Cépages : résistons ensemble

Pour Henri Cabanel, sénateur de l’Hérault et viticulteur, le développement des cépages résistants est une chance pour la vigne française. À la condition de hâter les procédures, de surmonter les divisions de la profession sur le sujet, afin de ne pas se laisser distancer sur ce marché par nos concurrents, partis plus tôt…

La France veut toujours laver plus blanc que blanc. Mais à force de surtransposition des normes, elle perd en compétitivité. Le sénateur que je suis devenu essaie de lutter à son humble niveau : j'ai créé un groupe de chefs d'entreprises, « l'Éco fait écho » et nous passons au crible les procédures qui pourraient être allégées. Jean-Vincent Placé, secrétaire d'État à la simplification, vient de valider l'idée d'une expérimentation pilote dans l'Hérault avec les directions d'État sous l'autorité du préfet. C'est un premier pas.

Il est un exemple où le modèle de vertu français nous sclérose : les cépages résistants. Comme leur nom l'indique, ces cépages résistent aux maladies telles que le mildiou et l'oïdium. Résultat évident : moins de traitement. L'agriculteur y gagnera puisqu'il est le premier exposé aux méfaits des pesticides sur sa santé. Ces vignes du futur répondent aussi à une attente du consommateur, celle de produits issus d'une agriculture raisonnée et, souvent, d'un engagement dans la RSE (responsabilité sociétale des entreprises).

Course contre la montre

L'Allemagne et l'Italie ont bien compris les enjeux économiques et d'image : ces pays commercialisent déjà des vins issus de cépages résistants. La Chine, elle, est en train de se constituer un vignoble résistant à partir de milliers de souches en provenance d'Europe. Alors pourquoi ne fonçons-nous pas ? Parce que nous nous imposons un cadre encore plus strict qui nous ralentit dans cette compétition mondiale.

Certains parlementaires, au niveau national et européen, portent ce projet environnemental. Nous soutenons la filière qui est dans les starting-blocks, aux côtés des Chambres d'agriculture et des Interprofessions. Mais ce ne sont que des actions individuelles qui se superposent. J'ai donc envoyé un courrier aux différents élus de la grande Région Occitanie pour agir ensemble. Pour laisser de côté les clivages, pour oublier nos différences d'idéologie et avancer. Unis, nous pourrons gagner cette course chronométrée.

Le viticulteur que je suis sait qu'il faut du temps pour arracher, planter et constituer un nouveau vignoble. Le Languedoc a réussi sa sortie de crise des années 80. Il doit réussir ce nouveau pari. Pour les cépages, résistons ensemble.

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Commentaires 3
à écrit le 15/11/2016 à 12:52
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Voilà de belles paroles::la question latente concerne la création d'un nouveau marché interessé par des vins avec ces qualités:moins de pesticide, plus naturel...Donc communiquer avec des noms de cépage évocateurs , et pas "cabernet truc much" Spécia...

à écrit le 05/07/2016 à 11:17
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Je comprends qu'il défende sa chapelle, mais que diantre pourquoi ne l'a-t-il pas fait plus tôt. Un sénateur est un type qui a des années de politique derrière lui et qui a formé des réseaux, non ? Ah, sa carrière au PS était plus importante et maint...

à écrit le 05/07/2016 à 11:07
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bravo,il faut rassembler pour agir et avancer,etre pragmatique,tenir compte de l'avisdes metteurs en marché.je sais que certains "bouquets" sont excellents et de plus murs à petit degré.certaines dénominations pour lesquelles la référence au cépage n...

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