Il est entré dans l'association Novae LR en tant que simple adhérent il y a trois ans. Historiquement, il fait partie des fondateurs du collège Éditeurs qui compte aujourd'hui une quinzaine de membres au sein de la filière numérique régionale. Pilote de ce volet depuis un an, Grégory Cladera est entré au Conseil d'administration de Novae LR en 2012 puis au bureau l'an dernier. Le 2 juillet dernier, il a été élu président de Novae LR et a succédé à Philippe Nahoum.

Objectif Languedoc-Roussillon : Comment la filière Novae LR va t'elle se réinventer sous votre présidence ?
Gregory Cladera : Nous avons démarré cet été des travaux de rénovation du fondement de Novae LR pour voir sous quelle forme nous devons nous rapprocher des autres clusters. Je souhaite que Novae LR, PixLR et Media Cloud Cluster travaillent de concert. Le débat est en cours. Nous voulons par ailleurs créer plusieurs collèges au sein de l'association. Les entrepreneurs ont une image trop généraliste de Novae LR. En créant plusieurs branches, regroupant nos différents métiers, nous reprécisons notre raison d'être. Cela permet aux entreprises de s'identifier plus facilement à l'association et de les fédérer par segments. Mais il nous faut redéfinir le fonctionnement de ces collèges, les thèmes, les plans d'actions : gaming, éditeurs, directions des services informatique, le collège Agile (à travers l'Agile Tour), le collège Cloud ainsi qu'un collège start-uppers qui s'avèrerait très utile au regard de l'écosystème dynamique révélé par le mouvement French Tech. La question de maintenir le nom de Novae LR a également été évoquée mais je suis plutôt favorable pour garder cette identité, déjà bien connue. Cette refonte doit se faire avant le mois de décembre car nous devons déposer un programme commun d'actions auprès de nos financeurs et notamment du Conseil régional.

Quelles sont les priorités pour l'avenir des entreprises numériques de la région ?
Nous avons tous une vision pesante de l'économie régionale. Pas de grandes entreprises, un fort taux de chômage... Pourtant, le numérique est une force. Il faut lui donner plus de visibilité et accentuer le réflexe d'achat en région. Il faudrait systématiquement mettre une société locale dans la boucle des appels d'offres. Grâce au partage d'expérience, nous inciterons les entreprises à utiliser les autres entreprises du territoire. C'est un enjeu. Si nous sommes champion, en région, pour créer des entreprises, nous devons être meilleurs sur leur développement. Il existe un fossé trop large entre la période d'amorçage d'une société et sa capacité à se développer. C'est un mal français. Les investisseurs sont ici, trop frileux, pour accompagner des entreprises de moins de 3 M€ de CA. Le second tour de table devrait intervenir plus tôt. Sur cette question, Novae LR participe le 15 octobre prochain au IT Financial Day en PACA. Novae LR prend également à bras-le-corps la problématique des ressources humaines. Nos entreprises ont de nombreux postes ouverts qui ne sont pas pourvus, faute de candidats qualifiés. Depuis plusieurs mois, nous travaillons avec les écoles spécialisées et avons créé un partenariat avec la direction régionale de Pôle Emploi.

Comment analysez-vous l'enthousiasme autour du mouvement French Tech ?
Décrocher le label serait la cerise sur le gâteau. Ce mouvement a permis de mettre en lumière un écosystème très dynamique. Il y a quelque chose de chauvin dans ce mouvement. Tout le monde s'y est retrouvé... Le label, il faut se battre pour l'avoir même s'il ne faut pas tout miser dessus.

Propos recueillis par Ysis Percq

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Crédit photo : G.C.