Dans l'Hérault, Montebourg s'en prend aux "oliguénarques"

Arnaud Montebourg était présent dans l'Hérault, le 5 décembre, en vue des primaires de la gauche. En visite à la société DMS, l'ex-ministre du Redressement productif a plaidé pour la suppression des freins à l'activité des PME, et propose notamment la fin des cotations par la Banque de France.
Arnaud Montebourg face à Jean-Paul Ansel, P-dg de DMS, et aux côtés d'Henri Cabanel, sénateur de l'Hérault

Après une visite à la cave coopérative de Montagnac, aux Domaines Paul Mas, puis un déjeuner à la Table de Cana, à Montpellier, sur le thème de l'économie sociale, Arnaud Montebourg était de passage, le 5 décembre, dans les locaux de la société DMS (tables de radiologie), à Lattes, pour évoquer ses propositions économiques dans le cadre de sa campagne pour les primaires de la gauche.

La Banque de France en accusation

Au cours de ses échanges avec l'ex-ministre du Redressement productif, Jean-Paul Ansel, P-dg de DMS, a expliqué la stratégie suivie depuis quelques années par la société : opérations de croissance externe (comme le rachat du Toulousain Alpha MOS en 2014) et forts investissements en R&D. Il a alors regretté qu'un tel schéma soit parfois mal compris de la Banque de France, pénalisant de nombreuses PME dans son cas au niveau de leur cotation.

"C'est un problème culturel chez ces gens : ils ne s'en prennent jamais à des groupes tels qu'Apple, alors qu'ils n'ont aucune bienveillance vis à vis des PME, réagit Arnaud Montebourg. Ce sont des "oliguénarques" (contraction d'"oligarques" et "énarques", NDLR). Aussi je propose qu'on supprime la cotation de la Banque de France et qu'on laisse enfin les banques faire leur boulot : de l'analyse économique sur la base des dossiers que leur présentent les entreprises."

Un nouveau rôle pour l'UGAP

Les échanges ont également tourné autour du cas de Medtech, le fabricant de robots chirurgicaux racheté l'été dernier par l'Américain Biomet - une PME montpelliéraine distinguée par Arnaud Montebourg, alors ministre, au titre des Objets de la Nouvelle France Industrielle. Ce dernier a évoqué d'autres propositions pour débloquer le financement des entreprises françaises et faciliter l'émergence de nouveaux groupes de taille mondiale : créer une banque d'encouragement au risque pour "sortir le risque du bilan des PME" et faciliter le cautionnement bancaire ; flécher 10 % de l'assurance-vie en France (1 500 Mds €) en faveur de l'investissement des PME "travaillant sur le territoire français" ; ou encore faciliter l'octroi du crédit impôt-recherche.

"Je veux également faciliter l'accès à la commande publique, en la réservant à 80 % aux PME faisant du "made in France", poursuit Arnaud Montebourg. Un monopole serait ainsi donné à l'UGAP (union des groupements d'achats publics, NDLR). Si Bertin Nahum (fondateur de Medtech, NDLR) a vendu sa société, c'est qu'il n'était pas soutenu par la commande publique. Il vend plus aux États-Unis qu'aux établissements de santé français !"

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