Municipales à Montpellier : clap de fin de campagne sur l’écologie

La thématique de l’écologie est la grande favorite des programmes électoraux de cette campagne des municipales 2020… La crise sanitaire est venue renforcer des postures déjà bien avancées auparavant. Dans cette dernière ligne droite, à quelques jours du scrutin final, les trois candidats montpelliérains battent la campagne en agitant les drapeaux verts.
Cécile Chaigneau
Les trois candidats aux municipales de Montpellier : Mohed Altrad (aux côtés d'Alenka Doulain et Clothilde Ollier), Michaël Delafosse et Philippe Saurel.
Les trois candidats aux municipales de Montpellier : Mohed Altrad (aux côtés d'Alenka Doulain et Clothilde Ollier), Michaël Delafosse et Philippe Saurel. (Crédits : DR)

Le 25 juin, pour parler écologie, le candidat Mohed Altrad (aux côtés de ses colistiers et de ses équipes de campagne) a donné rendez-vous aux journalistes pour une ultime conférence de presse sur le parvis de la nouvelle gare Montpellier Sud de France, symbole pour sa colistière Clotilde Ollier (dissidente EELV) « d'une écologie de façade » ou de « grands projets inutiles ». En arrivant à 12 h 30, les colistiers se gaussent en cœur d'une gare effectivement vide. Mais, ironie du sort, à la fin de la conférence, plusieurs trains sont arrivés ou partis de la gare et le parvis fourmille de monde...

Dans ces derniers jours de campagne, les candidats montpelliérains semblent avoir à cœur de confirmer l'axe vert de leur politique. La veille, le candidat PS-PCF-EELV Michaël Delafosse avait reçu la visite du député européen Yannick Jadot, l'occasion pour lui de marteler à nouveau ses engagements en matière d'écologie.

Durant la conférence de presse organisée par Mohed Altrad, ce n'est finalement pas lui qui prend la parole mais ses colistiers du premier tour - « plus durable est la ville, plus elle est juste » - et ces colistières ralliées de l'entre-deux tours.

17 000 logements vacants

Clotilde Ollier attaque directement sur la nouvelle gare, taclant les élus PS au pouvoir (à la Région, au Conseil départemental et à la Ville) qui ont permis le projet : « Pourquoi dépenser tant d'argent et détruire des terres agricoles ? », tacle-t-elle, virulente.

L'équipe du candidat Altrad promet d'arrêter l'étalement urbain pour densifier la ville, c'est à dire ne plus utiliser de surfaces supplémentaires pour construire des logements, arguant de l'existence d'un parc bâti de « 17 000 logements vacants qui ne demandent qu'à être rénovés ».

Alenka Doulain (collectif #NousSommes) accuse les adversaires du scrutin de « green-washing » et de « retournement de veste ». Elle promet un moratoire de dix ans sur les ZAC, la création d'un écopôle alimentaire en lieu et place de la ZAC de Malbosc, et une consultation populaire préalable à tout projet de nouveau stade de foot.

Pointant un manque de foncier pour l'installation des entreprises, l'équipe Altrad-Ollier-Doulain prévoit de dédier la ZAC Cambacérès en cours à l'unique implantation « d'entreprises pourvoyeuses d'emplois ». Autres propositions : le renoncement au Contournement ouest de Montpellier (qualifié « d'autoroute urbaine »), la rénovation thermique de logements, des investissements dans des filières vertes, des bus en site propre pour inciter les gens à prendre les transports en commun, l'équipement des bâtiments publics en panneaux photovoltaïques, un plan piétons et vélos ambitieux.

Sobriété urbaine et circuits courts

Le maire sortant Philippe Saurel, quant à lui, a créé la surprise générale, le 12 juin dernier, en mettant un terme au projet de gigantesque centre commercial Shopping Promenade Ode à la Mer. Objectif : retravailler un projet plus vertueux écologiquement et plus protecteur des commerces du centre-ville, avec « une densification sobre mais efficace, une désimperméabilisation des sols, une mixité urbaine comme dans les autres ZAC ».

Il brandit volontiers son Manifeste de Montpellier pour une ville écologique et humaniste, élaboré en 2019 et intégrant les 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations-Unies. Celui qui rappelle qu'il a déjà sanctuarisé, dans le Scot révisé, les 2/3 du territoire métropolitain en zones agricoles et naturelles, promet depuis plusieurs mois de "conjuguer tous les projets d'urbanisme à l'aune de ce document".

Le maire sortant veut développer une filière agro-alimentaire locale, responsable et durable, former une ceinture de producteurs bio autour de la ville, ou poursuivre les partenariats avec les territoires voisins pour développer les échanges et les circuits courts.

En signant les engagements du collectif Citoyens pour le climat de Montpellier, Philippe Saurel s'est engagé à créer une Assemblée citoyenne pour le climat, la justice sociale et la démocratie, et à mettre en œuvre les 32 mesures du Pacte de la transition portées par 60 organisations et associations au niveau national. Il promet aussi de présenter dans les 6 mois un plan d'urgence de réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans la continuité du Plan Climat élaboré par la Métropole.

« Vélorution »

Sur les mobilités, l'édile est favorable à mener à son terme le Contournement ouest de Montpellier afin de limiter la circulation de transit. Il affirme aussi avoir « fait sa vélorution ».

« Nous avions fait 22 km de pistes cyclables avant la crise sanitaire et nous avons ajouté 15 km supplémentaires temporaires, en accord avec Vélocité. Depuis 2018, nous travaillons avec Vélocité sur de nouveaux projets et nous avons dans les cartons 80 M€ d'investissement sur 10 ans sur les pistes cyclables... Même si tout n'a pas été fait, nous avons compris l'importance du vélo pour la transition écologique de la ville. »

L'élu annonce aussi la ligne 5 et 6 du tramway et la prolongation de la ligne 1, le renforcement de l'attractivité des parkings relais, des bus électriques et à hydrogène, des vélos électriques, l'extension de la zone piétonne en ville. Il promet même de « négocier avec l'État une écotaxe pour les poids lourds en transit sur l'A9 et l'A750 pour financer la ligne LGV Montpellier Perpignan ».

Enfin, sur la question des énergies, Philippe Saurel annonce la création d'un service public des énergies, c'est-à-dire un fournisseur d'électricité public local qui serait financé par des fonds 100 % publics et basé sur une énergie 100 % renouvelable locale.

Cécile Chaigneau

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