15 % de baisse sur le prix du m3 facturé à ses 96 000 abonnés ? C'est la promesse de Nîmes Métropole qui doit se prononcer en assemblée plénière, le 23 janvier, sur le renouvellement de la délégation de service public (DSP) concernant la distribution et l'assainissement de son eau pour la période 2020-2028.
À l'issue de ce vote, pour lequel est proposé le choix de Veolia Eau, sorti vainqueur de la commission d'appel d'offres au détriment de la Saur (sortant) et Suez, l'Agglomération aura - c'est une nouveauté - un délégataire unique pour la distribution et l'assainissement sur l'ensemble de ses 39 communes, ce qui est rare à cette échelle.
Négociations intermédiaires
Cette baisse sera notamment rendue possible par les négociations intermédiaires menées par l'agglomération. Dans un document aux élus, que La Tribune s'est procuré, apparaissent les négociations intermédiaires entre les candidats et la collectivité.
On y apprend notamment que le prix de vente de l'eau que les candidats à la DSP souhaitaient facturer à l'usager a drastiquement baissé entre septembre (date de remise de la première offre) et décembre (date de remise après trois négociations) : ainsi Suez (arrivé troisième) a abaissé son tarif de 33 %, la Saur (qui proposait le tarif le plus bas) de 22 %, et Veolia Eau de 20,38 %.
« C'est le jeu dans tous les marchés. Ce qui est surprenant, c'est de voir que Veolia n'a pas changé son prix entre l'avant-dernière négociation et la dernière, contrairement à ses concurrents. Ils ont sans doute voulu marquer le coup après avoir perdu la gestion de l'eau de Montpellier, qui est passée en régie il y a quelques années, il leur manquait un gros contrat dans ce secteur géographique », traduit un observateur.
Pour un autre, qui requiert également l'anonymat, c'est la sincérité même des offres initiales qui est en cause : « Puisqu'il n'y a pas de cadeau, il y a forcément des compensations, par exemple sur le montant des travaux et des services ».
Recours
Dans les comptes prévisionnels d'exploitation, que Veolia Eau a transmis à l'Agglomération, l'entreprise prévoit, pour la seule eau courante (c'est à dire hors assainissement) et sur la période 2020-2028, 3,69 M€ de « frais de siège » et environ 14 M€ de prestations effectuées par convention avec la maison-mère, soit environ 13 % du montant des recettes escomptées (106 M€), alors que la rentabilité de l'entreprise installée à Nîmes prévoit un bénéfice de 0,98 % sur cette partie du contrat.
La Saur, qui emploie 248 personnes à Nîmes en plus des services dédiés à cette DSP, a annoncé, le 17 janvier, son intention d'un recours contre les résultats de cet appel d'offre. En outre, elle prévoit de délocaliser ces équipes en cas de perte effective de marché.
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