Philippe Saurel renvoie 7 vice-présidents de la Métropole

Le conseil de Métropole extraordinaire tenu le 5 juillet, à Montpellier, a vu la majorité soutenant son président Philippe Saurel démettre et remplacer sept vice-présidents en poste depuis 2014. Ceux-ci ont refusé d’intégrer le nouveau groupe « La République en Marche et apparentés », créé sur volonté de Philippe Saurel, qui avait posé le principe de cette adhésion comme obligatoire pour leur laisser leur délégation.
Le conseil de Métropole extraordinaire, réuni le 5 juillet 2017

Le conseil extraordinaire de Montpellier Méditerranée Métropole, le 5 juillet, s'est tenu dans un climat de vives tensions. A l'ordre du jour figurait la décision de maintenir ou démettre de leur fonction sept vice-présidents refusant d'intégrer le nouveau groupe majoritaire (une cinquantaine d'élus y siègent déjà) baptisé « La République en Marche et apparentés ».

Sept élus sur la sellette

En effet, le 19 juin dernier, le président de la Métropole de Montpellier et maire de la Ville, Philippe Saurel, avait annoncé sa volonté de transformer le groupe issu des élections de 2014, « Montpellier, c'est vous » (liste citoyenne divers gauche), en groupe apparenté à la nouvelle majorité présidentielle. Et il avait aussitôt imposé à ses propres vice-présidents d'y adhérer, sous peine de perdre leur délégation.

Les sept élus récalcitrants sont la 1e vice-présidente Catherine Dardé (déléguée à la cohésion sociale, adjointe au maire de Castenau-le-Lez), le 4e v.-p. Cyril Meunier (délégué à la propreté, maire de Lattes), le 12e v.-p. Pierre Bonnal (délégué aux RH, maire du Crès), la 11e v.-p. Isabelle Touzard (déléguée à l'agro-écologie, maire de Murviel-lès-Montpellier), le 13e v.-p. René Revol (délégué au service public de l'eau, maire de Grabels), et le 19e v.-p. Jean-François Audrin (délégué à la culture scientifique, maire de Saint-Georges-d'Orques). Ce dernier, désireux de « rester maître de ses décisions », avait démissionné le 26 juin sans attendre le vote du conseil extraordinaire.

Question de confiance ?

Avant de procéder au vote, près de trois heures d'échanges - pas exemptes d'invectives - ont été consacrées à discuter le bien fondé des décisions de Philippe Saurel. Très émues en prenant la parole, Isabelle Touzard et Catherine Dardé ont déploré ce choix, cette dernière reprochant à Philippe Saurel d'être devenu « un autre homme », et de « blesser la démocratie locale ».

« Rompre avec 52 ans (origine du District de Montpellier, antérieur à l'Agglomération, puis la Métropole, NDLR) de règles de représentation des communes, c'est dangereux et dévastateur, d'autant plus qu'il s'agit de sept vice-présidences détenues par les maires de communes avoisinantes de Montpellier », fustige Cyril Meunier.

Fréquemment interpellé sur ce registre, Philippe Saurel a rappelé sa position, exprimée au lendemain du 1er tour de l'élection présidentielle : il veut renforcer la cohésion de son équipe dans les trois ans à venir (et les prochaines élections municipales et communautaires, ces dernières pouvant se dérouler, pour la première fois, au suffrage universel).

« J'ai besoin d'appuyer l'exécutif de la Métropole sur des vice-présidents en qui j'ai confiance, assène-t-il. Ce nouveau groupe restera permissif, comme le prouve son nom, « La République en Marche et apparentés ». Par ailleurs, le pacte des maires que nous avons mis en place en 2014, sur le principe d'un maire = une voix, restera valable à l'avenir. Plus globalement, il est important de donner un nouveau souffle à la Métropole, alors que celle-ci sera élue au suffrage universel à l'avenir, et que se mettront en place les transferts des compétences départementales. »

Avec un vote (à bulletins secrets) excédant souvent les 50 voix en faveur du « non maintien » de chacun des vice-présidents, ceux-ci sont donc démis de leur fonction, et par la voie d'un deuxième vote, ont été remplacés par :

  • Jackie Galabrun-Boulbes (maire de Saint-Drézéry), 1e vice-présidente
  • Gilbert Pastor (maire de Castries), 4e v.-p.
  • Annie Yague (adjointe au maire de Montpellier), 11e v.-p.
  • Jean-Marc Lussert (maire de Prades-le-Lez), 12e v.-p.
  • Mylène Fourcade (adjointe au maire de Fabrègues), 13e v.-p.
  • Thierry Breysse (maire de Cournonterral), 17e v.-p.
  • Valérie Barthas-Orsal (adjointe au maire de Montpellier), 18e v.-p.
  • Pierre Dudieuzère (maire de Vendargues), 19e v.-p.

La présidence du nouveau groupe « La République en Marche et apparentés », à la Ville et à la Métropole, avait été confiée, avant même l'organisation de ce vote, à Abdi Elkandoussi, conseiller municipal, métropolitain et départemental.

Conséquence inattendue de cette journée qui risque de compter dans la courte histoire de la Métropole : celle-ci croule désormais sous les groupes politiques. En face du nouveau groupe majoritaire imposé par Philippe Saurel figurent « Libres et humanistes », déjà existant et emmené par la centriste Anne Brissaud, et « Action Cohésion Territoire métropolitain » (ACT), formé le jour même par le maire de Beaulieu, Arnaud Moynier. D'un air mi-amusé mi-circonspect, Jacques Domergue, président du groupe Les Républicains, a profité de ce vote pour annoncer sa dissolution, et son association, au cas par cas, avec ACT.

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Commentaires 2
à écrit le 19/08/2017 à 12:37
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bienvenu monsieur le dictateur de Montpellier.

à écrit le 08/07/2017 à 15:08
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Monsieur Saurel semble oublier que Monsieur Macron a été élu avec moins de 25% des voix des Français. Quant aux députés d'En Marche, le pourcentage est approximativement le même. C'est dire que l'adhésion au Mouvement En Marche est loin d'être majori...

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