Emmanuel Macron annonce un renfort de 2.000 policiers et gendarmes dès 2021 (dont 50 à Montpellier)

Le Président de la République Emmanuel Macron repart à l'offensive sur la sécurité. Le 19 avril, en déplacement à Montpellier, il promet tenir ses engagements de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires sur son mandat, et annonce que 50 policiers viendront renforcer les rangs montpelliérains d’ici à 2022.
Emmanuel Macron avec Michaël Delafosse et le préfet de l'Hérault, lors d’un déplacement à Montpellier le 19 avril 2021.
Emmanuel Macron avec Michaël Delafosse et le préfet de l'Hérault, lors d’un déplacement à Montpellier le 19 avril 2021. (Crédits : maxppp GUILLAUME HORCAJUELO /POOL)

« Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu'en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants. Je me bats pour le droit à la vie paisible », déclarait le chef de l'État dans un entretien au Figaro publié dimanche soir, à la veille d'un déplacement à Montpellier sur ce thème de la sécurité, aux côtés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Les deux hommes ont visité l'Hôtel de police de Montpellier avant de se rendre au centre social de la Caisse d'allocations familiales dans le quartier de la Mosson, quartier de reconquête républicaine, pour parler prévention de la délinquance.

Une visite officielle qui intervient alors qu'un nouvel incident s'est déroulé dans la Cité Gély, cité gitane au cœur de Montpellier, dans la nuit du vendredi à samedi, laissant un homme connu pour trafic de stupéfiants grièvement blessé de deux balles.

Montpellier : 20 policiers dès septembre

Le Président de la République est donc reparti à l'offensive sur la thématique sécurité, l'un des sujets phares de la présidentielle de 2022, en promettant de tenir son objectif de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires et en faisant de la lutte contre les trafics de drogue « la mère des batailles ». Ce sujet régalien est érigé comme l'une des priorités de l'exécutif pour la fin du quinquennat alors qu'il reste identifié comme l'un des talons d'Achille d'Emmanuel Macron, notamment face à la droite.

A Montpellier, le chef de l'État annonce le renfort de 50 policiers supplémentaires d'ici fin 2022, dont 20 nouveaux policiers dès septembre 2021. Pourtant, le mois dernier, Gérald Darmanin avait promis l'arrivée de 16 policiers supplémentaires dans la capitale languedocienne. Un renfort qualifié d'« insuffisant » par le syndicat Unité SGP Police, qui en réclamait le double.

Dans le Figaro, le chef de l'État rappelle que « 4.508 policiers et 1.706 gendarmes ont déjà été recrutés, soit 6.214 membres des forces de l'ordre » et annonce que « nous aurons en complément, dès cette année, 2.000 policiers et gendarmes de plus » dont « l'essentiel ira directement sur la voie publique ».

Emmanuel Macron annonce également la création d'une « école de guerre avec de la formation continue » pour les policiers ainsi que la modernisation de leur uniforme et le remplacement de la casquette par un calot.

Harceler les trafiquants et les dealers

Dans le quartier de La Mosson, le chef de l'Etat était attendu par beaucoup de monde et pas mal de tension. Quelques sifflets et des "Macron démission" ont fusé... Le Président de la République a effectué une sortie avec les hommes de la Bac de Montpellier dans les quartiers difficiles, dans une voiture banalisée de police. Il s'est aussi entretenu avec des médiateurs sociaux et des responsables d'associations.

Concernant la multiplication des règlements de compte violents entre bandes, Emmanuel Macron constate, dans son entretien au Figaro, que les trafics de stupéfiants « explosent » et « forment la matrice économique de la violence dans notre pays ». Il affirme que le gouvernement est en train de passer « à la vitesse supérieure » en « harcelant les trafiquants et les dealers ».

« La France est devenue un pays de consommation et donc, il faut briser ce tabou, lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères », souhaite-t-il, sans détailler comme cette consultation pourrait être menée.

Entrant dans le débat sur la légalisation du cannabis dit "récréatif", dont l'usage est interdit, Emmanuel Macron soutient que « dire que le haschisch est innocent est plus qu'un mensonge » : « Sur le plan cognitif, les effets sont désastreux ».

Caméras-piétons

Emmanuel Macron comptait bien profiter de cette visite dans l'Hérault pour promouvoir la loi sur "la sécurité globale", tout juste adoptée au Parlement. Il dit beaucoup miser sur le déploiement des caméras-piétons, dans le cadre de cette loi, assurant qu'« elles vont tout changer » car elles vont aider à « prévenir les dérapages » et « inhiber les gens violents ».

Dans le Figaro, le chef de l'État est aussi revenu sur les « violences policières », expression qu'il avait utilisée en décembre dernier mais pour la contredire aussitôt. Ce que lui ont néanmoins reproché les syndicats de police et l'opposition de droite, dont encore ce dimanche Xavier Bertrand, potentiel rival en 2022. Cette fois, il se veut extrêmement clair : « Il n'y a pas de violence systémique de la police, c'est faux, il n'y a pas de racisme systémique de la police, c'est faux, pas plus qu'il n'y en a dans la gendarmerie ou au sein de l'État ». Mais il répète que le contrôle au faciès est une réalité.

Sur la sécurité, comme sur « l'économie et l'industrie, sur les réformes, sur le social, sur l'éducation, sur l'environnement », Emmanuel Macron promet qu'il agira « jusqu'au dernier quart d'heure » de son mandat, malgré la crise du Covid-19.

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Commentaire 1
à écrit le 21/04/2021 à 10:59
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"Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu'en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants. Je me bats pour le droit à la vie paisible" Ce serait bien que nos politiciens néolibéraux soient un minimum cohérents vu que...

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