« Il faut une approche financière différente pour le TGV »

Pour ses vœux à la presse, le 29 janvier, Christian Bourquin, président de Région, a évoqué divers dossiers, dont le projet de TGV Perpignan-Montpellier. Selon lui, un passage de la ligne de 350 à 220 km/h est une option viable.

Le président du Conseil régional, Christian Bourquin, lors de ses vœux présentés à la presse le 29 janvier 2013, est revenu sur plusieurs dossiers majeurs de l'année à venir. Sur le projet de TGV Montpellier-Perpignan, il a pris, à nouveau, le contre-pied de la position récemment défendue par le Préfet de région, Pierre de Bousquet, pour qui toute évolution dans la nature du projet le retarderait de plusieurs années.

Le projet de TGV Montpellier-Perpignan
: « Comment la commission Duron (qui doit se prononcer sur le maintien des projets de LGV en cours, NDLR) pourrait-elle refuser de relier le réseau de TGV le plus long d'Europe, l'Espagne, au réseau le plus dense en fréquentation, la France ? Sur ces questions, je souhaite le rassemblement. Fin 2012, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a indiqué qu'il veut plusieurs hypothèses pour trancher. Ceci suppose d'avoir des hypothèses financières différentes, sachant que le projet coûtera globalement 7 Mds €. L'une d'elle serait de réduire ce coût à 5 Mds € en abaissant la vitesse de 350 à 220 km/h. Une autre serait de réduire également la partie fret entre Narbonne et Béziers, qui ne me paraît pas être l'urgence. Je comprends que pour l'Europe, la réduction à 220 km/h soit une option peu séduisante. Je l'invite, dans ce cas, à en financer une plus grande part, et prendre à sa charge le maintien du projet à 350 km/h. Sa contribution se limite à 2,5 % du financement à ce jour, là où elle participe à 30 % ailleurs. »

Le Parlement de la Mer : « Nous n'avons pas encore utilisé à fond toutes les potentialités de l'espace méditerranéen. 90 % des marchandises qui relèvent d'un acte commercial dans le monde transitent par le maritime. Le plus gros trafic mondial, entre l'Asie et les États-Unis, passe par le détroit de Gibraltar et la Méditerranée. C'est un rendez-vous qu'il ne faut pas rater, pour les ports de Sète et de Port-la-Nouvelle. Aussi, je mettrai en place un Parlement de la Mer, le 21 mars 2013, et organiserai des Assises de l'économie maritime et du littoral, en décembre, qui réuniront 1 500 professionnels. »

La politique en faveur du numérique : « Nous avons distribué 16 000 ordinateurs (opération dénommée LoRdI, NDLR) aux lycéens en 2011, puis 17 000 en 2012. Nous continuerons cette année. Nous avons aussi créé des espaces de travail numérique (ETN) dans chacun des 140 lycées de la région. C'est un investissement de 51 M€ en deux ans pour la jeunesse. Nous lancerons sous peu un appel à projet auprès des lycées qui voudront aller plus loin dans les applications dédiées à LoRdI, que nous financerons. Enfin, nous arrivons au terme du programme de construction et de rénovation des lycées de la région, pour lequel nous avons engagé 1,6 Mds € au total. Le dernier établissement inauguré sera le lycée Marc Bloch de Sérignan, en septembre, qui a coûté 55 M€. »


L'enseignement supérieur et la recherche : « La Région a déjà investi 162,5 M€ au titre du Plan Campus. Elle a ainsi honoré 90 % de ses engagements, et elle va finir le travail. Nous avons posé récemment la première pierre du futur pôle TIC de Saint-Priest, qui sera fini dans un an. En février, je présenterai le projet architectural retenu pour la nouvelle faculté de médecine de Montpellier, aux côtés de François Fontès. En mars, nous lancerons les travaux du futur siège du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale. »

Le TER à 1 € : « Dans deux mois, nous attendons le rapport d'étape de la SNCF, mais je sais déjà ce que veulent les habitants. Nous avons commencé sur une ligne littorale Perpignan-Montpellier-Nîmes. En 2013, nous poursuivrons sur les segments qui alimentent cette ligne principale. Puis une deuxième étape consistera à expérimenter les 1 € sur les heures creuses de la ligne principale. Enfin, une troisième étape visera à le faire à toute heure. Tel est notre plan de marche sur les deux ans ou deux ans et demi à venir. »


Les finances de la Région : « Nous avons une base financière solide. 44 % du budget régional passe en investissement, contre 39 % en 2012. C'est une performance unique au sein des régions françaises. Nous n'endettons pas la région pour autant. Avec 295 € par habitant, notre taux d'endettement est très en dessous de la moyenne des collectivités (1 965 €) et de l'État (21 500 €). C'est pour cette raison que la Banque européenne d'investissement nous a récemment apporté son soutien, avec une enveloppe de 400 M€ où nous pouvons puiser à tout moment, et que la Caisse des dépôts a suivi. »

Propos recueillis par Anthony Rey

Crédit photo : Edouard Hannoteaux

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