Hommage à Samuel Paty : les caricatures de Charlie Hebdo projetées sur les Hôtels de Région à Montpellier et Toulouse

C’est un acte symbolique fort que la présidente de Région Occitanie, Carole Delga, a voulu poser le 21 octobre, à l’occasion des cérémonies d’hommage rendu à Samuel Paty, l’enseignant assassiné à Conflans-Sainte-Honorine : les caricatures en Une de Charlie Hebdo ont été projetées sur la façade des deux Hôtels de Région, à Montpellier et Toulouse.
Cécile Chaigneau
Les caricatures de Charlie Hebdo ont été projetées sur l'Hôtel de Région de Montpellier, le 21 octobre 2020, en hommage à l'enseignant assassiné Samuel Paty.
Les caricatures de Charlie Hebdo ont été projetées sur l'Hôtel de Région de Montpellier, le 21 octobre 2020, en hommage à l'enseignant assassiné Samuel Paty. (Crédits : Région Occitanie)

A la nuit tombée, entre 18h et 21 h le 21 octobre, les deux Hôtels de Région à Montpellier et Toulouse se sont tristement vêtus des projections des caricatures de Charlie Hebdo. C'est ainsi que la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, avait décidé de rendre hommage au professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, assassiné le 16 octobre dernier à Conflans-Sainte-Honorine.

Six dessins, dont le célèbre "C'est dur d'être aimé par des cons" de Cabu, qui ont tourné en boucle pour dire et redire les valeurs de la République, et défendre la liberté d'expression et la liberté de conscience. Une initiative qualifiée de « courageuse » par beaucoup.

« Il ne peut y avoir d'arrangement avec la laïcité »

« C'est un acte fort qui rejoint la décision de Régions de France de publier, avec l'Éducation nationale, un ouvrage rassemblant les caricatures religieuses et politiques de la presse régionale et nationale, écrivait Carole Delga dans le communiqué annonçant sa décision de rendre ainsi hommage à Samuel Paty. Au-delà de cette action symbolique, c'est ma volonté d'exprimer un message à nos concitoyens : dans notre République, il ne peut y avoir d'arrangement avec la laïcité, la liberté d'expression et la liberté de conscience qui sont au cœur de notre modèle républicain. Il ne doit y avoir aucune faiblesse face aux ennemis de la démocratie, face à ceux qui dévoient la religion pour la transformer en arme de guerre, face à ceux qui frayent, par calculs ou renoncements, avec celles et ceux qui ont l'objectif politique de détruire la République. [...] Huit ans après l'attentat à Toulouse, un acte terroriste vient frapper notre école pour la seconde fois dans notre pays. Si elle est une cible, c'est parce qu'elle enseigne à chacune et chacun les fondements même de la citoyenneté, cette volonté de faire société malgré nos différences, cette valeur universelle qui fait de la diversité une richesse. J'entends, par des actions fortes, mener ce combat qui concerne l'avenir même de notre pays. »

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen

De leur côté, la Ville et la Métropole de Montpellier avaient souhaité rendre hommage à Samuel Paty en invitant les Montpelliérains à se recueillir devant l'Opéra Comédie, où une cérémonie était organisée.

Pour l'occasion, la façade de l'opéra avait été illuminée aux couleurs tricolores de la Nation. Des jeunes sont venus lire des textes de référence, dont la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, "afin de réaffirmer les valeurs fondamentales de laïcité, de liberté d'expression et de conscience, socle de la République". L'artiste slameur et réalisateur Grands corps Malade, président du jury du 42e festival Cinemed, était présent.

Le maire de Montpellier et président de la Métropole, Michaël Delafosse, évoquait « un soutien à tous les professeurs de la République qui œuvrent à donner à tous les enfants savoirs et esprit critique pour assurer leur émancipation et leur liberté ».

Une charte de la laïcité

L'élu avait, quelques jours plus tôt, rappelé l'engagement de la Ville et de la Métropole pour défendre la laïcité au travers d'une charte de la laïcité, instaurée en septembre conformément à une de ses promesses de campagne, et à laquelle devront souscrire toutes les associations recevant des subventions de l'une des collectivités sous peine de se voir couper de ces subventions.

« À Montpellier comme ailleurs, il existe des pressions d'ordre communautaire qui sont des forces de repli, a-t-il déclaré sur les ondes de France Info le 19 octobre. Il ne peut pas y avoir de projet communautariste. Il faut que nous soyons fermes chaque fois que celui-ci se manifeste. »

Cécile Chaigneau

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Commentaires 6
à écrit le 24/10/2020 à 17:36
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Répondre à une provoc par une autre est d'une débilité totale . Mais le covid va nous aider .

à écrit le 23/10/2020 à 20:50
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Les riches partages la fortune et gonfle leurs comptes avec les sangs et les credilites des restes, pour tourner l'économie pour vivre en solidarité pour vivre ensemble c impossible car ya des êtres humains dans notre monde et ya en face des extrate...

à écrit le 23/10/2020 à 13:10
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Il faut que l'extrême droite soit présente aux présidentielles de 2022 donc ! @ Kommandantur: Celle là quand même j'ai le droit de l'écrire au moins ?

à écrit le 23/10/2020 à 12:42
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Les présidents de Régions ont décidé de diffuser à tous les lycéens une brochure de caricatures . J'espère que celles de Charlie y figureront et pas seulement celles qui se moquent des islamistes .Plus modestement je suggère qu'à chaque rentrée des c...

à écrit le 23/10/2020 à 8:25
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Excellente initiative.

à écrit le 22/10/2020 à 21:22
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En droite ligne de cette ligne de conduite bien anarcho-gauchiste, je propose que tous les enseignants du territoire (excepté dans le privé) s'obligent, en hommage à leur collègue assassiné, de braver le danger et de se forcer individuellement à ce m...

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