Législatives : 30 candidats rencontrent les agriculteurs héraultais

La journée d’action nationale de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs s’est déclinée, le 30 mai, dans l’Hérault. Près de 30 candidats aux législatives ont rencontré les représentants syndicaux pour évoquer les principaux chantiers agricoles et ratifier une charte d’engagements.

À l'appel des deux syndicats agricoles nationaux FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA), les organisations syndicales départementales FDSEA et JA de l'Hérault ont souhaité rencontrer les candidats aux élections législatives se présentant dans les différentes circonscriptions du département.

« Ces derniers temps, l'agriculture et la ruralité n'ont pas été au cœur des préoccupations des candidats, regrette Jérôme Despey, le président de la chambre d'agriculture de l'Hérault (34) et secrétaire général de la FNSEA. C'est très regrettable, d'autant plus que c'est l'un des rares secteurs économiques excédentaires dans notre balance commerciale. Nous voulions vous le rappeler ce matin et entendre vos engagements dans ce domaine. »

Une trentaine de candidats ont répondu à l'invitation. Les représentants syndicaux présents les ont interpellés sur un large champ thématique allant des contraintes administratives à l'irrigation en passant par l'accès au foncier et la concurrence des vins espagnols.

Pour une Europe différente

  • Charges et contraintes administratives

« Vous êtes devenus de vrais chefs d'entreprise, déclare Catherine Dardé, candidate LR, 3e circonscription. Il faut vous accompagner comme tel en limitant au maximum les contraintes administratives et en allégeant les charges. Je serai une vigoureuse porteuse du message au niveau national que le vin est un produit naturel et qu'il faut le préserver. »

  • Concurrence

« Les Espagnols ont planté 100 000 ha il y a dix ans et ces volumes arrivent aujourd'hui sur le marché à 35 €/hl avec, en plus, un manque de lisibilité sur l'étiquetage, fait observer Arnaud Moynier, indépendant (ex-LR), 3e circonscription. Il ne faut pas avoir un projet contre l'Europe mais pour une Europe différente dans laquelle les règles seraient identiques dans l'ensemble des pays. »

  • Eau et irrigation

« Je partage vos préoccupations sur le sujet de l'eau car ma propre circonscription est frappée par cette problématique, note Sébastien Denaja, candidat PS, 7e circonscription. Je plaide également pour les retenues collinaires. Il faut un droit de l'eau pour tous et un tel objectif ne peut être atteint avec uniquement Aqua Domitia. »

  • Environnement

« En tant que géologue et ingénieur en environnement, je connais vos préoccupations sur le sujet, assure Isabelle Voyer, La République En Marche (LREM), 4e circonscription. Aujourd'hui, le militantisme écologique est un énorme frein à la transition écologique. Si je monte à l'assemblée, c'est notamment pour éviter qu'une minorité bloque le travail des ministères. »

  • Europe

« Nous aurions dû transformer la PAC en une politique agricole française, fustige France Jamet, Front National, 1e circonscription. Nous sommes tous d'accord qu'il faut lutter contre la concurrence déloyale. Ces directives européennes qui s'imposent à nous ont un impact terriblement négatif sur l'activité agricole. »

  • Foncier

« Le renouvellement des générations est une problématique majeure, affirme Fanny Dombre-Coste, candidate PS, 3e circonscription. L'une des difficultés est le coût du foncier avec un étalement urbain qui devient un véritable sujet dans l'Hérault, notamment sur l'est montpelliérain. Il va falloir être beaucoup plus restrictif et donner encore davantage de moyens à la Safer. Il faut aussi penser à un dispositif de portage comme cela existait avant, pour aider les jeunes à s'installer. »

  • Modèle agricole

« Si on veut débloquer la situation, il faut sortir du modèle économique actuel qui raisonne à court terme, propose Julie Péréa, Solidarité & Progrès (Jacques Cheminade), 4e circonscription. Il faut aller vers un modèle qui se tourne vers la production. »

Bonne volonté

À l'issue des débats, les organisateurs exprimaient leur satisfaction.

« Il aurait fallu un séminaire d'une journée pour réellement approfondir des sujets qui sont très techniques, déclare Guilhem Vigroux, le président de la FDSEA 34. Néanmoins, nous sommes satisfaits car nous avons évité tout affrontement et cela nous a permis de connaître ces candidats. La majorité d'entre eux a tenu des propos qui allaient dans le même sens avec une bonne volonté de toute part. Néanmoins, ils se sont peu mobilisés sur certains sujets comme l'environnement et se sont évidemment exprimés sur les sujets les plus simples pour eux, sans prendre de réels engagements. »

Sujet prioritaire pour Samuel Masse, le président des JA 34, la nécessité d'installer de jeunes agriculteurs est « un message qui est passé ».

« Nous avons une installation pour cinq départs dans le département, précise-t-il. En 2016, nous comptons 200 installations dont 16 seulement qui ont bénéficié de la dotation Jeunes Agriculteurs. C'est ridicule. Il est urgent de prendre en considération ce sujet et de lever les contraintes qui freinent l'installation. »

Les différents candidats sont invités à s'engager au travers de la ratification d'une charte. Celle-ci aborde différentes thématiques telles que l'économie, le revenu, l'environnement et l'installation.

Au-delà de ce geste, les futurs élus seront à nouveau interpellés par les représentants agricoles, prévient Guilhem Vigroux : « Quand certains de ces candidats seront élus, nous serons attentifs au fait qu'ils respectent leurs engagements ».

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