Axelle Lemaire, secrétaire d'État au Numérique, s'est rendue vendredi 4 juillet à Montpellier pour rencontrer les viticulteurs de l'Hérault et évoquer l'exploitation des noms de domaines en « .vin » et « .wine » attribués par l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers).
Lors d'une table ronde à Assas, village où a été prêté en 1971 le serment éponyme revendiquant la qualité du vin languedocien contre l'arrivée massive des vins étrangers, Axelle Lemaire a discuté avec les vignerons et a proposé un plan d'actions contre les décisions de l'Icann. Une pétition sera créée, un regard particulier sera apporté sur le droit à la consommation au niveau européen, une communication auprès de la presse sera organisée pour sensibiliser les citoyens à cette question, et un dossier précis sera fourni aux 300 membres du groupe de travail sur la viticulteur au Parlement.
Depuis presque deux ans, le secteur du vin est engagé dans un bras de fer avec l'industrie des noms de domaine. Les représentants des vignerons déplorent l'échec des négociations entre le secteur viticole et les sociétés candidates à l'exploitation de « .vin » et « .wine ». En jeu, les noms des AOC dont la protection n'est pas prévue par l'Icann, à la différence des marques commerciales.
« Icann pose menace sur le vin du Languedoc et de France, indique Axelle Lemaire. Le gouvernement se bat pour que cette société privée ait une gouvernance inclusive, transparente et véritablement internationale. Ils ne soucient pas de l'authenticité des produits, ignorent leur traçabilité. »
Concernant la mobilisation face à ce problème, Axelle Lemaire a précisé :
« Ce n'est pas un combat corporatiste. La mobilisation doit monter en puissance. Le gouvernement doit pouvoir s'appuyer sur ses citoyens. »
Au titre de sa casquette numérique, Axelle Lemaire n'a pas manqué d'inciter les start-ups et les viticulteurs à créer davantage de liens entre eux afin de développer des technologies innovantes.
Second sujet d'importance qui a justifié le déplacement d'Axelle Lemaire : la candidature de Montpellier au Label French Tech. La secrétaire d'État est allée visiter plusieurs entreprises montpelliéraines, dont Predicts Services, Teads, Soledge et a rencontré les acteurs de la French Tech au cœur de Cap Omega.
Alors que l'Agglomération a déposé son dossier de candidature le 7 mai dernier, la mobilisation des chefs d'entreprise ne faiblit pas et cela n'a pas échappé à la Axelle Lemaire.
« Le dossier est actuellement examiné, annonce-t-elle tout en précisant qu'elle ne fait pas partie du jury. L'octroi du label vise à favoriser le potentiel d'un écosystème numérique afin de faire naître des initiatives sur le territoire. Les Métropoles ne doivent pas se sentir en concurrence les unes contre les autres. Elles formeront un réseau international qui représentera la force numérique française. »
Si des villes comme Toulouse ou Grenoble ont une image historiquement plus ancrée dans le numérique que Montpellier, la Ministre a reconnu la grande mobilisation des chefs d'entreprise montpelliérains pour l'initiative French Tech et a assuré que l'octroi du label se ferait notamment en fonction du potentiel de développement des entreprises du numérique et du dynamisme de l'écosystème.
« La French Tech, c'est se fédérer, note-t-elle face à un auditoire conquis. Réunir les grands groupes, les start-ups, les collectivités locales, tous les élus, les administrations et les universitaires. Ils portent la vitalité d'un territoire. Montpellier est une infusion d'optimisme, et ça fait du bien. Le dynamisme de la French Tech est ici bien représenté. Le futur s'écrit dans le numérique. »
Axelle Lemaire a par ailleurs rappelé le calendrier de la French Tech :
« Les premières réunions de jurys se dérouleront en juillet et examineront douze dossiers. Les premières labellisations devraient intervenir, au mieux, fin septembre. »
Lors d'une table ronde dans les locaux de l'entreprise Teads, Axelle Lemaire a découvert, tout en prenant des notes, le témoignage de plusieurs chefs d'entreprise venus lui expliquer leurs réussites et leurs difficultés. Levées de fonds, dispositif administratif compliqué, évolution des universités... À cette occasion, Philippe Saurel a annoncé que Montpellier se spécialiserait sur la thématique de la santé.
Après Nantes, Brest et Montpellier, Axelle Lemaire se rendra à Grenoble, Strasbourg et Lyon. Reste à savoir si le choix de son déplacement à Montpellier jouera en faveur de la candidature de l'agglomération héraultaise...
Ysis Percq
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Légende : Axelle Lemaire, reçue parmi les acteurs locaux de la French Tech
Crédit photo : Christine Caville
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