« Le gouvernement freine la création-cession d'entreprise »

Dévoilant le 9 octobre une étude sur le profil des entrepreneurs en région, Laurent Boissonade, président du Medef LR, a jugé hostile la politique du gouvernement à leur égard.

Nouveau président du Medef Languedoc-Roussillon, élu le 12 septembre 2012, Laurent Boissonade a dévoilé les résultats d'une étude commandée à l'Ifop sur le profil des chefs d'entreprise en région.

Le document, tiré à 10 000 exemplaires, sera distribué à l'ensemble du réseau du Medef en région, et aux douze branches professionnelles adhérentes.

Réalisée en novembre 2011 auprès de 351 entrepreneurs, cette étude établit que leur arrivée à la tête de l'entreprise résulte d'une large éventail de situations : création (30 %), progression dans la hiérarchie (29 %), reprise (24 %), ou transmission familiale (12 %).

Cette prise de fonction se produit, dans 55 % des cas, au terme d'une démarche volontaire (par choix à 29 % ou par ambition à 26 %). Les autres hypothèses évoquées sont l'opportunité (26 %), la transmission familiale (11 %), ou la nécessité (6 %).

Leur moyenne hebdomadaire de travail est de 54,5 heures, avec 8 % des entrepreneurs à 80 heures et plus, 31 % de 60 à 80 heures, et 41 % à moins de 60 heures.

Leur rémunération annuelle nette varie de 10 000 € à moins de 30 000 € pour 36 % d'entre eux, de 30 000 à moins de 50 000 € pour 36 %, de 50 000 à moins de 80 000 € pour 11 %, et plus de 80 000 € pour 8 %.

Retrouvez l'intégralité de l'étude en cliquant ici.

« Cette étude nous permettra de remédier au déficit de compréhension existant dans l'opinion publique sur l'action du Medef en faveur de l'accompagnement des TPE et des PME, commente Laurent Boissonade. On nous stigmatise trop souvent comme un vivier de dirigeants du CAC 40. Cela n'a rien à voir avec la situation du Languedoc-Roussillon, où 90 % des 140 000 entreprises en activité sont des TPE ou PME. Nous les représentons toutes, quelle que soit leur taille. »

36 % des entrepreneurs en région citent le fait d'être indépendant comme principal motif de fierté, et 36 % de contribuer au dynamisme économique régional.

Commentant ce dernier point, Laurent Boissonade indique qu'il vient d'écrire aux présidents des Conseil généraux et du Conseil régional, pour les alerter sur les conséquences du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2013.

Ce dernier prévoit de taxer davantage les plus-values réalisées dans la cession d'action des entreprises, en portant ce taux de 34,5 à 58,5 %, et d'instaurer un mécanisme de rétroactivité de la taxe.

« Il existe un vrai désarroi des chefs d'entreprise sur ce point, affirme Laurent Boissonade. Ce projet de taxe constitue un frein au mouvement de la création-cession d'entreprise. Nous n'avons plus de critère pour continuer à gérer notre activité dans la stabilité. Même s'il respecte le choix exprimé par les Français lors de la dernière élection présidentielle, le Medef s'oppose à ce projet et réclame la suppression du mécanisme de rétroactivité, un abattement de 40 % sur toute plus-value réalisée lors d'une cession, et une exonération de taxation de plus-value au-delà de huit ans. »

Anthony Rey

Légende : de gauche à droite : Jean-Michel Vincent (directeur général du Medef LR), Laurent Boissonade (président du Medef LR), et Frédéric Dabi (directeur du département stratégie d'entreprise de l'Ifop).
Crédit photo : Christine Caville


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