Foodtech : InVivo lance son 1er programme d’open innovation à Montpellier

Le groupe coopératif agricole InVivo poursuit sa logique d’investissement dans les métiers d’avenir et dans le soutien des nouvelles technologies. Il vient ainsi de lancer, le 2 octobre à Montpellier, InVivo Quest, son nouveau programme d’open innovation sur la foodchain.
Cécile Chaigneau
InVivo Quest, nouveau programme d’open innovation sur la foodchain du groupe InVivo

Le groupe coopératif agricole InVivo étend son spectre d'activité : en juillet dernier, il créait la filiale InVivo Food&Tech, un 5e pôle métier dédié à l'innovation dans l'alimentation et le-business qui lui permettra de prendre des positions dans le secteur agroalimentaire.

Son ambition : « devenir un acteur majeur de l'innovation alimentaire en répondant aux nouvelles tendances des consommation et en assurant une meilleure intégration de la chaîne de valeur vers l'aval pour l'agriculture française ».

Pour situer cette évolution, rappelons que le groupe InVivo comprend 220 coopératives rassemblant plus de 300 000 agriculteurs. Il emploie 9 200 collaborateurs dans 31 pays. Le modèle économique du groupe était jusqu'alors basé sur quatre métiers : l'agriculture (semences, agrofourniture, commerce international des grains), la nutrition et la santé animale, la distribution grand public et le vin.

C'est la transformation numérique d'InVivo, lancée en 2016 avec le plan InVivo Tech 2020, qui est à l'origine de la création de ce 5e métier dans l'agroalimentaire.

Etudiants, startuppers, intra-preneurs

Le 2 octobre, le groupe avait choisi Montpellier pour le lancement de son 1e challenge baptisé InVivo Quest. Ce programme d'open innovation sur l'ensemble de la foodchain a pour vocation de faire émerger des projets innovants en mobilisant trois types de publics : les collaborateurs du groupe (appelés les « intra-preneurs »), les étudiants d'écoles de commerce, d'écoles d'ingénieurs agro ou d'écoles numériques, et enfin les startuppers. Il se déclinera ensuite dans quatre autres métropoles : Bordeaux, Nantes, Paris et Lyon, avec une finale à Paris le 21 décembre.

Le challenge de Montpellier, qui se déroulait dans les locaux de SMAG (filiale de InVivo, éditeur de solutions web pour le monde agricole), opposait 7 groupes d'étudiants mixant Montpellier Business School, le Digital Campus, l'ESG Montpellier et Montpellier Supagro, ainsi que 18 start-ups régionales. Par ailleurs, 15 projets ont été amorcés par des intra-preneurs.

Un laboratoire

Les participants étaient invités à travailler sur quatre thématiques données : NewFood (nouvelle tendances alimentaires, nouveaux aliments, nouveaux process de production, nouvelles tendances de consommation), Retail4Food (mise en marché et supply chain des productions agricoles et agroalimentaires), UrbanFood (production et distribution en zones urbaines) et DigitalMarket (digitalisation des échanges et des marchés).

« Ce challenge sert à aller chercher les innovations le plus tôt possible dans la chaîne, explique Yves Christol, DG d'InVivo Food&Tech. C'est plutôt un laboratoire. Quand on fera de bonnes découvertes innovation, on les inclura dans l'un des métiers InVivo, ou on créera une business unit. »

Les cinq étudiants et trois intra-preneurs lauréats pourront bénéficier dans un premier temps de coaching et d'accélération par InVivo ou l'un de ses partenaires. Les cinq startuppeurs, quant à eux, profiteront d'un accompagnement plus poussé avec une accélération business par les réseaux de distribution d'InVivo ou de ses partenaires.

Les deux lauréats start-ups montpelliérains de ce 1e tour de table de l'innovation dans l'agroalimentaire sont Laure Barbaza pour La Fabrique de l'innovation culinaire (lieu ressource pour des projets alimentaires en Occitanie, dont le cœur est une cuisine professionnelle partagée - Ouverture prévue en décembre 2017 au local des Mines à Montpellier), et Fabien Hanai pour Eco Sud (société qui répond aux besoins de gestionnaires d'espaces naturels, solution novatrices en terme de fourniture végétale, végétaux locaux pré-acclimatés dans des espaces des production).

Le lauréat étudiant est le duo Chloé Hodeau et Jean-Paul Bérenguer pour le projet Waste Market (projet de place de marché qui met en lien producteurs et industriels pour valoriser les sous-produits comme les noyaux d'olives en cosmétique).

InVivo : des résultats « corrects »

Les dirigeants des coopératives agricoles du sud-est de la France (29 coopératives en Occitanie, 23 en PACA, 52 700 et 13 000 adhérents) étaient réunis à Montpellier le 2 octobre pour la présentation des résultats du groupe.

Le chiffre d'affaires 2016-2017 du groupe InVivo s'élève à 5,5 Mds € (6,4 Mds € en 2015-2016), pour un résultat EBITDA avant distribution des ristournes de 225 M€, soit une croissance de 5,6 % par rapport à l'an passé). Son directeur général, Thierry Blandinères, annonce qu'il sera de 6,3 Mds € sur l'exercice 2017-2018.

« Ce fut une année difficile pour les céréales, avec une baisse de production de 35 % de l'an dernier, et cette année volume normaux mais confrontés à une concurrence internationale vive, notamment bassin russe, qui va encore produire plus cette année, fait observer Thierry Blandinières. Cela se traduit par des prix bas, peu de volatilité, un marché flap, et donc une forte tension sur les prix pour les céréaliers. Malgré tout, les résultats de InVivo sont corrects car on s'est diversifié. Malgré une année difficile, nous n'avons pas ralenti la transformation du groupe ni son accélération sur la croissance externe... InVivo s'est organisé pour être plus agile et flexible, ce qui nous aide à passer les crises. »

Le directeur général rappelle les ambitions du groupe en matière d'agriculture de précision : « Nous souhaitons capter une partie de l'enveloppe des Investissements d'avenir, environ 2 à 3 Mds € sur les 5 Mds € fléchés sur l'agriculture, pour les nouvelles technologies dans l'agriculture. C'est la raison pour laquelle nous développons les 1 000 fermes-pilotes (d'ici 2020, NDLR) dans toutes les filières et dans toutes les régions de France. Et on espère les faire financer en partie par ces Investissements d'Avenir ».

Cécile Chaigneau

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