Kloé surperforme à l’export et ouvre une filiale aux États-Unis

L’entreprise montpelliéraine Kloé, spécialisée en microélectronique, réalise une augmentation de 24 % de son chiffre d’affaires en 2017 et atteint le seuil des 80 % de ventes à l’export. Afin de booster son déploiement aux États-Unis, elle va y ouvrir une filiale en 2018, probablement à Boston.
Cécile Chaigneau

L'entreprise montpelliéraine Kloé, fondée et dirigée par Paul Coudray, est spécialisée dans les équipements de microfabrication dédiés aux applications en microfluidique pour les biotechnologies et le biomédical. Pour la fabrication de composants microélectroniques, elle utilise un procédé de photolithographie, une technologie consistant à reproduire le dessin d'un circuit sur du silicium avec une lampe UV.

En 2017, Kloé a vendu 50 machines. Son dirigeant prévoit de dépasser le seuil des 300 machines installées partout dans le monde en 2018. Car c'est essentiellement l'international qui porte la croissance de l'entreprise.

« Nous avons réalisé une augmentation de 24 % de notre chiffre d'affaires en 2017, essentiellement grâce aux ventes à l'international qui représentent environ 80 % de l'activité et qui devraient atteindre les 85 % en 2018, souligne Paul Coudray. Nous sommes présents essentiellement en Asie, comme au Japon, à Singapour, en Chine ou à Taïwan, mais aussi au Moyen-Orient. »

En 2017, le chiffre d'affaires de Kloé s'élevait à 2,5 M€, et il devrait dépasser les 3 M€ en 2018, « puisqu'en quatre mois (l'exercice de l'entreprise commence en octobre, NDLR), nous avons déjà rentré le chiffre d'affaires 2017 », se réjouit Paul Coudray. En 2018, Kloé ouvrira une filiale aux États-Unis.

« Nous avons eu quelques difficultés avec un distributeur, nous avons donc choisi d'ouvrir une filiale, probablement sur la côte Est, du côté de Boston. Le recrutement est en cours. »

La Dilase 3D lancée

En mai 2017, Kloé avait mis sur le marché sa machine d'écriture directe par laser Dilase 3D, dont la performance réside dans la résolution inférieure à 10 micromètres (µm), qui constitue une barrière technologique à la réalisation de nombreux dispositifs médicaux.

« Nous en avons vendu quatre, avec de belles références comme le LAAS Toulouse (laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes, NDLR) et l'Institut Pierre Gilles de Gennes à Paris. Sa présentation commerciale a été faite aux États-Unis en juillet 2017 et deux commandes sont en cours, auprès de deux universités. »

Entre temps, l'entreprise a conçu une nouvelle machine.

« Nous allons sortir un aligneur de masque, c'est à dire une autre technologie de photolithographie que l'écriture par laser, déclare Paul Coudray. Il s'agira d'un aligneur de masque pour wafers 6 pouces, fonctionnant avec une source à base de LED UV, au lieu des lampes à vapeur de mercure qui sont polluantes et très consommatrices d'énergie. C'est novateur, nous sommes les 1e à le proposer, après avoir fait l'aligneur de masque 4 pouces il y a deux ans. Cette machine se destine au marché de la micro-électronique et des MENS (microsystèmes électromécaniques, NDLR), qui sont de plus en plus utilisés dans l'industrie. Fabriqué entièrement en France, plus compact et plus sécure, il sera sur le marché au début du printemps 2018 et nous permet de nous attaquer aux gros industriels allemands, autrichiens ou américains qui sont nos principaux concurrents. »

Sponsoriser des événements scientifiques mondiaux

Depuis deux ans, le dirigeant a mis en œuvre une stratégie adossée aux grands événements scientifiques internationaux dans les domaines du médical, du biomédical et de la microfluidique, où il veut se faire identifier comme référent.

« Nous sponsorisons ainsi le MicroTAS (conférence internationale des systèmes miniaturisés pour la chimie et les sciences de la vie, NDLR) qui se déroule chaque année à tour de rôle en Europe, aux États-Unis et en Asie, mais aussi le Lab-on-a-chip & microfluidics, le 4Bio et le MFHS a Twente, précise Paul Coudray. Cette stratégie nous permet d'être présent au plus près des chercheurs afin d'être vraiment au fait de leurs besoins. »

À ce jour, l'entreprise emploie quinze salariés, et prévoit de monter en puissance en fonction du déploiement commercial de ses équipements. Paul Coudray recherche toujours de nouveaux locaux où s'installer. Ce ne sera vraisemblablement pas sur la métropole montpelliéraine...

Cécile Chaigneau

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