L'État débloque 9,7 M€ pour le Plan Campus

Le gouvernement vient de débloquer les crédits sur les intérêts engendrés par la dotation initiale du Plan Campus. Soit 9,7 M€ qui devraient être à disposition du PRES Sud de France d'ici deux mois.

Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche vient de prendre des décisions sur deux points déterminants, qui constituent une avancée pour le Plan Campus, réputé au point mort depuis plusieurs mois. En 2008, le site de Montpellier figurait parmi les six premiers dossiers retenus au titre du Plan Campus, destiné à réhabiliter l'immobilier universitaire et à conduire des opérations en faveur de la vie étudiante.

Le PRES Sud de France (Pôle de recherche et d'enseignement supérieur), regroupant les trois universités montpelliéraines et Montpellier SupAgro, s'était vu attribuer une dotation de 325 M€ à ce titre. Une dotation non consomptible mais dont les intérêts générés par son placement (environ 13 M€ par an pendant 25 ans) serviront à financer les opérations de rénovation des universités.

Par ailleurs, le Conseil régional de Languedoc-Roussillon s'est engagé à compléter cette dotation à hauteur de 162,5 M€ (notamment investis pour la construction de la nouvelle faculté de médecine sur le site Arnaud de Villeneuve ou pour le pôle Chimie Balard).

Première avancée : le ministère vient donc d'abandonner le principe du partenariat public-privé (PPP) au profit de modes de financements classiques en partenariats « public-public », tels que la conduite d'opération en loi MOP (maîtrise d'ouvrage publique).

« Le montage en PPP sur 25 ans était trop coûteux, commente Bruno Fabre, vice-président délégué aux ressources à l'UM2. De plus, des partenariats « public-public » permettront à des entreprises régionales d'y participer. »

De son côté, le président du PRES Sud de France et président de l'UM1, Philippe Augé, déclare :

« N'ayant pas encore signé de PPP, le site de Montpellier, comme d'autres sites, a reçu de la part de l'État des sommes au titre des intérêts intermédiaires qui n'ont permis de financer que des opérations en faveur du logement étudiant, principalement des réhabilitations de cités U pour le CROUS et d'une résidence étudiante pour SupAgro. De ce fait, il y avait une revendication forte, cette année, pour que ces intérêts intermédiaires profitent à des constructions universitaires. Chacune des trois universités avait donc fait remonter un projet prioritaire ».

Seconde avancée qui suscite la satisfaction des universités : le déblocage de 9,7 M€ au titre des intérêts intermédiaires, qui devraient être enregistrés sur le compte du PRES Sud de France « d'ici deux mois », selon Philippe Augé.

Cette somme est destinée à financer des travaux de restructuration et remise aux normes sur les campus montpelliérains : réhabilitation de deux bâtiments sur le site du Triolet (UM2), réhabilitation et mise en sécurité de deux bâtiments pour l'UM3, la réhabilitation d'un bâtiment d'une cité universitaire pour le CROUS, ainsi que des crédits pour l'ingénierie de projet (financement d'études conduites par le PRES).

« Il s'agit d'opérations qui avaient été actées au Plan Campus mais qui auraient dû être financées plus tardivement, explique Philippe Augé. En tant que président du PRES, je me félicite d'avoir été entendu mais en tant que président de l'UM1, je suis très déçu que le projet prioritaire de mon université n'ait pas été retenu. C'est un coup dur... »

« L'UM2 s'est beaucoup mobilisée, en portant notamment « urbi et orbi » un diagnostic immobilier du site auprès des politiques locaux et du cabinet de la ministre, souligne Bruno Fabre. Cette décision confirme l'urgence de rénover le bâti de notre université, en matière de mise aux normes de sécurité et de performance énergétique notamment. »

Le PRES Sud de France a donc le feu vert pour recourir à l'emprunt via la Banque Européenne d'Investissement dans le cadre de partenariats « public-public », le PRES conservant alors le pilotage de la maîtrise d'ouvrage.

« Nous devons maintenant arbitrer avec nos partenaires que sont les collectivités, indique Philippe Augé. Mais avec ce changement, les opérations déjà mises à l'étude ne devraient pas prendre de retard. »

Les études de deux des projets de l'Opération Campus sont déjà bien avancées : le « Village des sciences » sur le campus de l'UM2, et le projet « Atrium » sur le site de l'UM3. Devraient ensuite venir l'institut de physique de Montpellier, la restructuration du site de pharmacie, etc.

Cécile Chaigneau


Légende : Vue d'architecte du Village des sciences
Crédit photo : UM2

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