La marketplace Artmajeur vend plus de 1000 oeuvres par mois

Plate-forme de mise en relation entre artistes et amateurs d’art basée à Clapiers (34), Artmajeur enregistre depuis trois ans une croissance soutenue de 50 %. Les fondateurs envisagent, d’ici la fin de l’année, une levée de fonds visant à se développer à l’international.
Samuel Charmetant, cofondateur d'Artmajeur
Samuel Charmetant, cofondateur d'Artmajeur (Crédits : Artmajeur)

Alors que le marché de l'art en ligne est principalement dominé par les maisons de ventes aux enchères et les galeries, Artmajeur, basée à Clapiers (34), a inscrit son business model sur l'ouverture de sa marketplace à tous les artistes, sans sélection préalable ni jugement de valeur.

Plus de 1000 œuvres sont vendues chaque mois sur la marketplace qui a généré, en 2017, un chiffre d'affaires de près de 10 M€.

« Nous considérons que tout artiste est susceptible de trouver son marché grâce à la vente en ligne, estime Samuel Charmetant, cofondateur d'Artmajeur. Notre plate-forme permet également aux artistes de vendre sans payer aucune commission, leur laissant ainsi une marge plus importante».

Deux millions d'œuvres d'art

Unique en Europe, le concept d'Artmajeur a pris forme en 2000. Samuel Charmetant et Yann Sarazin, alors étudiants en informatique et maths, veulent se former à la création de sites html. Un ami artiste les sollicite pour qu'ils développent des fonctionnalités permettant de mettre ses œuvres en lignes.

Le duo imagine un système de back office gratuit permettant aux artistes d'administrer leur compte eux-mêmes, sans passer par un webmaster. Le projet se développe, un directeur artistique est recruté pour apporter de la cohérence dans la catégorisation et la présentation des collections qui ne cessent de s'étoffer. Ce sont aujourd'hui 2 millions d'œuvres qui transitent sur la plate-forme.

Basé sur un système de vente similaire au Bon coin et un partenariat avec Paypal pour garantir la transaction (avec un droit classique de rétractation de 14 jours) Artmajeur propose aux artistes une inscription gratuite avec une galerie personnelle de 10 œuvres. Au-delà, un abonnement mensuel de 4€ leur est demandé. Sur les quelques 120 000 artistes inscrits sur la marketplace, 5% ont opté pour la version payante.

Collectionneurs à 70 %

Affichant depuis trois ans une croissance soutenue de l'ordre de 50 %, Artmajeur enregistre un trafic de 700 000 visiteurs par mois (issus de 193 pays).

La plate-forme est dotée d'un système de recherche performant permettant de chercher les œuvres par styles, techniques ou prix, et d'un algorithme complexe mettant en avant les œuvres les plus likées par le public. L'interface a été conçue pour que l'artiste dispose d'un outil professionnel simple d'utilisation.

« Notre passion pour l'art, qui est le moteur de départ de l'aventure Artmajeur, nous a poussés à créer des tutoriels pour aider les artistes à augmenter leurs ventes et leur notoriété sur internet. Nous les professionnalisons en quelque sorte », argumente Samuel Charmetant.

Côté acheteurs, les 300 000 amateurs d'art enregistrés peuvent dénicher des œuvres d'artistes émergents à prix abordables (fourchette entre 50 et plus de 15 000 €, panier moyen 800€) et se constituer des collections virtuelles, type Pinterest.

Pour compléter l'activité de la plate-forme et optimiser la relation directe entre collectionneurs et artistes, Artmajeur a créé il y a deux ans un multimédia papier-web national puis lancé en janvier dernier Artmajeur Occitanie. Ce bimestriel, qui a pour vocation de traiter des sujets artistiques de fonds et à réaliser des entretiens et portraits d'artistes régionaux, pourrait être dupliqué prochainement dans différentes régions françaises.

Développer l'IA

Tutos et vidéos pour optimiser les mises en ligne, applications pour vendre directement sur les comptes facebook des artistes, services d'impression pour commercialiser des reproductions, service de ventes d'œuvres sous forme numérique (licences d'utilisation)... Artmajeur propose une série d'outils qui vont encore s'étoffer en 2018.

« Nous allons travailler avec des chercheurs de façon à mettre en place des modules de type intelligence artificielle dans le but, par exemple, de déterminer et optimiser les pôles d'intérêt des amateurs d'art », confirme le cofondateur.

Armé d'un concept simple et facile d'utilisation, Artmajeur semble prêt à être internationalisé. Samuel Charmetant tempère.

« La formule à 4 € en illimité fonctionne, notre modèle économique est clair, notre croissance soutenue. Il est vrai que nous sommes fréquemment approchés par des investisseurs car notre projet, qui s'est développé lentement, est en rupture avec ce qui existe aujourd'hui dans le monde. Sans être dans l'urgence, nous envisageons d'ici la fin de l'année une levée de fonds pour porter à l'étranger le business modèle que nous avons validé en France ».

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