Software : Comment Yoo Soft casse les codes des logiciels métiers

Créée en 2021, la startup Yoo Soft développe des logiciels complexes sans avoir à écrire une seule ligne de code. La deeptech montpelliéraine, qui vient pour la première fois de déployer sa technologie en production, prépare une série A d’ici la fin de l’année pour capter le marché européen.
L'équipe Yoo Soft développe des logiciels no-code pour les entreprises.
L'équipe Yoo Soft développe des logiciels no-code pour les entreprises. (Crédits : DR)

Depuis sa création, il y a tout juste deux ans, Yoo Soft (ex-Unified Software) a remporté plusieurs prix et labels pour sa technologie disruptive qui permet de créer, en quelques heures seulement, des logiciels métiers no-code.

Dernière reconnaissance en date : la deeptech montpelliéraine vient d'être lauréate du concours I-Nov.

« C'est une super reconnaissance nationale pour Yoo Soft de recevoir ce prix Numérique Deeptech, d'autant qu'habituellement, les lauréats viennent plutôt de la biotech ou de la recherche fondamentale, se réjouit Eric Quivy, président et fondateur de Yoo Soft. Outre l'aide financière de 335.165 euros qui va nous permettre de financer notre programme R&D, cette récompense prouve le caractère disruptif de notre solution. »

Répondre aux besoins évolutifs de l'entreprise

Expert depuis trente ans dans l'industrie des logiciels et l'informatique, notamment dans le secteur du retail, Eric Quivy a travaillé pendant neuf ans en tant que directeur des services informatiques (DSI) pour la société Orchestra. C'est à ce moment qu'il a réalisé que la plupart des logiciels métiers étaient lourds, coûteux, de conception ancienne, et donc peu adaptés aux besoins évolutifs de l'entreprise.

« La société Orchestra, qui était en pleine croissance, avait dépensé beaucoup d'argent dans son système d'information mais les nouvelles briques n'étaient pas suffisamment adaptées à ses besoins, raconte le président de Yoo Soft. On avait, par exemple, un ERP M3 (logiciel de gestion des activités quotidiennes telles que comptabilité, achats, opérations de supply chain, etc. - NDLR) dont la conception de données datait des années 1990. De là est née l'idée de transposer le développement des logiciels métiers complexes dans une nouvelle dimension. »

En janvier 2021, Eric Quivy, accompagné par le BIC de Montpellier, crée sa société qui, neuf mois plus tard, lève 400.000 euros auprès de deux business-angels locaux. Une labellisation French Tech Seed lui permet de doubler les fonds (500.000 euros). Obtention d'un contrat d'innovation, Bourse French Tech Emergence, Concours I-Nov : la jeune pousse a recueilli 1,6 million d'euros d'aides depuis sa création.

L'enseigne Pacific Pêche, premier client

En un temps record (moins d'un an et demi) Yoo Soft (dix salariés) a mis au point la première version de Yoo Retail qui couvre tous les aspects du commerce unifié. Sa technologie no-code, doublement brevetée, permet aux utilisateurs de mettre en place, en quelques heures, une gestion de stock globale (comptabilité, achats, projets, gestion des risques...).

« Données, écrans, règles de gestion ou création de nouveaux processus, les logiciels sont personnalisables à 100%, détaille Eric Quivy. Plus besoin d'être un développeur pour faire un logiciel, ni d'avoir une armée de consultants. »

Après une année de test, la deeptech vient de déployer sa solution pour le compte de son premier client : l'enseigne Pacific Pêche.

« Notre particularité est de mettre une couche de composants standard prémodelisés, ce qui permet d'interfacer automatiquement les logiciels entre eux, reprend le dirigeant. Pour Pacific Pêche, qui possède une quarantaine de magasins aux profils différents (stocks et produits variant selon l'implantation géographique, NDLR), notre innovation permet d'interfacer la gestion de leur assortiment. Par la suite, si la société le souhaite, de nouvelles fonctionnalités pourront être ajoutées à leur système d'information»

Disponibles en mode SaaS, les logiciels sont facturés sous forme d'abonnement mensuel, en fonction du nombre de comptes d'utilisateurs déployés. Le panier moyen est de l'ordre de 100.000 euros par client.

1 million d'euros en 2023

Si la deeptech montpelliéraine a commencé par le retail, elle prévoit désormais d'attaquer d'autres secteurs, notamment dans le domaine de l'énergie ou de l'hospitality (hôtels, restaurants). Cinq nouveaux produits, encore confidentiels, sont en développement.

« Pour l'heure, notre objectif est de montrer que notre solution peut s'adapter à des projets très différents, indique Eric Quivy. Au second semestre 2023, nous aimerions accélérer en levant 3 millions d'euros. Des contacts sérieux sont déjà pris. »

La société, qui vise le million d'euros de chiffre d'affaires en 2023, envisagera alors de recruter pour développer sa solution en Europe, en commençant par l'Espagne, l'Italie et la Belgique.

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