La transition énergétique en lumière à Energaïa

Le salon des énergies renouvelables Energaïa se déroulait cette année, du 5 au 7 décembre, dans le contexte de la transition énergétique. Un vaste chantier ouvert par le gouvernement, mais aussi par de nombreux acteurs dans les régions.

Le salon des énergies renouvelables, Energaïa, qui s'est tenu du 5 au 7 décembre au parc des expositions de Montpellier, s'est déroulé alors que s'ouvre le vaste chantier de la transition énergétique (le Premier ministre Jean-Marc Ayrault vient de réunir un séminaire gouvernemental pour décliner la feuille de route de la transition énergétique contenant la marche à suivre et les actions à mener).

L'Association des régions de France profitait du rassemblement des acteurs du secteur au salon Energaïa pour organiser, ce jeudi 6 décembre, une conférence sur la décentralisation et la transition énergétique.

Élus et experts étaient à la tribune pour témoigner de leur expérience et alimenter la révolution en route avec ce que tous s'accordent à qualifier de « changement de paradigme dans l'organisation territoriale des énergies ».

Quant à la mise en œuvre de politiques énergétiques territoriales, Yves Pietrasanta, vice-président du Conseil régional Languedoc-Roussillon, délégué au développement durable et à l'énergie, martelait en préambule « les Régions sont compétentes pour coordonner cette décentralisation du débat sur la transition énergétique ».

À ses côtés, Jacques Bucki, maire de Lambesc (Bouches-du-Rhône) et représentant de l'Association des Maires de France (AMF), est l'un des interlocuteurs privilégiés du gouvernement sur ce dossier.

Il est aussi un témoin avisé des expérimentations sur les réseaux électriques intelligents, les smart-grids : c'est à Lambesc qu'a été mené le projet Premio, piloté par EDF, première installation grandeur nature à l'échelle d'une commune d'une plate-forme expérimentale permettant de mieux maîtriser la production et la consommation locales d'électricité.

« Nous vivons une mutation profonde, déclarait-il. L'énergie est un critère majeur de l'aménagement du territoire... Ce qui était une charge pour les collectivités va devenir une opportunité pour notre économie, nos territoires. »

La parité réseau, ce moment où le coût du MWh photovoltaïque atteindra celui du MWh conventionnel, fait débat, la difficulté étant de comparer ce qui est comparable, et donc d'inclure dans le calcul tous les critères comme le coût du transport et de la distribution de l'électricité, les subventions aux énergies renouvelables, le stockage des déchets nucléaires ou encore le démantèlement des centrales.

« Aujourd'hui, on ne sait pas stocker l'électricité et les énergies renouvelables sont intermittentes, on aura donc toujours besoin du réseau de transport et de distribution pour permettre d'échanger de l'électricité, qu'elle soit d'origine photovoltaïque, éolienne ou autre, rappelait Jean Cottave, délégué régional EDF Languedoc-Roussillon, soulignant qu'EDF est aussi un gros producteur d'électricité photovoltaïque. Cessons d'opposer l'énergie nucléaire aux énergies renouvelables ! »

L'autre grand chantier de la transition énergétique sera bien sûr la construction et la rénovation de l'habitat.

Favoriser la construction durable et les filières courtes : tels sont les vœux du Manifeste de l'artisanat du bâtiment, initié par le Conseil régional Languedoc-Roussillon, et signé ce jeudi 6 décembre à Energaïa par la CAPEB, l'Ademe, le Cemater (groupement de professionnels de la filière des énergies renouvelables et construction durable en Languedoc-Roussillon) et l'association Passerelle Formation.

« Je prône le développement de filières courtes et un recours au ressources locales en termes de matériaux et de savoir-faire, souligne Patrick Issaly, le président de la CAPEB LR. Il y a en Languedoc-Roussillon tout un tas de matériaux qui ont besoin d'être réindustrialisés, comme la pierre, le bois, les sables, le chanvre, l'argile, l'ardoise, etc. Il faut vulgariser ces techniques, se les réapproprier et innover. »

En Languedoc-Roussillon, région très prolifique en logements, les enjeux sont immenses : 500 000 logements pourraient être rénovés d'ici 2020 en Languedoc-Roussillon, et ainsi donner un coup de fouet positif au secteur du bâtiment.

« La rénovation représente 80 % de notre activité, précise Patrick Issaly. Il pourrait générer la création de 3 000 à 3 500 emplois directs en région ».

Avec ce Manifeste, déjà signé par une cinquantaine de partenaires en région (comme la FFB, l'ordre des architectes, etc.), la Région a mis autour de la table les différents métiers et acteurs du secteur de manière à structurer la filière et à favoriser les circuits courts.

Retrouvez notre dossier complet sur la transition énergétique et son impact en région dans le numéro d'Objectif actuellement en kiosque.

Cécile Chaigneau

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