EAS industries au bord de la liquidation, son directeur général « optimiste »

Le spécialiste perpignanais de la maintenance d'avions, EAS industries, devrait déposer, sous peu, un dossier de cessation de paiement. Faute de repreneur, il s'oriente vers une liquidation judiciaire. L'enjeu : la sauvegarde de 270 emplois.

Le directeur général d'EAS Développement (EAS Industries de son nom commercial), Georges Pozniakoff, devrait déposer un dossier de cessation de paiement dans les jours prochains, faute de repreneur, alors que l'activité entre dans sa période creuse et que les liquidités devraient manquer rapidement.


Basée à côté de l'aéroport de Perpignan (66), l'entreprise, spécialisée dans la réparation et la maintenance d'avions, qui se trouvait déjà en redressement judiciaire, est en effet dans une situation financière délicate.


Le tribunal de commerce pourrait statuer sur son sort et celui de ses 270 employés aux alentours du 28 mai.


« Je souhaite qu'il nous accorde une poursuite d'activité, explique Georges Pozniakoff. Généralement, c'est un délai supplémentaire de deux fois trois mois qui est donné. Cela nous permettrait de pouvoir passer en plan de cession. »


EAS Développement a souffert de la chute d'un hangar, suite à la tempête de 2010. « La destruction de ce hangar, c'est 6 M€ de préjudice, explique Georges Pozniakoff. C'est la cause de tous nos ennuis. On ne s'en est jamais remis. À cela s'est ajoutée la crise ».


EAS Développement parviendra-t-elle à éviter la fermeture pure et simple ? « Je suis optimiste, affirme le directeur général. On a prouvé, avant la chute de ce hangar, qu'EAS marchait bien. Je pense que la société a une vraie valeur. Il faut encore investir, mais on a un magnifique outil de travail, des employés formés, de quoi répondre aux besoins des compagnies aériennes. J'ai du mal à imaginer qu'un outil comme celui-là reste sur le carreau. »


Même discours du côté des syndicats. « Nous avons en ce moment sept avions dans nos locaux, explique Serge Cazorla, délégué CGT. Il y a de quoi faire. Il faut qu'on ait un délai supplémentaire pour surtout ne pas perdre l'agrément. »


Des discussions entre l'actionnaire principal d'EAS Développement et un repreneur potentiel ont récemment capoté. Faute de candidats à la reprise, les 270 salariés pourraient se retrouver sans emploi à très court terme.


Dans cette course contre la montre, la CGT appelle à deux rassemblements, le 27 mai devant EAS et le 28 mai devant le tribunal de commerce.


Le syndicat a également adressé un appel aux élus, aux représentants de l'État et aux décideurs économiques, rappelant la situation déjà mauvaise de l'industrie dans les Pyrénées-Orientales, et martelant qu'une disparition d'EAS « serait vécue, à juste titre, par les salariés et la population comme un abandon, une capitulation pure et simple des décideurs économiques, politiques et publics pour le secteur industriel des Pyrénées-Orientales ».


Fanny Linares

Légende : EAS Développement devrait déposer un dossier de cessation de paiement dans les jours à venir.

Crédit : © Fanny Linarès

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Commentaire 1
à écrit le 14/09/2019 à 22:04
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