« Notre programme repose sur deux piliers : réparer la ville et soigner le quotidien des Montpelliérains », campe d'emblée Philippe Saurel, en préambule de la conférence de presse du 26 novembre, rappelant ainsi ses promesses de campagne. J'avais critiqué le projet des urbanistes Vigano et Secchi (mandaté par la précédente équipe municipale, NDLR) parce qu'on ne devrait pas considérer l'urbanisme d'une grande ville en s'arrêtant à ses frontières. Il faut aller au-delà même des limites de la Métropole. »
De fait, le maire et président d'agglomération de Montpellier reprend le développement urbanistique de son territoire sur de nouvelles bases. Et c'est Stéphanie Jannin, sa première adjointe à la mairie et vice-présidente de l'agglomération, qui en présentait les contours.
Urbanisation égalitaire
« Montpellier ne peut s'épanouir sans tenir compte de son environnement, c'est à dire la mer, le Pic Saint-Loup, les villages, etc., détaille l'adjointe à l'urbanisme. Nous devons maintenir la production de logements tout en repensant le développement physique de Montpellier, à savoir équilibrer la production de logements entre les quartiers neufs et anciens. Il faut mettre en place le renouvellement urbain, la transformation de la ville sur elle-même, allant de vastes opérations, comme la Restanque, à la restructuration de petits îlots et même la rénovation d'immeubles. »
Refusant l'idée d'une ville « à deux vitesses », l'adjointe veut désormais un traitement « à la même enseigne pour tous les quartiers », qui passera notamment par « une politique des espaces publics plus cohérente et égalitaire », permettant de réaliser des économies d'échelle, par exemple grâce à l'harmonisation du mobilier urbain. Soit « faire mieux avec moins ».
Centre-ville
Parmi les actions concrètes destinées à revaloriser le centre-ville, « une priorité », affirme Philippe Saurel, figurera la rénovation de la place Royale du Peyrou.
« À la demande des habitants et des promeneurs, nous allons travailler les allées latérales, les massifs floraux et le parvis du bassin, déclare l'édile. Cette opération sera inscrite au budget 2015 de la Ville. »
Autre projet ramené au devant de la scène par la nouvelle équipe municipale : la création d'une passerelle enjambant le Lez et permettant aux habitants de la Pompignane d'accéder au tramway, et ainsi de désenclaver le quartier. Une initiative qui sera inscrite à la révision du Plan local de déplacement (PLD).
Par ailleurs, le maire et son adjointe annoncent que la Ville va faire la demande du classement du Lez à la Commission régionale du patrimoine et des sites, « afin de protéger sa biodiversité ». Et prévoient d'ores et déjà un gros travail sur la logistique urbaine et la maîtrise du transport de marchandises.
Enfin, le maire s'est exprimé sur le sort de l'ancienne mairie.
« Le site mérite un acte d'urbanisme fort. C'est un lieu central et accessible, qui aurait été idyllique pour le centre d'art contemporain si le Musée de la France en Algérie ne m'était pas tombé dans les bras... ».
« Le projet d'aménagement passera par une maîtrise foncière du lieu et la destruction de la mairie », précise Philippe Saurel, et devra se faire en collaboration avec la Socri (gestionnaire du Polygone), à la condition expresse que cette dernière « intègre le remaniement de l'entrée du Polygone Antigone en lieu et place de ces deux malheureux escalators... »
Réforme territoriale, OZ, EAI,...
La conférence était aussi l'occasion, pour le maire, de faire le point sur certains dossiers en cours. À commencer par la réforme territoriale.
« Je reçois ce vendredi matin 28 novembre le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Mon propos, c'est de dire que pour une grande région, il faut deux grands pôles métropolitains qui arrivent à s'entendre. Pour les entreprises, la compétition n'est pas entre Montpellier et Toulouse, mais à l'international ! Le secrétaire d'État à la Réforme territoriale, André Vallini, a déclaré qu'il donnerait l'avantage à Toulouse ? J'en référerai à son supérieur hiérarchique, le Président de la République ! »
Concernant le programme ANRU, les projets seront dévoilés le 17 décembre prochain, en présence de Myriam El Khomri, secrétaire d'État chargée de la Politique de la ville.
Sur le projet de requalification du site de l'EAI, Philippe Saurel le répète : « Les nouvelles équipes municipales reprennent le dossier à zéro », et confirme que le tramway ne passera pas par le parc Montcalm.
Enfin, au volet culture, le maire réaffirme son intention de remettre en question les gouvernances de La Panacée « car il s'agit bien d'un service de la mairie, financé par la mairie », mais envoie au panier les rumeurs de fermeture du lieu.
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