Objectif Languedoc-Roussillon : Midi Capital est basée à Toulouse (31). Pourquoi vous déployez-vous dans notre région aujourd'hui ?

Rudy Secco : Nous investissons depuis un an en Languedoc-Roussillon, mais nous n'y étions pas encore suffisamment implantés. Midi Capital est l'un des investisseurs les plus actifs en France sur les entreprises intermédiaires, d'une valorisation de 50 M€ maximum. Nous sommes financés par des fonds institutionnels et par le public, grâce à l'appel à l'épargne. Contrairement à nos homologues, nous ne ciblons pas l'Île-de-France, mais le Grand Sud, avec deux axes forts en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. C'est notre spécificité : investir là où les autres ne vont pas. En 12 mois, nous avons investi plus de 5 M€ dans quatre PME : Picco Software (TIC), RG Groupe (génie climatique), Fontalvie (cliniques) et Deyco (habitat et décoration). Nous prévoyons une enveloppe de 5 à 10 M€ à investir sur l'année à venir si nous levons les fonds.

Objectif Languedoc-Roussillon : Comment vous positionnez-vous par rapport aux autres acteurs régionaux du financement des PME en croissance ?
Rudy Secco : Nous sommes un partenaire de ces acteurs. Il n'y a pas de concurrence dans nos métiers, mais plutôt des approches complémentaires. Deyco a d'abord été approchée par un business-angel avant que nous ne prenions le relais. Un très bon travail a été fait en Languedoc-Roussillon sur ce point. Mais 99 % du financement du tissu industriel dort dans des livrets A... J'observe que si Midi Capital collecte chaque année entre 13 et 20 M€ auprès du grand public, l'essentiel des sommes obtenues ne l'est pas dans votre région. Le Languedoc-Roussillon ne représente que 1,5 M€ par an. Notre pari est d'investir pour dynamiser le tissu industriel, mais si ce dynamisme ne génère pas le financement suffisant, nous pourrions être amenés à revoir nos positions.

Objectif Languedoc-Roussillon : Quels secteurs d'activité privilégiez-vous ?
Rudy Secco : Plusieurs secteurs sont fondamentaux, tels que la santé, les thématiques liées à la mobilité telles que les télécoms et les TIC, ou les énergies renouvelables. Il y a des projets attractifs sur ces secteurs qui nous intéressent, même si nous tenons à garder une approche généraliste. Nous ciblons d'abord les entreprises qui ont un projet, une vision structurée. La seule chose que nous nous interdisons est d'investir dans la finance et les organismes de crédit ou dans l'immobilier.

Propos recueillis par Anthony Rey

Légende : Rudy Secco, président de Midi Capital
Crédit photo : Midi Capital