Dans l’Hérault, Macron annonce des augmentations pour les enseignants

Le chef de l’Etat Emmanuel Macron, en déplacement dans un collège de Ganges dans l'Hérault ce jeudi 20 avril, a annoncé une augmentation du salaire des enseignants. Au lendemain d’une journée mouvement en Alsace, il a été accueilli par des centaines de manifestants tenus à bonne distance.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron a longuement échangé avec la communauté éducative du collège Louise-Michel de Ganges, ce jeudi 20 avril 2023.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron a longuement échangé avec la communauté éducative du collège Louise-Michel de Ganges, ce jeudi 20 avril 2023. (Crédits : Préfecture de l'Hérault)

Le président Emmanuel Macron était en déplacement dans l'Hérault ce jeudi 20 avril, au collège Louise-Michel de Ganges (4.000 habitants). C'était sa deuxième sortie depuis son allocution du 17 avril dernier, après la décision du Conseil constitutionnel sur la très contestée réforme des retraites et sa promulgation. La veille, il était en Alsace où il avait été conspué par des opposants à sa réforme des retraites.

Le chef de l'Etat a écouté, pendant plus de deux heures et en prenant des notes, les membres de la communauté éducative du collège Louise-Michel, enseignants, parents et élèves assis en rond autour de lui sur des chaises installées à la hâte. L'électricité avait en effet été coupée dans l'établissement, une coupure revendiquée par la CGT.

Il a annoncé une « hausse inconditionnelle » de salaire de 100 à 230 euros nets mensuels pour les enseignants, « à tous les niveaux de carrière » et « dès la rentrée ». L'augmentation sera portée « jusqu'à 500 euros par mois » pour ceux qui accepteront de nouvelles missions, sur la base du volontariat, a ajouté le chef de l'État, sans donner davantage de précisions.

Un cortège de manifestants tenu à distance

En arrivant, Emmanuel Macron n'a pas croisé les centaines de manifestants rassemblés dans le centre-ville de Ganges, un cortège tenu à bonne distance du collège par les forces de l'ordre, rapporte l'AFP. Sifflets, vuvuzelas, fumigènes... mais pas de casseroles, certaines ayant été confisquées par des gendarmes alors qu'un arrêté préfectoral interdisait les « dispositifs sonores portatifs ».

Les contestataires ont scandé des slogans comme « On est là ! » ou « Macron démission », drapeaux CGT, Unsa Education, Snes-FSU et ballons noirs en signe de deuil à la main. Certains ont lancé des œufs et des pommes de terre sur les forces de l'ordre.

« Les œufs et les casseroles, c'est juste pour faire la cuisine chez moi », a commenté Emmanuel Macron à son arrivée, dans un court échange avec le député LFI de la circonscription, Sébastien Rome, qui lui a indiqué que « la résistance (est) un peu loin, on ne l'entend pas, mais elle est là ».

La « colère » exprimée contre ce texte ne « m'empêchera pas de continuer à me déplacer », avait-il rappelé la veille en Alsace, lancé dans sa reconquête du terrain pour porter les chantiers des "cent jours" qu'il s'est lui-même fixés afin de tenter de fermer la parenthèse de la crise des retraites.

Refus du « travailler plus pour gagner plus »

Emmanuel Macron avait ainsi promis lundi, dans son allocution télévisée, que l'école allait changer « à vue d'œil » dès septembre. Ce jeudi, il n'a cependant pas abordé la question de la mixité sociale, sur laquelle le ministre de l'Éducation Pap NDiaye doit faire des annonces en mai.

Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait avancé deux pistes pour répondre au problème d'attractivité du métier d'enseignant : une hausse « inconditionnelle » de 10% des salaires, et une augmentation liée à de nouvelles missions, appelée "pacte". Toutes les organisations syndicales avaient claqué la porte des négociations en mars sur le volet "pacte", refusant le « travailler plus pour gagner plus », dénonçant « un outil déguisé en revalorisation qui exploite le fait que les collègues ne sont pas assez payés », selon les mot d'Antoine Tardy, co-secrétaire académique du SNES-FSU Versailles.

Pour le chef de l'Etat, il s'agit de montrer que son gouvernement est au travail sur tous les fronts : des mesures sur le travail, la santé, l'immigration mais aussi la lutte contre la fraude, sont également attendues.

Mais la contestation du report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans ne désarme pas. Quelque 5.000 personnes selon les syndicats, 1.200 selon la police, ont manifesté à Rennes ce jeudi en forme de "tour de chauffe" avant la mobilisation du 1er mai à l'appel de l'intersyndicale. Dans le même temps, environ 300 cheminots et grévistes d'autres secteurs ont envahi brièvement le hall de la tour d'Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, qu'ils ont inondé de fumigènes en scandant des slogans.

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