France 2 dévoile les coulisses de son feuilleton-événement de rentrée

Le 12 juillet, France TV Studio a invité la presse pour lever le voile sur la série que France 2 diffusera à la rentrée, en access prime-time. « Un si grand soleil » est tournée à Montpellier, dans les tous nouveaux studios de tournage de Vendargues, et ailleurs en région.
Cécile Chaigneau
Tournage du feuilleton de France 2 Un si grand soleil, à Montpellier.
Tournage du feuilleton de France 2 "Un si grand soleil", à Montpellier. (Crédits : Fabien MALOT-FTV)

Le secret a été bien gardé mais le teasing habilement distillé par la chaîne publique depuis quelques mois a attiré la presse en nombre le 12 juillet, dans les studios de France 2 à Vendargues (16 000 m2), à quelques kilomètres de Montpellier. France TV Studio y présentait le feuilleton-événement que France 2 lancera en septembre, baptisée « Un si grand soleil ».

On n'en saura pas plus ni sur le jour exact du 1e épisode, ni sur l'heure. « On sera en access prime-time », se contente de déclarer Sophie Gigon, directrice de l'unité de programme feuilleton France 2, volontairement  mystérieuse.

Il faut dire que la concurrence est féroce : la série se retrouvera face à d'autres séries quotidiennes déjà bien installées, « Plus belle la vie » sur France 3 et « Demain nous appartient » sur TF1... La chaîne publique compte surfer sur l'appétit grandissant des Français pour le genre et faire une belle place au soleil à « Un si grand soleil ».

« La France est en train de rattraper un retard inexpliqué sur la série quotidienne par rapport à d'autres pays d'Europe, souligne Caroline Got, directrice exécutive de France 2. C'est une aventure industrielle. »

Romanesque, policier et comédie

Un staff de 25 auteurs travaillent à l'écriture de « Un si grand soleil », piloté par Olivier Szulzynger, qui a fait partie de l'équipe de « Plus belle la vie ».

Le pitch ? « Claire revient à Montpellier après dix sept ans d'absence, afin de faire découvrir à Théo, son fils adolescent, sa ville natale, Montpellier. Quelques heures plus tard, elle est en garde à vue, accusée du meurtre d'un ami d'enfance. Pour se disculper, Claire n'aura d'autre choix que de percer tous les secrets du passé, notamment celui de la mort de sa sœur Angèle... »

« On y retrouve tous les codes archaïques habituels, c'est à dire du romanesque, du policier et de la comédie, mais nous avons voulu  trouver une identité propre, différente des séries quotidiennes existant, commente Sophie Gigon. Et être le reflet de la France d'aujourd'hui. »

Une saison à 34 M€

L'aventure télévisuelle se chiffre à quelque 34 M€ pour la saison 1, soit 235 épisodes de 22 à 26 minutes chacun. Quelque 200 à 250 personnes travaillent au quotidien pour la production de la série, qui recourra à une cinquantaine d'acteurs au total, parmi lesquels Mélanie Maudran, Manuel Blanc, Fred Bianconi ou Valérie Kaprisky.

Comment expliquer ce budget inférieur à celui de « Plus belle la vie », selon Toma de Mattéis, producteur exécutif qui a lui aussi travaillé sur la série marseillaise ? Les temps sont à l'économie...

« Ce budget n'existait pas et il a fallu aller le chercher un peu partout, répond Sophie Gigon. Par exemple, nous utilisons la technique de cross-board (tournage de toutes les scènes d'un même lieu le même jour, NDLR), une technique que toutes les boîtes de production utilisent aujourd'hui et qui permet de faire des économies d'échelle importantes. »

Le fait de tourner la moitié de la série en studio permet aussi de « maîtriser la structure des coûts », ajoute Toma de Mattéis.

Conférence de presse de France pour la présentation du feuilleton Un si grand soleil le 12 juillet 2018

Sophie Gigon, Caroline Got et Toma de Mattéis.

Une sorte de Los Angeles à la française

Comme souvent, les collectivités locales, en l'occurrence la Région Occitanie et la Métropole de Montpellier, viennent en soutien à la production. Toma de Mattéis et Sophie Gigon se refusent à donner des chiffres.

« Les collectivités viennent en soutien financier mais pas seulement, elles nous facilitent aussi beaucoup des choses lors des tournages, précise Toma de Mattéis. Par exemple, Montpellier nous permet un accès au zoo. »

En mars dernier, lors de l'inauguration des studios de Vendargues, la Région avait annoncé qu'une somme de 300 000 € serait proposée, en juin, pour être allouée au soutien de France Télévisions pour l'installation des studios de Vendargues et le tournage de la nouvelle série... La Région confirme qu'elle a bien été votée.

Le logo de la collectivité régionale, très visible à plusieurs reprises dès le 1e épisode, est-il un juste renvoi d'ascenseur ?

« Forcément un peu, mais pas seulement, consent le producteur. C'est aussi le reflet de la réalité, car dans la ville, ce logo est apposé à de nombreux endroits... Mais on n'a pas joué les enchères avec d'autres régions au moment de choisir Montpellier comme lieu de tournage. Nous voulions une ville dynamique, moderne qui représente l'ensemble des composantes de la France d'aujourd'hui, une sorte de Los Angeles à la française, avec des enclaves de nature, des quartiers anciens et de la ville nouvelle... »

Un destin à l'international ?

Depuis le 10 avril dernier, une cinquantaine d'épisodes ont déjà été tournés, à raison de l'équivalent d'un épisode par jour, par trois équipes de tournage, dans les studios de Vendargues (50 %) et en extérieur (50 %) à Montpellier, ses environs, La Grande Motte, Palavas-les-Flots ou le Pic-Saint-Loup.

Selon la production, plus de 10 M€ sont dépensés en une saison et injectés localement.

Le destin de « Un si grand soleil », qui ambitionne de capter une audience à même de faire grimper les 14 % de parts de marché de France 2, ne devrait pas être que français. Le premier épisode n'est pas encore diffusé que la production travaille déjà à son exportation à l'international, sous un titre qui n'est pas encore arrêté.

« Il existe une expertise française de la série, qui arrive à s'exporter, comme par exemple "Les revenants" ou "Versailles" », souligne Sophie Gigon.

En attendant, la série devra « rencontrer son public », selon l'expression consacrée. L'opération communication a démarré sur le Tour de France avec deux véhicules publicitaires aux couleurs de « Un si grande soleil ». Elle ira crescendo, avec une montée en puissance vraisemblablement fin août, début septembre, à l'approche de la diffusion du 1e épisode.

Cécile Chaigneau

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