Raymond Couderc veut garder Béziers Méditerranée

Par objectif-languedoc-roussillon.fr  |   |  839  mots
Retiré de la course des municipales 2014, le maire de Béziers a réaffirmé, le 12 décembre, son intention de conserver la présidence de l'Agglo. Il en a profité pour fixer ses priorités en terme de développement économique.  

Réagissant à des propos tenus en septembre 2013 par Élie Aboud, candidat UMP aux élections municipales de Béziers, et selon lesquels l'Agglo devrait revenir, à terme, au nouveau maire élu, le sénateur-maire (UMP) Raymond Couderc a réaffirmé son intention de se présenter à la présidence de Béziers Méditerranée au-delà de cette échéance.

La présidence de l'Agglo :

« Il existe des cas où il y a une dissociation entre le maire de la ville principale et le président de l'Agglo. Cela peut poser problème quand ils sont de bords politiques différents, mais ce n'est pas le cas à Béziers. Je serai donc à nouveau candidat à la présidence de Béziers Méditerranée. C'était les conditions de l'accord que nous avons passé le 14 juin. Je n'ai pas de raison de douter de la loyauté d'Élie Aboud. Si la loi sur le cumul des mandats s'applique prochainement, alors je laisserai le conseil communautaire choisir un autre président et je finirai mon mandat de sénateur. »

Les priorités économiques de l'Agglo :

« Ce n'est certes pas de créer de nouvelles zones économiques. Nous en avons créé 13, avec des fléchages précis, si bien que nous pouvons rediriger une entreprise selon qu'elle relève du secteur artisanal, du tertiaire, de la haute technologie... Nous terminerons bientôt l'aménagement du Parc de la Méridienne. L'installation de la base logistique d'Intermarché, en cours, porte sur 6,5 ha, mais sera étendue à 10 ha à terme. Elle va créer 350 emplois. Sur le Technoparc de Mazeran, l'aménagement commence. Nous venons de signer deux promesses de vente auprès de sociétés high tech*. Par ailleurs, nous devrons faire évoluer Béziers Méditerranée Expansion en créant une agence de développement économique, à laquelle seront associés nos partenaires, dont la CCI de Béziers. S'agissant du projet de Béziers Méditerranée Œnopole, c'est un outil intéressant pour les vignerons de l'agglomération, mais son audience est trop réduite. Je veux l'élargir aux Vins du Pays d'Oc, mais aussi aux AOC de Saint-Chinian et Faugères. Il faut que l'ensemble des organisations professionnelles se mobilisent autour de ce chantier, sans quoi nous ne pourrons pas décrocher de label Vignobles & Découvertes. »


* : Selon nos informations, dès le mois de février, la première pierre de ce nouveau pôle sera officiellement posée, prélude aux installations d'entreprises telles que Quadran (énergies renouvelables) et France Perfusion (matériel de perfusion/nutrition) dans les semaines qui suivront. Le Technoparc s'étendra sur une surface de 90 ha au total.

Le contexte financier :

« Les collectivités sont dans une situation abominables en raison des baisses de dotation de l'État, et des transferts de charge non compensés, notamment sur l'école. Sur un budget de 200 M€ en 2014, nous enregistrons une baisse de 3 M€ de nos ressources. Cela représenterait une hausse de 7 % de l'imposition pour compenser ! Ce qui n'est plus possible aujourd'hui. Il faut donc revoir nos investissements à la baisse. Certains projets devront être ralentis, quitte à les reprendre plus tard, tels que l'aménagement de la ZAC Faubourg-Fonseranes, et surtout la rénovation des allées Paul Riquet, où les dépenses sont plus lourdes. »

Les quartiers prioritaires :

« J'ai vu hier François Lamy, le secrétaire d'État à la Ville. Selon lui, le Languedoc-Roussillon sera le point fort de la politique de la ville du gouvernement l'an prochain. Sur les 2 700 quartiers prioritaires existant en France aujourd'hui, 1 300 seront supprimés, et 1 200 nouveaux quartiers seront créés. Aucun quartier prioritaire déjà accordé à la région ne sera supprimé, si bien que nous en compterons le plus grand nombre au plan national. »

La ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) :

« Il y a des choses incompréhensibles dans la décision de reporter à 2030 la mise en chantier des nouvelles lignes TGV. Je peux comprendre que l'État maintienne le projet de Toulouse... mais quand il dit qu'on ira jusqu'à Dax et Bayonne sans savoir comment on passera la frontière après ça, je ne comprends plus rien. Sur la LNMP, les Espagnols sont furieux. Ils ont déjà fait les travaux pour que la ligne se prolonge jusqu'à Figueras, puis Barcelone. C'est d'autant plus grave que l'Union européenne a annoncé qu'elle veut terminer les réseaux transfrontaliers entre États-membres et qu'elle est prête à financer 40 % de ces projets. Or ça ne va pas durer ! Avec cette enveloppe, à laquelle s'ajoute le financement des collectivités du Languedoc-Roussillon et l'écot que verseraient l'État et RFF, il y a de quoi monter un plan de financement pour la LNMP sans grever les dépenses publiques. J'ai demandé à François Hollande de profiter du sommet franco-espagnol des prochaines semaines, et de la présence du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, pour faire une annonce au sujet de la LNMP. »

Propos recueillis par Anthony Rey

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Crédit photo : Edouard Hannoteaux