Montpellier en route vers une triangulaire Saurel-Delafosse-Altrad

A condition que le second tour soit maintenu, on pourrait s’acheminer, dans la capitale languedocienne, vers une triangulaire entre le maire sortant Philippe Saurel, le socialiste Michaël Delafosse, et l’entrepreneur - novice en politique - Mohed Altrad. Sauf alliances.
Cécile Chaigneau
Triangulaire en vue pour la prise de l'Hôtel de ville de Montpellier.
Triangulaire en vue pour la prise de l'Hôtel de ville de Montpellier. (Crédits : Ville et Métropole de Montpellier)

Au soir du premier tour des municipales à Montpellier, le maire et candidat Philippe Saurel n'aura pas bénéficié de la prime au sortant. Il monte sur la première marche mais avec 19,11 % des suffrages seulement, challengé de près par Michaël Delafosse (PS-PC) à 16,66 %, et par le novice en politique et emblématique entrepreneur Mohed Altrad à 13,31 %.

« Le système montpelliérain est à bout de souffle et le projet politique est à refonder complètement, c'est la raison pour laquelle on voit émerger des gens comme Rémi Gaillard (youtubeur et candidat trublion, NDLR) ou Mohed Altrad, observait Emmanuel Négrier sur le plateau de France 3 Occitanie, le 15 mars au soir. La fragmentation à Montpellier est au sein de tous les partis, les électeurs ne s'y retrouvent plus, c'est le signe d'une décomposition politique importante. L'autre enseignement, c'est la force collective que représente la gauche. Michaël Delafosse fait un score remarquable. Mais ensuite, il faudra rassembler des frères ennemis Verts... La gauche gouvernera si 2e tour il y a. Tous les coups ont été permis et vont continuer de l'être. »

Le candidat PS Michaël Delafosse, avec sa liste « La gauche qui nous rassemble », a fait une belle remontada. Si le 2nd tour est maintenu, sera-t-il en capacité de rassembler les forces de gauche afin de l'emporter ?

« Le maire sortant est sanctionné, c'est sa méthode qui est sanctionnée, a-t-il réagi à l'annonce des résultats du premier tour. Montpellier a besoin de se tenir loin des petites phrases, loin des conflits qui ont abîmé la ville. Elle a besoin d'un nouveau souffle. Notre score, c'est le résultat d'une campagne fondée sur les valeurs, les idées, les principes éthiques, le respect de tous mes concurrents. Aujourd'hui, il faut faire bloc et s'unir. Je vais m'adresser à l'ensemble des écologistes et à toutes les bonnes volontés qui veulent faire réussir Montpellier. Je ne vais pas être sectaire. »

« Il s'agit d'un rejet total du maire sortant »

Pourtant donnés gagnants ou au coude à coude avec le maire sortant en septembre dernier, les écologistes ont fini la campagne dans une cacophonie totale, un grand clash les ayant totalement désunis en trois listes : Coralie Mantion et Clothilde Ollier se disputant la bannière EELV, et l'EELV dissident Jean-Louis Roumegas. Résultats, les trois candidats écologistes s'effondrent bien en-dessous de la barre des 10 % requise pour se maintenir, Coralie Mantion à 7,43 %, Clothilde Ollier à 7,26 %, et Jean-Louis Roumegas à 1,61 %.

« Nous appelons au rassemblement de tous les écologistes et de la gauche, a assuré Clothilde Ollier un peu avant que les résultats de Montpellier ne tombent. Nous voulons porter l'écologie à gauche. C'est celui ou celle qui sera le mieux placé qui portera la liste. L'union, on va la faire maintenant ! On n'a plus le choix, on a une véritable responsabilité. »

La posture tiendra-t-elle maintenant que les Verts ont perdu le leadership ? Dans un communiqué officiel envoyé le 16 mars au matin, le parti EELV écrit « pour celles et ceux qui se sont rendus aux urnes, le message est clair : il s'agit d'un rejet total du maire sortant, de son bilan et de l'absence de propositions. Coralie Mantion, et la liste "Choisir l'écologie pour Montpellier", recueille presque 8 % des voix. C'est loin de notre ambition pour Montpellier. Cela s'explique en partie par le manque de clarté entretenu depuis des mois par certain(e)s qui ont joué de la confusion sur leurs soutiens et sur leur ligne politique. Aujourd'hui, il nous revient de construire une alternative pour notre ville qui soit écologiste, sociale et démocratique. L'ensemble des co-listiers seront mobilisés pour mener à bien cet objectif ».

Un message qui ne manquera pas de s'éclairer dans le jeu des alliances qui s'ouvre désormais et pourrait modifier l'échiquier du second tour...

Tout recommencer

Par ailleurs, peu d'autres réactions. Les candidats habituellement prompts à s'exprimer sur Twitter notamment, sont peu prolixes. Beaucoup mettent en avant la préoccupation majeure que constitue la gestion de la crise du Covid-19.

Car la question reste centrale pour l'heure : le second tour sera-t-il maintenu dans le contexte actuel ?

« Le recul de participation pose une question démocratique, notait Emmanuel Négrier le 15 mars vers 20h. Si on considère que le 1e tour est vicié, toutes les communes devront revoter. Si le 2nd tour est reporté pour état sanitaire de la société entre les deux tours, alors on peut se demander si on maintiendrait les résultats du 1e tour. Mais vraisemblablement, s'il y a report, on devra tout recommencer. »

Cécile Chaigneau

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