Premières assises nationales des commissaires aux comptes à Montpellier

Les XXVe Assises nationales des commissaires aux comptes se déroulaient les 6 et 7 décembre pour la 1e fois à Montpellier. Le président national Claude Cazes annonçait quelque 1 500 participants pour évoquer les grands enjeux de la profession. Leur ministre de tutelle, Christine Taubira, était attendue jeudi.

Les XXVe Assises nationales des commissaires aux comptes proposeront, les 6 et 7 décembre au Corum à Montpellier, plusieurs tables rondes, conférences et ateliers techniques. La ministre de la Justice Christine Taubira, ministre de tutelle de la profession, est attendue jeudi après-midi 6 décembre.

Claude Cazes, commissaire aux comptes montpelliérain et président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes depuis quatre ans, évoque pour Objectif Languedoc-Roussillon, les évolutions de la profession.

Quels sont les enjeux de votre profession qui seront abordés au cours de ces XXVe Assises nationales ?


Claude Cazes : Le commissariat aux comptes est l'activité libérale la plus internationale qui existe : quand on audite des comptes, ils doivent l'être de la même manière partout dans le monde, avec le même niveau de sécurité. Il faut donc des normes internationales qui permettent un exercice homogène. Depuis un an, un grand projet de réforme de l'audit est en discussion en Europe. Dans ce contexte, et dans une société qui réclame transparence et sécurité, nous allons travailler tous ensemble sur les textes européens. Nous faisons en sorte que toutes les particularités du commissariat aux comptes français soient reprises en Europe. Par exemple, les pouvoirs publics français ont estimé que l'audit de certaines petites sociétés était important, ce qui n'existe pas par ailleurs en Europe. Autre exemple : en France, dans les grosses sociétés de plus de 250 salariés, il est obligatoire d'avoir deux commissaires aux comptes qui se partagent le travail. C'est un gage d'indépendance.

Les commissaires aux comptes ont fait une nouvelle entrée dans le domaine public...


Claude Cazes : En effet, les commissaires aux comptes, qui sont déjà depuis longtemps dans les organismes de sécurité sociale, sont entrés dans les universités, depuis la loi LRU (loi relatives aux libertés et responsabilités des universités, NDLR). Nous sommes aussi entrés dans les syndicats professionnels à partir d'une certaine taille... Et nous voyons poindre la demande pour les collectivités locales. Durant ces Assises, nous devons donc nous interroger sur les besoins de la sphère publique, sur la manière par laquelle nous pouvons y répondre, sur les perspectives de missions dans ce périmètre élargi.

Votre profession est un observateur forcément avisé de l'économie, et le commissaire aux comptes a un rôle dans la prévention des difficultés des entreprises. En quoi consiste-t-il ?


Claude Cazes : Nous avons un devoir d'alerte. Le commissaire aux comptes est un acteur clé ! Il est obligé de surveiller la situation financière de son client, et s'il sent que l'entreprise va mal, il doit alerter les dirigeants, les tribunaux de commerce, les actionnaires. Cette vigilance revient à forcer les dirigeants à prendre des décisions. Il existe plein de procédures et de dispositifs méconnus des dirigeants d'entreprise. Or, le secret pour sortir une entreprise de ses difficultés, c'est de travailler en amont.

En France, la profession compte 14 000 commissaires aux comptes (400 en Languedoc-Roussillon) et emploie 45 000 personnes (environ 2 500 en Languedoc-Roussillon) pour un chiffre d'affaires de 2,7 Mds €.

Propos recueillis par Cécile Chaigneau


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Légende : Claude Cazes, président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes.
Crédit photo : CNNC

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