Un nouveau duo à la tête de la French Tech Méditerranée

La nouvelle directrice de la French Tech Méditerranée, Laure Lenzotti, prend ses fonctions ce lundi 18 mai, aux côtés du président Clément Saad. Le nouveau duo démarre en pleine crise du Covid-19, et va s’attacher à accompagner les start-ups vers le rebond. Un long chemin sur lequel la question des financements sera majeure.
Cécile Chaigneau
Laure Lenzotti et Clément Saad, directrice et président de la French Tech Méditerranée.
Laure Lenzotti et Clément Saad, directrice et président de la French Tech Méditerranée. (Crédits : DR)

Jusqu'à présent et depuis neuf ans, Laure Lenzotti (44 ans) était responsable du fonds régional d'amorçage de projets innovants Crealia à Montpellier. Elle est désormais la nouvelle directrice de la French Tech Méditerranée, et prend ses fonctions ce 18 mai.

La French Tech Méditerranée compte une centaine d'entreprises adhérentes.

« L'ambition de mon recrutement est aussi de redonner un plan d'action pour développer la French Tech Méditerranée, et de donner une impulsion un peu plus territoriale, le périmètre s'étendant désormais sur l'Hérault, le Gard et le sud Aveyron », déclare la nouvelle directrice.

Laure Lenzotti arrive en pleine période de crise liée au Covid-19, alors que les entreprises reprennent progressivement une activité plus normale après deux mois de confinement.

« J'aime bien les challenges, sourit-elle. Je suis sereine et motivée. Cette crise n'est pas finie et c'est à partir de maintenant de jusqu'en septembre ou octobre qu'on mesurera les difficultés rencontrées par les entreprises. Les aider à se sortir de cette crise fera partie du plan d'action que proposera la French Tech. Une de mes premières missions va être de prendre de leurs nouvelles pour voir quels sont leurs besoins. Je suis plutôt optimiste mais ce sera long et malheureusement on va perdre des entreprises en route... »

Chercher le rebond

De son côté, Clément Saad, le président de la French-Tech Méditerranée (et CEO de l'entreprise montpelliéraine Pradeo, spécialisée en cybersécurité) concède : « On s'est pris une claque monumentale, c'est violent. Mais le propre d'une start-up, c'est de chercher le rebond. Or en période de crise, le rebond est proportionnel à la force de la crise. L'État a été très présent et ça laisse espérer qu'une grande majorité d'entre elles passeront la crise. Leur avenir se jouera dans les mois qui viennent... ».

Selon le Syntec Numérique Occitanie (syndicat professionnel de 2 000 entreprises de services du numérique, éditeurs de logiciels et sociétés de conseil en technologies), « la filière, qui représente 45 000 emplois en Occitanie, est particulièrement exposée à la crise et à l'urgence économique... On prévoit 8 000 à 10 000 destructions d'emploi dans les mois qui suivent le déconfinement, suite aux annonces d'arrêts de missions et de projets chez les donneurs d'ordre régionaux ».

« Je ne serais pas aussi négatif, assure Clément Saad. Il faut aussi voir quel type d'emploi : si ce sont des métiers dans le tourisme, oui effectivement, ça va être compliqué... Les start-ups vont se concentrer sur la consolidation de leurs positions. Si les premiers mois impliquent de la décroissance mais que le rebond est important, cette décroissance sera vite gommée. L'agilité est leur ADN, et ça les aidera à s'adapter. Cela peut donc être une vraie opportunité. Elles sont armées pour réussir. »

Investir dans des sociétés qui font sens

En marge de l'animation de la communauté French Tech ou de l'accompagnement vers l'hyper-croissance ou l'internationalisation, la première des priorités sera la question du financement.

« Il va bien sûr falloir leur proposer un nouveau souffle pour rebondir et accélérer, souligne Laure Lenzotti. Les Levées de fonds qui n'avaient pas commencé en avril, mai ou juin sont reportées, avec la nécessité de faire de nouveaux business-plans pour les chefs d'entreprises... Notre inquiétude est de savoir si les entreprises vont pouvoir solliciter les fonds d'investissement ou business-angels, car leur priorité sera d'abord de sauver les entreprises de leurs portefeuilles. On verra à l'automne s'ils voudront s'ouvrir à de nouveaux investissements. »

« Les fonds d'investissement se sont rendu compte qu'il y a eu des investissements faciles par phénomène de mode mais aujourd'hui, je pense qu'ils vont plutôt recentrer leur attention sur les entreprises proposant des solutions qui joueront à plein demain dans le numérique, les livraisons à domicile, le médical, analyse Clément Saad. Ils vont certainement d'abord être sur le pont pour aider les sociétés de leur portefeuille, et ensuite intervenir dans des sociétés qui font sens. Les start-ups doivent clairement se poser des questions et envisager de transformer leur produit et de faire évoluer leur métier pour coller au mieux au marché. Car ce ne sera pas qu'une question financière. »

Le président de la French Tech Méditerranée se réjouit de la récente création du nouveau fonds Ocseed par la Région Occitanie et quatre banques (Banque Populaire Occitane, Banque Populaire du Sud, Caisse d'Épargne Languedoc-Roussillon et Caisse d'Épargne de Midi-Pyrénées) pour financer les startups en phase d'amorçage : « C'est une bonne nouvelle car il faut limiter la casse et permettre à ceux qui vont s'en sortir d'accélérer et servir de locomotive ».

La French Tech Méditerranée présentera son nouveau plan d'action le 30 juin prochain, et élira son nouveau directoire.

Cécile Chaigneau

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