La privatisation de l'aéroport de Montpellier reportée

L'État, qui voulait retirer 500 M€ de la vente de ses parts dans quatre aéroports régionaux dont Montpellier-Méditerranée, reporte le projet. Sans doute après les présidentielles de 2012.

Le ministère des Transports avait fixé au 15 septembre 2011 la date limite pour parvenir à un accord avec les collectivités concernées par son projet de privatisation des aéroports de Bordeaux, Montpellier, Lyon et Toulouse.

Faute de consensus, le gouvernement, selon une information de l'AFP en date du 21 septembre 2011, aurait reporté ce projet après les élections présidentielles de 2012. Le montage envisagé initialement prévoyait d'associer les collectivités et les CCIT gérant les aéroports à des partenaires industriels privés.

« Plus on rend complexe la procédure, plus l'organisation de tels consortiums entre le public et le privé devient difficile, analyse Cyril Reboul, directeur de Montpellier-Méditerranée. C'était à la fois un problème de délais et de méthodologie. Les collectivités locales souhaitaient négocier de gré à gré pour devenir majoritaires au capital. Cela me semble justifié au regard de leur implication dans le développement de l'aéroport... alors qu'elles sont toujours minoritaires à ce jour ! »

Si Lyon et Bordeaux avaient, semble-t-il, entamé des pourparlers avec des opérateurs privés intéressés, le Conseil régional du Languedoc-Roussillon et Montpellier Agglomération, voulant de longue date devenir majoritaires au sein du capital de Montpellier-Méditerranée, s'étaient opposés à l'idée.

« Comme j'ai pu l'exprimer dans plusieurs courriers adressés au gouvernement, la Région souhaite une gestion publique de cette infrastructure, en lien avec les collectivités territoriales et plus particulièrement l'Agglomération de Montpellier, réagit Christian Bourquin, président du Conseil régional. Le bon sens voudrait que la gestion de l'aéroport de Montpellier-Méditerranée rejoigne celle de Perpignan et Carcassonne, qui font déjà partie de la stratégie de la Région et des collectivités partenaires. »

« Les collectivités territoriales impliquées, au premier rang desquelles l'Agglomération de Montpellier et la Région, ne pouvaient accepter de brader notre aéroport, rajoute Jean-Pierre Moure, président de Montpellier Agglomération. À l'heure où l'État parle de croissance économique à relancer, nous luttons quotidiennement pour développer économiquement nos territoires, nous réfléchissons à des projets d'aménagement ambitieux, à des schémas multimodaux de déplacements. Nous ne pouvons pas laisser s'asphyxier nos territoires, nous nous devons de préserver nos infrastructures et de favoriser leur développement. Aujourd'hui, nous venons de gagner une première victoire. Restons vigilants. »

Le capital de Montpellier-Méditerranée se répartit entre l'État (60 %), la CCIT de Montpellier (25 %), le Conseil général de l'Hérault (7 %), le Conseil régional du Languedoc-Roussillon (6,5 %), la Communauté de communes du Pays de l'Or (1 %) et Montpellier Agglomération (0,5 %).

L'État souhaitait vendre 50 % sur les 60 % des parts qu'il détient dans les quatre aéroports régionaux, comptant retirer environ 500 M€ de cette opération.

Anthony Rey

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Légende : L'État contrôle toujours, à ce jour, 60 % du capital de Montpellier Méditerranée.
Crédit photo : Edouard Hannoteaux


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