"J'ai fait un rêve..."

Le resserrement des finances publiques et l’impact sur les chaniters lancés par les collectivités locales, dans un contexte de crise économique et de réforme territoriale, fait craindre le pire aux entreprises de travaux publics. Elles pointent du doigt l’urgence à assurer la maintenance des réseaux afin de préserver la compétitivité des territoires et l’emploi de tout un secteur. Des vœux qu’Olivier Giorgiucci, le président de la Fédération régionale des travaux publics, pose noir sur blanc.
Olivier Giorgiucci, président de la FRTP L-R

J'ai rêvé qu'après les inondations de cet automne, les médias régionaux publiaient des reportages sur les nombreuses vies sauvées par les travaux de prévention réalisés ces dernières années.

J'ai rêvé que ces mêmes médias rendaient hommage aux élus et aux responsables clairvoyants qui ont décidé ces travaux, et aux politiques qui ont permis de les financer et de les réaliser.

J'ai rêvé que tous les élus de notre région écoutaient leurs services compétents qui leur disent, chaque jour, que le défaut d'entretien du patrimoine va coûter très cher dans les années à venir.

J'ai rêvé que, dans un sursaut, ces élus courageux réduisaient drastiquement les frais de fonctionnement de leurs collectivités afin de conserver des marges de manœuvre pour investir.

J'ai rêvé que les politiques locaux prenaient conscience que l'insertion durable dépend de la commande des entreprises locales, pas d'une clause dans les marchés.

J'ai rêvé que dans le débat sur la réforme territoriale on arrêtait de gloser à l'infini sur la taille et la délimitation des strates du mille-feuille, et qu'on discutait enfin sérieusement de l'entretien raisonné du patrimoine des routes, des réseaux d'eau, d'assainissement, de transport, d'énergie.

J'ai rêvé que les entreprises de travaux publics étaient capables de résister à la course au dumping technique et social et continuaient à former et insérer des jeunes malgré la contraction brutale de notre marché.

J'ai rêvé que la raréfaction des ressources budgétaires ne détournait pas nos maîtres d'ouvrages de l'innovation technique, de la mieux-disance sociale et environnementale.

J'ai rêvé que les métropoles, les nouvelles régions, les intercommunalités se mettaient en place rapidement, se répartissaient les compétences et les ressources sans interruption de la commande de travaux fatale à l'emploi local.

J'ai rêvé que ces nouvelles collectivités se donnaient pour mission un meilleur service aux citoyens et à leur qualité de vie : mobilité, sécurité de l'eau et des énergies, réseaux de communication.

J'ai rêvé que des élus visionnaires à la tête de ces nouvelles collectivités mobilisaient les moyens de développer et d'entretenir la compétitivité de leurs territoires.

J'ai rêvé que le tissu des entreprises locales de travaux publics qui construisent et entretiennent les infrastructures et les réseaux s'adaptait aux mutations de l'organisation territoriale avec le soutien des élus.

J'ai rêvé que nous étions capables, ensemble, de développer l'investissement et l'emploi local !

Je me suis réveillé et j'ai décidé de faire partager ce rêve...

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Commentaires 3
à écrit le 10/12/2014 à 11:58
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On peut toujours rêver de ne pas employer de "travailleur détaché" qui ne se sente pas responsable du travail effectuer; de faire appel a des entreprises étrangères qui faussent le dogme de "la concurrence libre et non faussée" promu par l'UE; d'écou...

le 19/01/2016 à 9:58
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Effectivement, on peut aussi rêver que des élus responsables mettent un frein au dumping social intra européen, qu'ils cessent d'entretenir des amis au frais du contribuable pour mieux investir pour le bien-être collectif. Mais il est des rêves qui d...

à écrit le 09/12/2014 à 20:35
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Même inspirées de Martin Luther King, les anaphores n'inspirent plus confiance

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