&D chaque année, dont plus de la moitié sur les apports du numérique à notre métier, c'est à dire la transformation digitale, observe Jean-François Blanchet, président de BRL. Nos axes de recherche portent sur la gestion des risques, la gestion intégrée des ressources en eau, et la gestion patrimoniale des grandes infrastructures. On ne peut pas se contenter d'attendre que les évolutions technologiques viennent par briques. On doit nous mêmes co-construire nos solutions d'innovation... Cette station de mesure innovante répond à la question de comment apporter plus d'informations à un coût accessible. »

Le système mis au point est un système intelligent d'acquisition de données hydro-climatologiques comme le niveau d'eau, la température, le niveau de précipitations, la qualité de l'eau, humidité. Il est destiné aux opérateurs de surveillance des milieux aquatiques, organismes de bassin, gestionnaires de réseaux.

Un dispositif agile

« Ce dispositif est "agile", conçu en mode open source hardware, présente un quadruple avantage, souligne le dirigeant. Pouvoir être fabriqué localement, à coûts réduits, être facile à installer et difficile à vandaliser, avec des  boîtiers qui peuvent même être réalisés avec une imprimante 3D. »

Grâce à ce recours à des solutions technologiques libres et modulaires, la station de mesure peut être fabriquée localement avec des composants disponibles dans tous les pays, réduisant ainsi sensiblement les coûts pour les pays en développement.

Le système proposé est construit avec l'utilisateur final, en fonction de ses attentes et de ses moyens : il peut être plus ou moins complexe en fonction des besoins et donc des types de mesures à réaliser puis à traiter (mesures à coupler ou non avec des données climatiques, etc..) et exploiter (graphiques, synoptiques, cartes animées).

« Son coût moyen est d'environ 300 €, précise Jean-François Blanchet. Les délégations étrangères que nous avons reçues sur notre stand à HydroGaïa ont regardé cette innovation avec un grand intérêt. »

Un objet connecté

La station peut être alimentée par des panneaux solaires, par le secteur ou tout autre mode d'alimentation. Quant aux données recueillies, elles peuvent être transmises par GPRS (réseau mobile), par le réseau Wifi, par le réseau radio LoRa (long range) ou par satellite Iridium. Chaque instrument de mesures peut être connecté pour créer un réseau de communication spécifique.

« Cette station est un objet connecté. Elle ne vient pas concurrencer les autres systèmes existants, elle permet une acquisition de mesures rapides à haut rendement qui est complémentaire. Elle peut aussi être complémentaire, par exemple, des dispositifs d'hydrologie spatiale (suivi des ressources en eau par l'utilisation de données satellitaires, NDLR) que nous développons par ailleurs avec le satellite d'observation SWOT*, permettant de recouper avec des informations de terrain et de corriger les données. »

Un vaste champ applicatif

La nouvelle station de mesure a été mise en place de façon expérimentale sur l'une des stations de pompage du canal Philippe Lamour (canal du Bas Rhône languedoc), et sera utilisée par l'opérateur Vendée Eau (dont BRL a remporté un appel d'offres). BRL envisage de l'intégrer à sa plate-forme WIMES (gestion de l'eau et des risques, mise au point par BRL Ingénierie), « plate-forme qui récupère des mesures de différents capteurs et met en réseau l'ensemble de ces informations ».

« Le champ applicatif est très vaste et les enjeux sont énormes, assure Jean-François Blanchet. Par exemple avoir des informations en temps réel pour prévoir la manière dont un barrage va se remplir afin de mieux anticiper sur la production hydro-électrique et donc mieux gérer les capacités de réponse aux besoins énergétiques d'une zone. »

Le groupe met également en avant les prévisions possibles en matière de sécurité alimentaire, le système de mesures permettant d'anticiper sur les surfaces à mettre en culture selon le niveau des ressources en eau disponibles et les prévisions météo.

* Surface Water and Ocean Topography.

Cécile Chaigneau

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