Pérols : l'offensive contre la cabanisation s'accélère

La Ville de Pérols veut exercer son droit de préemption renforcée sur les cabanes du territoire, suite aux inondations des 29-30 septembre. Le nouveau Plan Local d’urbanisme, qui sera voté le 6 novembre en conseil municipal, prévoit un durcissement des règles d’urbanisation sur ces zones inondables, confrontées à une forte densification.

Il n'y aura pas de régularisation foncière des cabanes historiques de la pointe de La Grave. Jean-Pierre Rico, le nouveau maire de Pérols (élu à 50,68 % des voix aux dernières municipales), va dans quelques jours mettre fin à un feuilleton de plusieurs années sur cet îlot confidentiel et enclavé du quartier traditionnel des cabanes de pêcheurs, à Pérols.

« La pointe de La Grave restera domaine communal, il n'y aura pas de rétrocession, comme j'en ai informé par courrier les habitants concernés », affirme l'élu, qui souhaite exercer son droit de préemption renforcé sur l'ensemble du secteur des cabanes, conformément à la 4e modification du PLU, soumise au conseil municipal le 6 novembre prochain.

Sur la pointe de La Grave (0,14 ha en zone inondable), la décision concerne une dizaine de cabanes installées depuis plusieurs années, sans titre d'occupation, sur le domaine public fluvial et qui avaient fait l'objet sous l'antépénultième municipalité, d'un déclassement pour transfert dans le domaine public communal.

« Comme ce fut le cas avec l'ancien maire Robert-Félix Fabre, on espérait que la nouvelle municipalité rétrocéderait ces propriétés aux occupants, qui pour certains, vivent ici depuis plus de 40 ans. », regrette Philippe Barbera.

Pour le président de l'association « Les Cabaniers de Pérols », cette décision, qui pénalise les cabaniers « qui ne pourront pas transmettre leurs biens à leurs enfants », marque aussi la fin d'une époque pour la pointe de La Grave, « le dernier endroit typique des cabanes, là où perdure encore le vrai univers cabanier ».

Droit de préemption renforcé

Pour l'ensemble du secteur des cabanes de Pérols, la nouvelle municipalité veut exercer son droit de préemption renforcé afin d'éviter toute spéculation immobilière sur les zones à risques. « Plus aucun permis de construire ne sera accordé sur ces zones », prévient le maire, qui pointe du doigt les aberrations urbanistiques sorties de terre sous l'ancien PLU : comme par exemple la Résidence Port Lagune, un complexe de 11 maisons groupées construit en 2012 en première ligne face à l'étang de L'Or.

« L'ancien PLU et la loi ALUR permettaient à n'importe qui de faire n'importe quoi sur la commune. Il faut endiguer les phénomènes de mitage urbain », martèle le maire, qui dit avoir la loi de son côté : « Suite aux inondations, les prochaines prescriptions du Plan de prévention du risque inondation (PPRI) vont s'imposer au PLU de façon imminente. On va dans le sens d'un durcissement des textes renforcé sur les secteurs en zone rouge. »

Il conclut énergiquement : « Sur la pointe de La Grave comme sur l'ensemble des zones inondables de la commune, il est inconcevable que la municipalité vende un bien quelconque à l'avenir ». Dont acte : depuis quelques semaines, la mairie préempte sur un terrain à vendre dans le secteur des cabanes.

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