Pionnier du logiciel de gestion no-code, Simax booste son IA

Déjà dix-sept ans que Simax (ex-Nout) met à profit son framework spécialisé dans la création de solutions de gestion complètes pour les entreprises, de type ERP/CRM. Pionnière du no-code, l’entreprise montpelliéraine voit sa croissance fortement boostée par un marché devenu extrêmement porteur. Et vise à développer les capacités de Max, l’intelligence artificielle de son système expert, pour en faire un employé à part entière.
Créée en 2006, la société montpelliéraine Nout a changé son nom pour prendre celui de sa solution logicielle de gestion d'entreprise no-code : Simax.
Créée en 2006, la société montpelliéraine Nout a changé son nom pour prendre celui de sa solution logicielle de gestion d'entreprise no-code : Simax. (Crédits : Nout)

Le mot est sur toutes les bouches : le no-code. Si on comprend d'emblée que c'est une alternative au code informatique, il n'est pas toujours simple d'expliquer exactement de quoi il s'agit. Miren Lafourcade, elle, sait de quoi elle parle... Directrice générale et co-fondatrice de Simax (ex-Nout), une entreprise montpelliéraine spécialisée dans les logiciels professionnels de gestion depuis 17 ans, elle explique : « Avec mon associé Jérôme Olivares, nous avons démarré en 2006 sur une idée un peu folle : faire des logiciels sans programmerC'est-à-dire que nous programmions pour que les autres ne programment pas... Si vous avez déjà fait une somme dans Excel, quelque part, vous avez déjà fait du no-code car vous avez réussi à faire un traitement informatique sans pour autant faire de programmation ! ».

Ensemble, ils mettent au point une technologie innovante avec laquelle ils conçoivent des logiciels de gestion d'entreprise de type ERP/CRM (permettant d'établir des devis, enregistrer ses commandes, faire des factures ou gérer ses stocks).

« À l'époque, cette technologie ne portait pas de nom, nous disions que c'était "une technologie ultra-paramétrable", se remémore Miren Lafourcade, le terme de "no-code" n'apparaissant qu'en 2018. Nous avons gagné à deux reprises la Rad Race, la plus importante compétition mondiale de programmation (en 2014 et 2015, NDLR), nous étions les premiers à la remporter sans programmer. Nous avons ainsi démontré qu'avec le no-code on pouvait faire aussi bien que les meilleurs programmeursIl y a encore un certain nombre de gens qui restent dubitatifs et pensent que c'est forcément limité. La limite est très loin dans des systèmes aussi matures que Simax, en sachant qu'il y a aussi une limite en code comme dans tout système informatique ! »

La déferlante no-code

Aujourd'hui, le marché a changé et Simax (l'entreprise Nout a pris le nom de son framework logiciel fin 2022) bénéficie d'une véritable révolution logicielle mondiale. Fin 2021, l'agence de consulting Gartner annonçait que d'ici fin 2025, 70% des applications digitales seraient créées en no-code ou en low-code. Soit trois fois plus qu'en 2020.

« On est sur une déferlante, il y a vraiment un shift du marché, analyse la patronne de Simax. La technologie no-code étant devenue très prisée, cela nous ouvre des portes : nous rentrons actuellement dans des grands comptes qui ne nous auraient jamais considérés il y a quelques années. En tant que pionniers du no-code avec une solution mature, nous sommes dans une position de croissance très intéressante.

La liste des clients de Simax est longue : Bpifrance pour sa partie conseil, les filiales du groupe Terrena, Chêne vert, le groupe Pellenc, l'INRA, le laboratoire Pierre Fabre,...

« Nos clients se rendent compte qu'avec le no-code les projets sont plus simples, plus rapides avec un meilleur retour sur investissement, vante Miren Lafourcade. Le no-code permet en moyenne d'aller vingt fois plus vite dans la réalisation pure. »

Dans ce contexte, le chiffre d'affaire de Simax, de 1,54 millions d'euros en 2022, vise la croissance avec un prévisionnel de 2,4 millions d'euros pour 2023. À condition de pouvoir suivre le rythme.

