Arthur Dupuy veut se développer dans les transports en commun

L’entreprise montpelliéraine Arthur Dupuy, spécialisée dans les signatures olfactives, lance le 20 février un programme-pilote sur la ligne de tramway French Tech, en collaboration avec la Métropole montpelliéraine. Objectif : expérimenter une fragrance identifiant la ligne et ainsi s’ouvrir le marché des transports en commun.
Cécile Chaigneau
Arthur Dupuy et Chantal Marion, le 20 février 2018
Arthur Dupuy et Chantal Marion, le 20 février 2018 (Crédits : Cécile CHAIGNEAU)

Le 20 février, la Métropole montpelliéraine organisait une conférence de presse pour présenter l'expérimentation menée par une entreprise de son territoire, Arthur Dupuy, du nom de son cofondateur, sur une ligne de tramway.

La jeune entreprise, créée en 2015, se dit « spécialisée dans la création de logo olfactif pour traduire une marque, un logo visuel en langage olfactif, par la création d'un parfum identitaire unique représentant les valeurs de la marque ».

Elle vient de lancer un programme-pilote sur la ligne de tramway French Tech, consistant à diffuser un parfum qui permet de « rendre le transport public plus confortable » mais aussi d'identifier la ligne de tramway des autres circulant dans la ville grâce à une fragrance dédiée.

« Il s'agit de mettre en place un nouvel outil de différenciation des lignes, qui sont déjà différenciée par la couleur, en diffusant un parfum identifiable dans les rames, perceptible depuis les quais quand les portes s'ouvrent, explique Arthur Dupuy. Ce dispositif va compléter le visuel pour guider le consommateur, mais aussi aider les malvoyants et non-voyants à se positionner dans l'espace par l'odeur. »

3,20 € par jour et par rame

Car à terme, si l'expérimentation est concluante et déployée sur tout le réseau de tramway, l'entreprise proposera quatre fragrances différentes, une par ligne, « en relation directe avec les éléments air, terre, mer et feu ».

Le jeune dirigeant l'affirme, « cela ne coûtera rien au consommateur ». Et seulement « l'équivalent de deux tickets de tramway par rame et par jour, soit 3,20 €, à la Métropole ». Si l'on considère les quelque 87 rames du réseau montpelliérain, le coût se monterait à un peu moins de 300 € par jour, soit un peu plus de 100 000 € par an...

Arthur Dupuy ajoute que l'expérimentation fait l'objet d'une thèse CIFRE, menée par Frédéric Collin, doctorant en psychologie cognitive, sur la thématique « Identité olfactive et transport en tramway : évaluation des effets de la diffusion d'odeurs sur la qualité de vie de l'usager et de la personne en situation de handicap visuel ».

L'entreprise repose sur un partenariat avec Isabelle Parrot (docteur en pharmacie, docteur ès sciences en pharmacochimie, enseignant-chercheur à de l'Université de Montpellier, directrice de la Licence professionnelle Parfums, arômes et cosmétiques), cofondatrice et conseillère scientifique du département R&D de la société Arthur Dupuy.

« Nous avons mis trois ans pour mettre au point notre technologie, déclare Arthur Dupuy. Son originalité réside dans le fait que nous n'utilisons pas de matière liquide. Nous avons transformé le parfum en matière solide, ce qui évite les accidents de liquide qui coule, sans alcool, non inflammable. Demain, nous pourrions l'adapter à l'aviation, pour un jet privé par exemple. Cela nous ouvre des segments. »

Dubaï, le Qatar, l'Arabie Saoudite

Car là est bien l'objectif de l'entreprise : s'ouvrir de nouveaux segments de marché. Pour l'heure, elle travaille surtout avec le milieu de l'hôtellerie-restauration, notamment sur le segment haut de gamme, comme le groupe Accor, Vacalians et sa marque Tohapi, ou encore le programme immobilier montpelliérain L'Arbre Blanc.

« Nous voulons aller encore plus loin avec le groupe Accor, ambitionne Arthur Dupuy. Une société est intéressée pour ligne de bus de luxe entre Manchester et Londres, et une autre métropole du territoire nous a contactés récemment pour éventuellement équiper ses lignes de bus. Cela pourrait se faire courant 2018-2019... Par ailleurs, nous avons des contacts à Dubaï, au Qatar, en Arabie Saoudite. »

Dans les transports, le Montpelliérain vise aussi l'aviation : « Nous avons rencontré les équipes d'Airbus  mais c'est une tellement grosse machine que les choses vont lentement. En revanche, nous avons aussi rencontré Falcon, et là, ça va plus vite... ».

Enfin, le secteur du jeu vidéo pourrait offrir des opportunités à échéance 2020-2024. En attendant, l'entreprise, qui emploie 5 personnes mais ne communique pas sur son chiffre d'affaires, a lancé une levée de fonds, qui sera clôturée à la mi-mars « avec un industriel connu dans le monde du parfum ».

Cécile Chaigneau

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