Eolien : Sereema intègre l’accélérateur de startups de TotalEnergies

Spécialisée dans l’analyse et l’optimisation des performances éoliennes, la startup montpelliéraine Sereema, jusqu’alors incubée au BIC, entre dans une nouvelle dynamique. Elle mise sur l’intelligence embarquée et son expertise intéresse de grands comptes, à commencer par TotalEnergies qui vient de l’accueillir dans son accélérateur à la Station F.
(Crédits : Sereema)

Jusqu'à présent incubée au BIC de Montpellier, la startup Sereema, créatrice d'un boîtier intelligent, baptisé Windfit, permettant d'optimiser le fonctionnement d'une éolienne, prend son envol et vient de s'installer en plein cœur de Montpellier.

« Nous sommes sortis de la phase de lancement et avons atteint une certaine maturité, estime Jérôme Imbert, CEO de Sereema. Parfaitement adaptés à l'équipe (15 personnes, NDLR), nos nouveaux locaux vont faciliter l'organisation, que ce soit en terme de production, de gestion des opérations ou de R&D. »

Contrats annuels

Après une période un peu moins soutenue en raison de la crise sanitaire qui l'a ralentie dans ses projets, la startup montpelliéraine a vite rebondi. En 2021, elle a opéré une nouvelle levée de fonds de 800.000 euros en financement participatif sur la plateforme Enerfip et a mis en place une nouvelle offre de contrat de long terme sur des flottes de turbine.

Elle vient d'ailleurs de signer avec son premier client, Ventient, producteur paneuropéen d'énergie renouvelable. Le contrat porte sur le déploiement de 100 boîtiers Windfit à installer au Royaume-Uni, en Espagne, en France et en Belgique.

« Suite aux résultats positifs, l'an dernier, des boîtiers Windfit dans les actifs portugais, il était logique de s'étendre à l'ensemble du portefeuille », exprime Tiago Silva, responsable de la performance des actifs chez Ventient Energy.

« Ces abonnements annuels vont nous permettre de générer plus d'1 million d'euros de chiffre d'affaires, dans une logique de flotte globale et de service global. C'est un changement d'échelle pour nous (en 2021, Sereema a réalisé 1 million d'euros de chiffre d'affaires, NDLR) », se félicite de son côté Jérôme Imbert.

Les Etats-Unis relancés

Sereema équipe aujourd'hui plus de 400 éoliennes. Depuis son accord en 2019 avec le groupe montpelliérain Valeco, constructeur de centrales de production d'énergies renouvelables, la startup équipe la plupart de ses parcs.

L'export représente 60% de son chiffre d'affaires, avec des équipements principalement en Allemagne, Espagne, Italie mais aussi en Pologne, Grèce, Irlande ou Croatie, soit une quinzaine de pays. Si ses velléités d'un déploiement aux Etats-Unis ont pris du retard, Sereema vient de reprendre les négociations et projette des résultats d'ici la fin de l'année.

Les promesses de l'IA

Prochain moteur de croissance de l'industrie automobile, l'intelligence embarquée pourrait connaître une évolution similaire dans l'industrie éolienne. Sereema en est convaincu.

« Le marché de l'énergie est en profonde mutation, observe Jérôme Imbert. Les prix des énergies renouvelables sont en constante baisse et réduisent le retour sur investissement. Sereema a fait le pari de se diriger vers des turbines plus intelligentes au lieu de plus grandes. Les briques technologiques existantes permettent de concevoir des éoliennes améliorées avec une intelligence intégrée. L'autorégulation en temps réel basée sur les informations fournies par le traitement des données permettra à l'IA d'appliquer des décisions d'optimisation. »

Les éoliennes pourront ainsi s'adapter en permanence aux conditions locales (variations du vent notamment) ou aux actions de maintenance préprogrammées en éliminant les étapes de décision humaine à faible valeur ajoutée.

La startup travaille actuellement sur le développement de nouvelles briques technologiques qui devraient voir le jour d'ici 2023.

Des perspectives sur l'éolien offshore

Sereema a équipé 74 modèles différents d'éoliennes et cumulé l'équipement de plus d'un millier d'éoliennes depuis ses débuts. Son expertise et son implication dans le digital, sont une vraie valeur ajoutée pour les grands groupes qui, au vu des défis des années à venir, s'engagent dans la transition écologique.

C'est le cas de TotalEnergies. Son P-dg, Patrick Pouyané, vient de lancer avec Xavier Niel, le 30 mai dernier, le premier accélérateur développement durable de la Station F. Baptisé TotalEnergies On, il accueille, pour un programme de six mois, dix startups innovantes, dont Sereema. Un contrat qui va permettre au groupe d'améliorer les performances de son parc, et à la startup de bénéficier d'un réseau d'experts à même de les challenger sur la stratégie commerciale et les enjeux de croissance et de les conseiller en matière de contrats ou de management...

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