Octipas veut digitaliser les pharmacies

Alors que la société s’était jusqu’à présent concentrée sur les solutions de digitalisation du retail, Octipas travaille désormais à adapter ses outils au secteur de la pharmacie. Une diversification qui lui ouvre en grand les portes des officines où (presque) tout reste à faire.
Cécile Chaigneau
(Crédits : Octipas)

La digitalisation du point de vente, appelé aussi le « phygital » (contraction de "physique" et "digital"), est en plein boom, poussée par les nouvelles habitudes des consommateurs. Dans le retail, la nécessité de cette transformation digitale est désormais parfaitement intégrée par les grandes enseignes.

À Pérols (34), l'entreprise Octipas a déjà placé ses solutions de digitalisation des points de vente auprès de Celio, The Kooples, Eram, Okaïdi, Madura, et plus récemment de Nature & Découverte, Intersport, Serge Blanco, Bonne Gueule, Bobbies, Chausport et Zadig & Voltaire. Soit une vingtaine d'enseignes pour 4 000 vendeurs équipés.

« Il s'agit de recréer du service auprès du consommateur sur le point de vente, explique Nicolas Passalacqua, fondateur et dirigeant d'Octipas. Le e-commerce est monté en puissance et les magasins physiques qui n'ont pas su prendre le virage numérique peinent... Notre solution permet de gérer les essentiels comme les disponibilités de stocks, la commande d'un produit, le paiement en mobilité ou une meilleure connaissance du profil client. Nous avons par exemple démarré avec Nature & Découverte à Noël dernier, car ils avaient besoin de désengorger les caisses et voulaient développer le paiement en mobilité. »

Click & collect ou RFID

Octipas, implantée à côté de Montpellier et à Paris, compte aujourd'hui une vingtaine de salarié et recrute 8 personnes, notamment des ingénieurs informatiques à Montpellier et des commerciaux à Paris.

« Nous poursuivons la R&D sur plusieurs volets afin d'enrichir notre offre globale, souligne Nicolas Passalacqua. Par exemple sur l'optimisation du fonctionnement en magasin, avec l'ambition de libérer les vendeurs des tâches répétitives, comme les inventaires ou la gestion des retours, pour leur redonner du temps sur la surface de vente. Ou encore développer des outils croisés "click & collect" pour casser les silos et répondre à la problématique de stocks unifiés en magasin et en e-commerce. Nous travaillons aussi sur un projet RFID car ce sera la révolution de demain : améliorer la connaissance du mouvement du produit, optimiser les chaînes d'achat et de logistique. À terme, les clients poseront leurs articles dans un panier, ils passeront dans un couloir et ils n'auront plus qu'à valider le paiement sur un smartphone après la détection des articles... »

Autre vecteur de développement : l'export. Octipas équipera dès le 2e semestre 2018 des magasins de l'enseigne Celio en Europe. Et elle vient de signer un partenariat avec une banque italienne, la Banca Sella.

« Nous intégrons leur solution à leur solution de monétique pour attaquer le marché italien, déclare Nicolas Passalacqua. Nous ferons un gros salon avec eux la semaine prochaine (entretien réalisé le 25 mai, NDLR). L'objectif est d'attaquer l'international par le biais de distributeurs. »

La pharmacie de demain sera digitalisée

Outre les enseignes du retail, le dirigeant a détecté deux nouveaux vecteurs de diversification, la pharmacie et l'optique : « Ce sont des secteurs qui veulent revisiter l'expérience client en magasin. Ce sont des points de vente comme les autres, qui ont les mêmes préoccupations ».

À Pérols, le groupement national de pharmacies Médiprix (fondé et dirigé par Jérôme Escojido et Bertrand Pagès) compte à ce jour 84 pharmacies sur l'arc méditerranéen, en Corse, dans la vallée du Rhône, à Strasbourg, Dijon et Lille (CA cumulé de 290 M€). Il vient de choisir Octipas pour les accompagner dans la transformation numérique des officines.

« La pharmacie de demain ne sera pas celle d'aujourd'hui et nous nous interrogeons sur comment changer la façon de travailler au quotidien, souligne Jérôme Escojido. Le consommateur attend autre chose qu'une simple distribution de boîtes de médicaments. Le pharmacien doit conseiller, être une porte d'entrée dans la santé, orienter vers des médecins. C'est le circuit de santé le mieux maillé de France sur lequel on peut encore mieux capitaliser. »

Paiement mobile et gestion des stocks

Le groupement, qui n'est évidemment pas le seul dans son secteur à accélérer sur la digitalisation, mise donc sur la technologie d'Octipas. Parmi les solutions qui le séduisent : l'encaissement mobile pour lutter contre les files d'attente certains jours, la gestion des stocks et la commande de produits pour éviter les ruptures de stock, et toute autre « bonne idée » qui viendrait d'Octipas.

Même s'il souligne que « c'est très compliqué de digitaliser la pharmacie », Jérôme Escojido sait que l'avenir est là. Sans compter que les pure-players de la pharmacie sont en embuscade...

« Le mouvement du pure-player de la pharmacie n'est pas encore significatif en France mais il va le devenir, conclut-il. Il faut donc investir en digital sur le point de vente et ensuite on pourra développer la partie internet, avec du click & collect. Mais aujourd'hui, le sujet, c'est renforcer la partie physique et c'est ce que nous voulons faire dans les deux ans qui viennent. »

Pour l'heure, Médiprix a commencé à déployer la solution d'Octipas il y a trois mois, le paiement en mobilité est testé dans une pharmacie et bientôt dans quatre, avec une perspective de déploiement dans toutes les officines début 2019.

Cécile Chaigneau

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