La question n'est plus « va-t-on avoir des épisodes cévenols ? », mais « quand ? »... En Méditerranée, le changement climatique est devenu une réalité tangible. Qualifiée de « hot spot » par le GIEC, la région du pourtour méditerranéen est déjà très affecté par le réchauffement climatique. Dans l'Hérault, les épisodes de canicules se multiplient : en juillet, le niveau alerte canicule du plan Vagues de chaleur a été atteint, et l'alerte sécheresse a été déclenchée en même temps. Le tout alimentant des feux de forêts.
Après un été caniculaire précoce, la Ville se prépare donc à affronter une saison à haut risque...
Sébastien Cote, adjoint au maire, délégué à la Protection de la population, à la Tranquillité publique et aux Affaires militaires, tenait une conférence de presse le 29 août sur la préparation de la Ville aux risques orage, pluies et inondations qui ne manqueront pas d'advenir d'ici la fin de l'année. Une conférence pour la 2e année consécutive mais qui a vocation à se pérenniser tant le risque est important désormais.
« L'été 2022 est incontestablement l'été de la prise de conscience que le dérèglement climatique nous touche directement, déclare-t-il gravement. Pour la première fois depuis au moins dix ans, Montpellier est en alerte sécheresse, nous avons eu 22 jours d'alerte orange incendie depuis juin, cinq départs de feu à Montpellier et une augmentation de + 30% sur l'échelle de la Métropole, deux vagues de chaleur exceptionnelle dont une très précoce les 15 et 16 juin et une autre entre le 23 et le 25 juillet, et presque 15 jours d'alerte à la pollution du Lez aux cyanobactéries, qui sont directement liées au réchauffement climatique... Nous sommes maintenant exposés à trois risques majeurs : pluie, orage, inondations. Et nous sommes inquiets. La Méditerranée est trop chaude, en moyenne 6,5° au-dessus des moyennes saisonnières, donc les phénomènes cévenols vont être aggravés. »
Vers un label Résilience ?
En 2021, une vingtaine d'événements multirisques ont eu lieu, dont cinq nécessitant le déclenchement du Plan communal de sauvegarde (PCS). Avec le risque d'événements plus fréquents, plus intenses et plus dangereux, la Ville a renforcé son dispositif et lance une campagne d'information pour rappeler les comportements à adopter en cas d'épisode extrême.
« Il faut se préparer à ces phénomènes et attention, car la Ville accueille 4.000 habitants supplémentaires par an, qui viennent de l'extérieur, ont image carte postale de la ville et sont surpris par les épisodes cévenols, met en garde Sébastien Cote. Il faut donc s'acculturer au risque du territoire. Les Montpelliérains doivent s'inscrire au dispositif de Téléalerte, or moins de 2% de la population aujourd'hui est inscrite. »
La Ville a renforcé ses effectifs du service Sécurité civile, passant de 4 agents à 8 d'ici la fin de l'année, « soit une augmentation de budget de 33% », précise l'adjoint au maire. La collectivité a également révisé son PCS, et créé, il y a un an, une réserve citoyenne (ou réserve communale de sécurité civile) qui compte aujourd'hui 80 Montpelliérains bénévoles.
En juin dernier, la Ville de Montpellier s'est portée candidate au label Résilience France Collectivités, qui permet d'évaluer la préparation des collectivités à la gestion des risques et des crises auxquelles elles pourraient avoir à faire face. Il est remis par le Haut comité français pour la résilience nationale (HCFRN).
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