« Cette prévision est liée à notre capacité à recruter des collaborateurs et des partenaires », modère la dirigeante.

Simax (28 salariés, à parité) compte embaucher trois commerciaux et cinq chefs de projet d'ici la fin de l'année. Mais aussi des intégrateurs, c'est à dire des entreprises partenaires qui accompagnent ses clients dans la mise en place des projets : « Nous travaillons déjà avec une vingtaine quand il y a deux ans, nous n'en avions que six ! A 80% nos clients profitent de nos 40 modules standardsles 20% plus spécifiques apportent le confort et la performance, et c'est ce qu'on adapte grâce au no-code et que nos partenaires mettent en œuvre ».

Dématérialisation des factures

Bien que la solution logicielle de Simax soit déjà disponible en français, anglais et espagnol, l'international ne représente pour l'instant que 15% du chiffre d'affaires de l'entreprise montpelliéraine, principalement en France et au Canada. Son objectif est de se développer en Europe et en Afrique.

Côté nouveauté, Simax développe un nouveau produit, Simax Starter, actuellement en test auprès d'une centaine de clients. Une solution à moindre coût (9,90 euros par mois et par module utilisé) et plus légère, spécifiquement adaptée aux besoins des TPE.

« Avec cette solution, nous essayons de mettre la gestion no-code à la portée de toutes les entreprises, insiste Miren Lafourcade. En ce moment, il y a un changement de législation qui concerne toutes les entreprises : la dématérialisation des factures, soit l'obligation d'être dès janvier 2024 en capacité de recevoir des factures dématérialisées dans un format électronique. Et progressivement d'être en capacité d'émettre des factures dans ce même format. C'est une vraie problématique pour les petites entreprises : Simax Starter leur donne la possibilité de répondre à leurs obligations réglementaires en permettant de gardant la liberté qu'elles avaient avant. »

Max, l'employé virtuel

Maintenant que sa technologie est reconnue, Simax se lance un nouveau défi : développer l'intelligence artificielle au cœur même de son logiciel.

« Nous avons une IA à l'intérieur de Simax, nommée Max, qui est ce que l'on appelle un système expert, et que nous avons nourrie pendant 17 ans avec plus de 600 projets "cas d'école" pour qu'elle devienne ultra-performante, explique Miren Lafourcade. Comme c'est un système expert en no-code, Max connaît les données et les informations de l'entreprise, la donnée étant l'or noir de l'entreprise. Nous avons décidé de profiter des technologies à disposition pour faire de Max un employé virtuel à part entière. »

Alors qu'il est déjà possible de converser avec Max par e-mail, il s'agit pour l'équipe R&D de Simax de profiter de tous les nouveaux outils à disposition pour le rendre plus fort en conversation en langage naturel. Mais pas question de comparer Max à ChatGPT, l'IA la plus célèbre du moment.

Selon la directrice générale de Simax, « ChatGPT est un système probabiliste très bien fait : il analyse, il fait des déductions. C'est comme un bachoteur, il n'est pas capable de répondre à un problème complexe nouveau, mais il est en mesure de trouver les réponses les plus probables à la question selon ce qu'il a trouvé sur la Toile. Son but n'est pas de donner une réponse juste, mais de fournir une réponse comme si elle avait été formulée par un être humain. Alors que l'objectif de Max est de fournir une réponse juste. Je préfère qu'il dise qu'il ne peut pas répondre plutôt qu'il fournisse une réponse inexacte ».

À terme, il est aussi prévu de donner une voix à l'IA Max, en utilisant les dernières innovations en matière de reconnaissance et de synthèse vocale. D'ici là, il est nécessaire de « l'entraîner à développer sa capacité à poser suffisamment de questions pour fournir une réponse juste sans ambiguïté ».

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