Une société d'édition qui se transforme en industrie, c'est le pari qu'a fait Xavier Consorti, fondateur et dirigeant d'Ediser (Edition Sécurité Routière), entreprise spécialisée depuis 1992 dans l'édition de supports pédagogiques, comme par exemple le code de la route.
Très vite, la société se positionne aussi sur le marché de la prévention des risques en milieu scolaire et professionnel.
« Nous nous sommes rendu compte que nous savions vulgariser des codes réglementaires complexes comme le code du travail, et en rendre l'apprentissage très facile », explique Xavier Consorti.
La société, qui affiche un chiffre d'affaire de 7 M€ et conserve 50% de son activité dans ses produits traditionnels (livres, DVD, support numériques), s'est tourné au début des années 2000 vers le marché de la simulation de conduite.
« Nous officions en France, en Belgique, en Espagne, en Suisse, un peu au Canada et désormais au Maroc », indique le dirigeant, qui s'apprête à livrer deux simulateurs de conduites sur poids lourds à une école de Tanger, au Maroc.
Au total, Ediser réalise 65 % de son chiffre d'affaires sur le marché des auto-écoles, et les 35% restants sur le marché des entreprises et institutionnels.
Seul obstacle aux velléités internationales d'Ediser : la signalétique, les marquages au sol, les décors très différents d'État à État. Par conséquent, créer des logiciels de simulation de conduite requiert une forte capacité d'adaptation aux spécificités locales : Ediser a donc installé une équipe de 12 développeurs à Marseille, pour adapter au mieux le logiciel à la demande de ses clients.
« Ces différences sont la raison pour laquelle nous avons oublié pour l'instant l'idée d'aller dans les pays où on roule à gauche : nous devrions repenser tout notre logiciel, sourit Xavier Consorti. En France, 800 auto-écoles sur environ 20 000 sont équipées en simulateurs. L'activité de la simulation de conduite représente pour l'heure 50% de notre chiffre mais nous ambitionnons plus. »
En cause : un marché qui s'ouvre de plus en plus dans nombre de pays d'Europe, mais également l'un des plus gros concurrents d'Ediser sur le segment des simulateurs poids-lourds, Thalès, qui vient d'annoncer la cessation de cette activité. « Nous espérons, sur les 2 ou 3 prochaines années récupérer une bonne partie de leurs marchés. »
Mais surtout, l'Organisation des Nations Unies qui, associée à l'Organisation mondiale de la Santé, a élevé l'insécurité routière au rang de fléau mondial, et préconise notamment la simulation pour éduquer les comportements au volant. Des regards internationaux qui pourraient pousser les réglementations en matière d'apprentissage de la conduite à évoluer : en France, sur les 20 heures de leçon de conduite, obligatoire, 5 d'entre elles peuvent déjà se faire sur simulateur.
Amandine Ascensio
Crédit photo : Ediser
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