Interconnexion ferroviaire : des élus français et espagnols mobilisés

Les élus de douze villes de part et d'autre de la frontière franco-espagnole se sont réunis le 19 avril dernier à Béziers, pour le 6e Sommet des villes pour la grande vitesse. Question centrale : à quand une interconnexion ferroviaire opérationnelle sur le couloir méditerranéen entre la France et l'Espagne ? 

Le 19 avril dernier, les élus des douze villes situées de part et d'autres de la frontière espagnole (Nîmes, Montpellier, Béziers, Narbonne, Carcassonne, Toulouse, Perpignan, Figuerès, Gérone, Barcelone, Tarragone et Lérida) se sont réunis au Palais des congrès de Béziers, à l'occasion du 6e Sommet des villes pour la grande vitesse et l'interconnexion ferroviaire du couloir méditerranéen.

Sous la présidence, cette année, de Raymond Couderc, sénateur-maire de Béziers et président de l'Agglo Béziers Méditerranée, le Comité des élus a pointé du doigt l'importance des projets ferroviaires, et en particulier la réalisation du tronçon de ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP, 150 km).

Conduit par Réseau Ferré de France, cette liaison s'intègre dans le projet transfrontalier qui relie l'Espagne à l'actuelle LGV Méditerranée (Montpellier-Lyon-Marseille) avec le tronçon Barcelone-Gérone-Figuères, inauguré début 2013.

Cette interconnexion, stratégique pour les villes concernées, a vocation à réduire de manière significative le temps de parcours dans les déplacements mais aussi à favoriser le transport de marchandises ainsi que le développement de plate-formes logistiques et des entreprises du territoire.

Ambition des élus réunis : mettre en œuvre la feuille de route de l'Union européenne qui fixe comme objectif d'assurer la majorité des déplacements de moyenne distance par le train à l'horizon 2050.

Aujourd'hui, 90 % du volume des marchandises échangées entre l'Espagne et la France sont transportés par la route. Or, le train est l'alternative principale au transport routier de marchandises sur ce territoire méditerranéen entre les deux pays.

Les élus ont rappelé que pour parachever l'interconnexion ferroviaire, il était nécessaire de réaliser au plus tôt le tronçon de ligne entre Montpellier et Perpignan. Et pour ce faire, de planifier des investissements stratégiques.

Or, en ces temps de contraction économique et de budgets nationaux et européens tendus, la question est bien là : qui va payer ?

Les élus craignent un nouveau report du projet du fait des difficultés à mobiliser les financements, et insistent sur la nécessité d'inscrire ce projet parmi les priorités du réseau transeuropéen de transport et d'obtenir le financement européen le plus élevé.

« Nous réaffirmons partager et vouloir porter d'une même voix le projet de création d'un espace économique compétitif et innovant, en concevant un territoire transfrontalier harmonieux et un réseau de villes articulé autour d'un ensemble cohérent de services ferroviaire, ont indiqué les élus dans une déclaration commune à l'issue du sommet vendredi. Nous nous réjouissons de voir le projet de contournement Nîmes-Montpellier parmi les quatre projets ferroviaire retenus par l'État français pour une réalisation à l'horizon 2017... Toutefois, les 12 villes expriment leur préoccupation de constater que, aujourd'hui et avec près de trente ans de retard, le fonctionnement et l'exploitation complète de la section frontalière de la nouvelle ligne à écartement standard entre l'Espagne et la France ne soit pas encore une réalité... L'interopérabilité n'est pas à ce jour complète. »

Par ailleurs, les élus réclament que le projet LNMP soit poursuivi conformément au calendrier prévu initialement, à savoir une enquête publique dès 2015 pour une mise en service en 2020. Et réclament la prise en compte, lors des études, du raccordement de la ligne Montpellier-Perpignan avec la ligne Toulouse-Narbonne pour assurer la continuité de l'Arc atlantique et de l'Arc méditerranéen.

Le Comité des villes demande également à la Région Languedoc-Roussillon « d'affirmer son rôle de chef de file en mobilisant l'ensemble des partenaires du dossier pour une intervention commune auprès des instances européennes ».


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Crédit photo : SNCF

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