Saurel est hardi
Philippe Saurel a tenu sa promesse malgré les embûches d'avant Noël. Il a présenté très officiellement, ce lundi 2 décembre, sa candidature à la mairie de Montpellier (34). Adjoint à la culture du « gouvernement municipal » sortant d'Hélène Mandroux, il se présente comme « l'alternative à gauche ». « Il y a une évidente convergence de programme avec les Verts et le Front de Gauche, notamment sur le non-bétonnage du parc de l'EAI et sur le retour en gestion municipale de l'eau, déclare-t-il. Je suis et je reste socialiste. Mais attention, socialiste tendance Jaurès, pas tendance Harlem Désir. Et je ne suis pas le candidat de la dernière minute puisque je me suis lancé voici trois ans, au lendemain de la réélection à la Région de Georges Frèche. Et j'ai gagné sept élections sur sept à Montpellier. » Ceux qui le suivront dans cette offensive dissidente vont s'attirer, logiquement, les foudres de la Fédération PS. Michaël Delafosse, l'élu en charge de l'urbanisme, candidat malheureux à la primaire citoyenne face à Jean-Pierre Moure, pourrait se positionner en milieu de semaine : choisir de rejoindre Jean-Pierre Moure, s'associer à Philippe Saurel ou bien, moins probable, passer son tour. Hélène Mandroux, maire PS, soigne quant à elle son nouveau statut de reine du suspens. Elle convoite une mission dans le sillage de Jean-Marc Ayrault à Matignon, ce qui pourrait la décider à passer la main à la mairie dans les meilleures conditions d'intelligence politique avec Jean-Pierre Moure. Lundi 2 décembre, on ne savait toujours pas à quel moment elle afficherait officiellement sa position. Chez Jean-Pierre Moure, on espère le ralliement de Michaël Delafosse et on rêve même d'une liste commune avec EELV avant le premier tour.

L'UDI toujours déchirée
Les factions antagonistes de l'UDI continuent de se bousculer dans l'étroit couloir centriste de cette pré-campagne électorale. Anne Brissaud et Joseph Francis revendiquent toujours séparément le leadership à Montpellier, signe que la mission diplomatique d'Yves Jego, vice-président de l'UDI, a fait long feu. Ils font jouer alternativement leurs relais parisiens et leurs soutiens locaux pour prendre en main le destin de l'électorat centriste. Cette fois-ci, c'est Robert Lecou, président régional du Parti radical, qui donne de la voix en faveur d'Anne Brissaud. « Le comité fédéral fait confiance à Anne Brissaud pour engager les négociations avec Jacques Domergue (candidat UMP à Montpellier, NDLR) en temps voulu afin de créer les meilleures conditions pour la victoire de la droite et du centre à Montpellier », explique l'ancien maire de Lodève.

Sète... à huit
Huit listes sont d'ores et déjà en piste pour conquérir la mairie de Sète (34) avec l'avènement, la semaine dernière, de la candidature indépendante EELV conduite par le ticket Marie Thérèse Mattera-Max Horde. « Nous avons recherché l'union de la gauche sans avoir été entendus, estime Pierre Billet, porte-parole des écologistes sétois. Nous espérons que cette union pourra se faire après le premier tour. » À gauche, le socialiste André Lubrano espère, cette semaine, ficeler l'accord avec le PRG. « Nous sommes d'accord sur l'essentiel » explique l'ancien international de rugby, qui détaille les importants investissements consentis par le Conseil Régional dont il est le conseiller pour le port de Sète, notamment la réfection des quais et la relance du trafic. « Même si nous sommes en situation de concurrence avec les autres partis de gauche, il nous faut d'ores et déjà préparer l'entre-deux-tours », poursuit-il. Le communiste François Liberti conduit la liste Front de Gauche. La droite est pareillement émiettée entre les candidatures d'Yves Marchand (DVD) qui vient d'ouvrir sa permanence, du centriste Philippe Sens et de Rocky Talano (liste citoyenne). Investi par l'UMP, François Commeinhes, maire sortant, n'a toujours pas présenté officiellement sa candidature. Mais il fait figure de favori. La liste FN est conduite par Marie-Christine Aubert, la secrétaire départementale.

Christian Goutorbe