EAI : une équipe néerlandaise pour un projet au long cours

La Ville de Montpellier a présenté, le 10 juillet, l'équipe qui sera à l'œuvre sur le projet de reconversion du site de l'EAI : l'agence paysagiste néerlandaise West 8, associée au cabinet montpelliérain Boyer-Percheron-Assus.  

La Ville de Montpellier a révélé, mercredi 10 juillet, le résultat du concours d'urbanisme pour la reconversion de l'ancien site militaire de l'EAI (École d'application de l'infanterie), qui s'étend sur 35 ha au total. Trois équipes restaient en lice après l'appel à idées lancé en 2009 : les agences d'architecture BIG, West 8 et BAU-B.

C'est l'agence paysagiste néerlandaise West 8, associée au cabinet d'architecture montpelliérain Boyer-Percheron-Assus, qui a été retenue. Son projet donne la priorité à l'enrichissement de l'existant et au paysage.

« Il s'agit de faire du développement urbain par renouvellement », souligne Hélène Mandroux, maire de Montpellier, rappelant les autres opérations du même genre menées dans la ville, comme le quartier Nouveau Saint-Roch ou la zone industrielle de La Restanque.

En plus de donner une seconde vie à cette ancienne friche militaire, cette reconversion d'envergure, qui va s'étaler sur une quinzaine d'années et engager un investissement de 450 M€ (dont 37 M€ d'aménagement d'espaces publics), a aussi pour ambition de restaurer l'entrée de ville ouest par la réhabilitation de l'avenue de Toulouse : végétalisation, long balcon surplombant le parc, passage à deux fois une voie, élargissement des trottoirs, création de pistes cyclables.

Les Montpelliérains, largement consultés pour l'élaboration du projet de reconversion de l'EAI, avaient, entre autres, majoritairement exprimé leur volonté de laisser une place de choix aux espaces verts. Le projet prévoit donc un parc de 16 ha, fait de lieux ombragés, de prairies ouvertes, d'espaces équipés d'aires de jeux, de terrains de sport et d'une grande esplanade qui fera écho à l'esplanade du centre ville.

« Il faut une ville dense, mais il faut aussi des espaces de respiration », explique Michaël Delafosse, adjoint à l'urbanisme.

2 400 arbres seront plantés, notamment des platanes. Ce qui fait dire à Adriaan Geuze, fondateur de l'agence West 8, que le parc formera une sorte de « brocolis urbain ».

Le Lantissargues, sujet aux crues, fera l'objet d'un traitement spécifique : l'installation de bassins de rétention d'eau et de trois grandes roues à eau qui se mettront en mouvement après les épisodes de pluie conséquents. « L'eau doit devenir une poésie dans la ville », s'enflamme Michaël Delafosse.

Le site, qui accueille déjà des logements du CROUS et l'École supérieure de journalisme (ESJ), sera desservi, dès 2017, par la ligne 5 de tramway. Aménagé par la SAAM (société d'aménagement de l'agglomération de Montpellier), le projet prévoit la création de 2 300 à 3 000 logements maximum, dont 30 % de logements sociaux et 30 % en accession aidée. Il favorisera la mixité intergénérationnelle.

« On sera plus dans un esprit faubourg », répond Michaël Delafosse sur la question de la faible densité de logement.

Le site de l'EAI avait été racheté par la Ville de Montpellier en mars 2012, au prix très intéressant de 50 €/m2 (soit 19 M€). « Un coût d'acquisition qui permettra d'avoir des prix de sortie plus bas pour les logements, précise l'adjoint à l'urbanisme. Par ailleurs, nous allons mettre en place un comité anti-spéculation pour éviter toute flambée des prix dans le quartier. »

Le quartier « recyclé » vu par West 8 affiche l'ambition d'être « le premier quartier à énergie positive en France » : bâtiments BBC, cogénération bois, gestion rigoureuse de l'eau, mobilités douces.

Une partie du bâti existant sera réhabilité et requalifié, et le mur d'enceinte en pierre constituera les bases d'une nouvelle façade constituée de maisons individuelles, favorisant ainsi l'insertion dans la ville. « On va faire tomber un mur ! », se félicite Hélène Mandroux.

La mairie annonce la création de 30 000 m2 d'activités économiques « fléchée vers l'industrie culturelle » mais qui proposera aussi des commerces de proximité. Une dynamique qui générerait la création de 1 100 emplois minimum.

Au programme : l'ouverture d'une Cité de la jeunesse en 2017, et l'implantation du conservatoire de musique, qui formera la Cité de la musique et des arts, et dont l'inauguration est déjà fixée au 21 juin 2017, à l'occasion de la fête de la musique.

Le reste du calendrier prévoit la démolition des bâtiments concernés fin 2013-début 2014, aménagements paysagers en 2014, démarrage de la construction des premiers logements en 2015, ouverture d'un groupe scolaire en 2020.

Reste à trouver un nom à ce site en devenir : « Bientôt, plus personne ne saura plus ce que signifie EAI... Nous envisageons donc de lancer un nouvel appel à idées aux Montpelliérains pour trouver un nom », propose Hélène Mandroux.

Cécile Chaigneau

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