
Alors que l'an dernier, le festival Visa pour l'Image* avait dû s'adapter à un contexte Covid particulièrement complexe en restreignant le nombre de lieux d'expositions, en supprimant les soirées de projections et en diffusant du contenu sur internet, les conditions reviennent presque à la normale pour l'édition 2021, qui se déroulera du 28 août au 26 septembre à Perpignan.
Vingt-cinq expositions seront donc accrochées dans tous les sites habituels de la ville, et les soirées dédiées aux projections sont rétablies au sein de leur lieu habituel, le Campo Santo.
En revanche, les retransmissions de ces projections, qui se déroulaient normalement en direct sur la place de la République, seront systématiquement diffusées avec 24 heures de décalage au théâtre municipal. Quant aux conditions d'accueil, et notamment de jauge, elles sont attendues ce vendredi, veille de l'ouverture du festival.
Un festival sans professionnels américains ni anglais
« Côté participation, on attend un festival plus important que l'an dernier, mais il n'y aura pas d'Américains, là-bas on considère que l'Europe est un nid à Covid. Il n'y aura pas d'Anglais non plus » explique Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l'Image.
Le Covid, qui est au cœur de deux expositions « seulement », le parti pris du festival étant de donner à voir ce qui a été occulté pendant cette crise, or « la planète ne s'est pas arrêtée de tourner », rappelle le directeur du festival.
Les expositions couvrent cette année encore des sujets et pays très variés, des mariages en Haïti, « qui montrent la misère, quelques mois avant le séisme », aux collectionneurs d'armes aux États-Unis, en passant par la Syrie et une rétrospective du photographe animalier Vincent Munier, lequel présentera son film « Panthères des neiges » en avant-première.
Danish Siddiqui, grand absent
Si aucune exposition n'a été programmée sur la crise actuelle en Afghanistan, une soirée de projections y sera dédiée. L'Afghanistan qui se rappelle douloureusement à Visa : le photographe de l'agence Reuters Danish Siddiqui devait venir présenter son exposition sur le Covid en Inde... « Nous aurons le triste privilège d'accueillir sa femme à sa place, il a été tué en couvrant l'avancée des talibans en juillet, regrette Jean-François Leroy. C'est la première fois en 33 ans d'éditions que nous ne pourrons pas accueillir l'un des photographes qui exposent pour cette raison ».
* Budget de 1,3 million d'euros par an, répartis à 55% par les collectivités, 45% par le privé, et un soutien logistique des sponsors.
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