Anthony Drogueux, cofondateur de Reckall, aime à le rappeler : « 15 % des accidents de travail sont liés à des collisions et ce sont toujours des accidents graves ». Outre le drame que constitue évidemment un salarié blessé (mais selon lui, les collisions engin-piéton ne sont pas les plus fréquentes, heureusement), ce sont les sinistres matériels occasionnés par des collisions entre des engins ou machines qui coûtent le plus cher aux entreprises.
Issus du secteur industriel, Anthony Drogueux et ses deux associés Ludovic Vasseur et Quentin Chianta ont conçu une solution innovante répondant à des attentes des entreprises industrielles en matière de sécurité sur des chantier extérieurs, et plus précisément pour éviter les collisions engin-piéton ou engin-engin.
Bip et avertissement lumineux codifié
« Notre produit est comme un GPS mais pour sites industriels, explique Anthony Drogueux. Il interagit avec le milieu, que ce soit des bâtiments, des infrastructures ou tout élément mobile comme des engins ou des humains. Les engins roulants sont dotés d'un boîtier, les opérateurs sur les machines d'écran tactile et les ouvriers piétons de casques. Ces équipements indiquent les obstacles en temps réel, en émettant un bip ou un message vocal et en allumant un voyant lumineux avec code couleur selon la distance de l'obstacle. »
Les box engin et piéton sont paramétrables en fonction de l'activité de l'entreprise, notamment sur les distances de détection souhaitées. La solution de Reckall permet aussi de paramétrer les obstacles du quotidien, comme un pont, une ligne électrique, etc. Autant d'obstacles qui ne bougent pas et sont pourtant à l'origine de graves collisions.
D'abord les mines et carrières
Après un an et demi de R&D, Reckall lance en 2019 la commercialisation de sa solution sur le marché, baptisée la Crossbox, conçue et fabriquée au siège de l'entreprise à Banassac-Canilhac (48), mais aussi dans un atelier d'assemblage à Clermont-l'Hérault (34).
« Le premier secteur sur lequel nous nous déployons est celui des mines et carrières, précise Anthony Drogueux. Nous avons commencé à installer nos solutions sur un site de l'entreprise de travaux publics Colas et sur un site de la cimenterie Larfage. Ils expérimentent la solution et si ça marche, on envisagera de la déployer sur leurs autres sites. »
L'entreprise vient de se voir accorder une subvention de 26 000 € par la Région Occitanie, dans le cadre du dispositif « START'OC PROcess » qui a pour objectif de soutenir les start-ups dans leur lancement commercial.
Reckall prévoit de recruter une équipe commerciale, à hauteur d'une personne recrutée en 2019 et trois autres en 2020.
L'aide de la Région financera également la présence de Reckall sur le Salon Préventica (santé et sécurité au travail) en mai à Paris et sur le Salon de des industries extractives qui se déroulera à Montpellier en octobre.
Chantiers forestiers, portuaires, etc.
Les trois associés, qui misent sur un chiffre d'affaires de 500 000 € en année 1, ont déjà en tête d'autres pistes de développement, qui seront exploitées une fois stabilisé le déploiement de la Crossbox sur le secteur des mines et carrières : commercialiser la solution sur d'autres secteurs d'activité comme les chantiers forestiers, les déchetteries, les travaux portuaires et les travaux publics en général.
Mais aussi adapter cette solution au milieu industriel en intérieur, c'est-à-dire dans les usines et diverses unités de production.
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