Les carrières : un secteur qui pèse 600 M€

 Elles ont un rôle omniprésent en leur qualité de fournisseurs pour les projets urbains, les infrastructures de transport ou le secteur de la construction. Neuf des 237 carrières régionales ouvriront leurs portes les 31 mai et 1er juin.

L'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM) rassemble la quasi-totalité des industries extractives de minéraux (granulats, pierre naturelle, minéraux industriels, craie, etc.) et les fabricants de divers matériaux de construction (béton près à l'emploi, mortier, plâtre, etc.), la plupart servant le secteur du BTP.

La fédération organise deux journées portes ouvertes les 31 mai et 1er juin prochain dans neuf carrières en région (liste sur www.unicem.fr), qui visent à faire connaître la filière et à redorer une perception encore négative. Au programme : visite de site, découverte de la biodiversité, ateliers pour enfants, animations ludiques (comme conduite d'engins).

Un rapport paru fin 2012, établi conjointement par la DREAL-LR et BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), fait état, au mois d'août 2011, de 237 carrières autorisées en Languedoc-Roussillon (76 dans le Gard, 51 dans l'Aude, 44 dans l'Hérault, 37 en Lozère et 29 dans les PO) et d'une production de 22,6 millions de tonnes de granulats (2008) pour une demande estimée à 20,14 millions de tonnes (soit 7,9 tonnes/habitant/an).

« Ce qui fait la force de la région, c'est la richesse géologique, avec une grande diversité de matériaux qu'on ne trouve pas partout, précise Jean-Bernard Lauze, le secrétaire de l'UNICEM LR. Le revers de la médaille, c'est qu'il y a une protection de l'environnement plus importante qu'ailleurs. »

L'UNICEM en Languedoc-Roussillon annonce un chiffre d'affaires d'environ 600 M€, essentiellement concentré dans l'Hérault et le Gard, et des effectifs salariaux de 2 900 environ. La filière n'a pas subi d'à-coups majeurs de la crise.

« Même si la production a baissé depuis 2008, on n'est pas un secteur sinistré car il est peu concurrencé par l'étranger, souligne Jean-Bernard Lauze. Les emplois sont des emplois de proximité qui desservent des marchés locaux. Nous n'enregistrons pas de défaillances d'entreprises ni de destruction d'emplois, même si l'intérim a fortement diminué. »

La principale problématique du secteur, c'est le renouvellement de la ressource. L'étude DREAL/BRGM constate un déficit en granulats de 7,33 millions de tonnes à l'horizon 2020 en région, sur les bases d'une supposition de croissance démographique modérée.

« Aujourd'hui, la ressource est disponible de façon abondante sur le territoire mais son accès se restreint du fait des règlement en termes de protection, déclare Pascal Ringot, président de l'UNICEM LR et directeur des carrières Lafarge en Languedoc-Roussillon. On est inquiets. »

« Nous suivons de près les documents d'urbanisme type SCOT ou PLU, pour rappeler aux élus la nécessité d'approvisionnement de proximité en matériaux, ajoute Jean-Bernard Lauze. On plaide surtout pour maintenir et étendre les sites d'extraction à proximité des centres de consommation (en moyenne dans un rayon de 30 km, NDLR). »

L'UNICEM a identifié les secteurs géographiques les plus concernés par cette tension : Béziers, Montpellier, Nîmes, Carcassonne et Perpignan. Un déficit qui s'accroît au regard des grands travaux annoncés qui nécessiteraient 24 à 28 millions de tonnes de matériaux, soit 3 à 9 millions de tonnes supplémentaires par an sur trois ans.

Les grands chantiers qui se profilent (contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier, LGV) offrent, néanmoins, de belles perspectives à la filière.

« C'est l'occasion pour nous de retrouver un fond d'activité car nous n'attendons pas de reprise de la construction avant 2016 », constate Pascal Ringot.

« Les opérateurs ne feront pas forcément appel aux carrières pour la totalité de leurs besoins en matériaux et granulats car ils tireront un maximum de l'emprise de leur tracé en valorisant leurs propres ressources de chantiers, précise Jean-Bernard Lauze. Mais cela devrait néanmoins doper l'activité générale. »

Cécile Chaigneau

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Légende : On dénombre 237 carrières autorisées en région Languedoc-Roussillon.
Crédit photo : UNICEM LR.

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