Comment ClicNwork compte optimiser les données RH d’un vivier de candidats

La startup montpelliéraine ClicNwork, créée en mai 2022, veut aider les chargés de recrutement à identifier en temps réel les candidats disponibles déjà présents dans leurs bases. Elle s’attaque dans un premier temps au segment de marché du travail intérimaire : sa plateforme propose une gestion dynamique d’un vivier de candidats afin de gagner du temps dans le processus de recrutement, évitant ainsi de diffuser une offre d'emploi alors que la ressource est peut-être déjà acquise.
Cécile Chaigneau
Les trois cofondateurs de ClicNwork à Montpellier : Julien Artigue, Anne-France Fournier et Grégory Coustou.
Les trois cofondateurs de ClicNwork à Montpellier : Julien Artigue, Anne-France Fournier et Grégory Coustou. (Crédits : ClicNwork)

Les trois cofondateurs de la startup ClicNwork, Julien Artigue, Anne-France Fournier et Grégory Coustou, en sont persuadés : dans un contexte de tension sur le marché de l'emploi, avec un turn-over important et des difficultés d'adéquation entre l'offre et la demande, la qualification de la donnée RH et la fidélisation des candidats sont aujourd'hui déterminantes.


« Le problème n'est pas de constituer une base de données de candidats potentiels mais de l'entretenir, souligne Julien Artigue, qui a dirigé pendant dix ans le groupe de travail temporaire Sovitrat à Lyon. Il existe bien des outils qui récupèrent des CV et les mettent dans une base de données, mais reste à la charge du recruteur d'entretenir cette base dans le temps. Or en raison du volume important de CV, les recruteurs ne peuvent pas appeler tous les candidats pour mettre à jour leur fiche, garder le lien, ou identifier des profils qui voudraient se réorienter. Aujourd'hui, 75% des bases CV sont constituées de candidats passifs, 45% des intérimaires ne retravaillent pas dans la même agence au cours de l'année, et 85% des recruteurs repassent des annonces à chaque nouvelle offre, ce qui est coûteux en argent et en temps... La question que nous adressons avec ClicNwork, c'est comment mettre à jour le vivier de candidats et garder un lien avec eux, afin d'y puiser pour chaque nouveau recrutement sans avoir à les rappeler tous ? »

Chatbot et matching

Créée à Montpellier en mai 2022, la startup ClicNwork est incubée au sein de l'incubateur de projets technologiques d'IMT Mines Alès, avec le co-accompagnement du BIC de Montpellier et le soutien financier de Crealia, de la Bpifrance et de la Région Occitanie.

« Notre travail de R&D se fait avec le laboratoire CERIS (Centre d'Enseignement et de Recherche en Informatique et Systèmes, NDLR) de l'IMT Alès, qui travaille notamment sur la data et sur l'intelligence artificielle, précise Julien Artigue. Une première phase de R&D a porté sur un chatbot et sur le matching niveau 1, basé sur la sémantique via des mots-clés et des extensions de mots-clés, entre les profils et les missions. Le chatbot vient sonder la base pour pour identifier les talents disponibles. Doté d'intelligence artificielle, il assure la mise à jour en temps réel des données RH avec des informations pertinentes enregistrées lors des conversations instantanées, par mail ou SMS, avec les candidats. Une conversation avec un candidat se déclenche au moment de l'import du CV et par la suite, par exemple, s'il indique être disponible à partir d'une certaine date. Une relance automatique est faite tous les 15 jours puis interrompue un mois pour ne pas les harceler, et on recommence. Aujourd'hui, nous avons un taux de réponse 60%. »

Outre les hard skills, ClicNwork met l'accent sur les softskills et sur les lifeskills, afin d'identifier et valoriser les aspirations et motivations des candidats : « Les candidats, y compris les intérimaires, sont de plus en plus exigeants et ils ont des aspirations qui évoluent comme changer de carrière, aller vivre dans une autre ville ou faire une formation... Grâce au chatbot, la plateforme collecte aussi ce type d'information ».

270 candidats inactifs positionnés en emploi

Le dirigeant indique qu'une dizaine de pilotes ont été réalisés en 2022, notamment une expérimentation de deux mois au sein de dix agences de travail temporaire « dont les résultats indiquent que sur la base de 6.657 CV importés, 270 candidats inactifs depuis un an ou n'ayant jamais travaillé ont été activés et positionnés en emploi sur la période grâce à l'outil, représentant plus de 30% de l'effectif total mobilisé sur la période, et ce avec un gain de temps évalué à 40% par les utilisateurs ».

La plateforme clicNwork est aujourd'hui opérationnelle sur abonnement (159 euros par mois et par agence) dans sa version V1, et commercialisée. Si elle cible toutes les organisations et entreprises ayant à gérer de manière réactive des recrutements sur missions, son premier marché reste les agences de travail temporaire.

« Aujourd'hui, une dizaine de clients sont abonnés et nous en ciblons une quinzaine d'ici la fin de l'année, annonce Julien Artigues. Nous devrions ensuite faire une levée de fonds, probablement au premier trimestre 2024, pour accélérer notre déploiement, en France mais aussi en Europe. »

Cécile Chaigneau

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