"En 2015, il ne sera plus question de défendre telle ou telle Région"

Quelques jours après le congrès de l'Association des régions de France, qui s'est tenu à Toulouse les 9 et 10 octobre, Martin Malvy, le président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, revient pour Objectif-Languedoc-Roussillon sur la teneur de ses échanges avec Damien Alary, président de Région.
Martin Malvy et Damien Alary, le 9 octobre à Toulouse

Damien Alary, nouveau président du Conseil régional Languedoc-Roussillon, a indiqué qu'il ne serait pas « un vice-président de Midi-Pyrénées » dans la perspective de la fusion et qu'il entend, lors des élections régionales de 2015, se présenter pour défendre « l'identité et l'intégrité territoriale du L.-R. ». A-t-il tort ?

Martin Malvy : Tout d'abord, je voudrais redire un mot sur la nécessité de cette réforme. Nous avons aujourd'hui besoin de Régions fortes, aux compétences mieux définies et renforcées, notamment dans le domaine économique. C'est le message que les présidents des Régions ont fait passer au Premier ministre lors de sa venue à Toulouse, le 10 octobre dernier. Et pour faire face à nos voisins, je pense notamment à la Catalogne, nous devons constituer de grands ensembles. La future Région Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon comptera 5,6 millions d'habitants, l'équivalent de la Région Aquitaine / Poitou-Charentes / Limousin, quand la Catalogne en compte un peu plus de 7 millions. Cela fera de nous la 10e Région la plus peuplée au niveau européen. Sur le plan économique, cette fusion nous permettra également d'être plus compétitif : nous pèserons 144 Mds € de PIB, nous rapprochant ainsi de la Catalogne avec ses 200 Mds €. La réforme qui nous est proposée est donc à mon avis une chance que nous devons saisir. Si nous ne le faisions pas, nos régions risqueraient de ne plus peser grand-chose, à côté de PACA ou de Rhône-Alpes. Surtout si la compétence économique, au sens large est reconnue aux Régions françaises comme l'a rappelé Manuel Valls au Congrès de Toulouse. Concernant les prochaines élections régionales, nous devrons ensemble - Midi-Pyrénéens et Languedociens - d'abord établir un programme ambitieux pour ce nouveau territoire. Il ne sera alors plus question de défendre telle Région ou telle autre, mais bien de bâtir un projet commun assis sur le nouveau périmètre, ses atouts et ses faiblesses. La question de la tête de liste se posera dans un second temps. Le seul pari que je prends, c'est que le duo de tête sera à parité, représentatif des deux anciennes Régions, avec une femme et un homme.

Le congrès annuel de l'ARF vient de se tenir à Toulouse. Un groupe de présidents, dont Damien Alary, et d'élus régionaux ont rédigé un memorandum de 10 propositions à soumettre au gouvernement pour changer et infléchir le projet de réforme territoriale. Que pensez-vous de cette démarche ? Sur le fond, y a-t-il en effet des points de la réforme qu'il faudrait, selon vous, revoir ou adapter ?

Martin Malvy : C'est l'ARF qui a proposé ce memorandum de 10 propositions, préparé en amont par l'équipe de son président, Alain Rousset. On est loin d'une démarche de type « frondeurs » ! L'ensemble des présidents de Régions se sont réunis et reconnus autour de ces propositions. Les Régions souhaitent avant tout affirmer leur volonté d'une réforme ambitieuse, qui ne se contente pas de redéfinir le contour des Régions. Une nouvelle carte sans nouvelle compétence n'aurait pas de sens et pas mérité le débat auquel cette recomposition territoriale a donné lieu dans certains territoires. Nous avons des revendications en matière économique, d'innovation, de formation professionnelle, de transition énergétique ou encore de ressources financières. Nous souhaitons les réaffirmer avant que ne s'ouvre au parlement l'examen du projet de loi.

Damien Alary était à Toulouse, avez-vous pu le voir ? Selon quel planning les exécutifs du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées doivent-ils se mettre en rapport et travailler ensemble pour la mise en route de la fusion ?

Martin Malvy : Nous nous sommes évidemment rencontrés. Des photos en témoignent. Nous sommes des amis de longue date ! Nous ne travaillons pas encore ensemble car il est vrai qu'il existe des réticences chez nos voisins du Languedoc-Roussillon. Ceci étant, j'ai rencontré beaucoup de vos concitoyens qui sont favorables à cette fusion. Même si cette réforme va un peu vite - mais lentement elle se serait à coup sûr enlisée - le constat est simple à faire : des complémentarités qui existent. Il faudra un peu de temps. Beaucoup de sujets devront être abordés, y compris sur la place respective de Toulouse, Montpellier et Nîmes, notamment. Ce que nous aurons à préparer, puis ce que devront construire les élus en responsabilité à partir de 2016, dépasse évidemment nos personnes. Nous le savons l'un et l'autre. C'est l'intérêt général qui doit être le guide exclusif, ce que l'addition de compétences et d'intelligence des femmes et des hommes qui vivent dans nos treize départements peut permettre de création et de développement pour surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés. C'est une belle ambition à partager dans le respect de tous et des sensibilités de chacun.

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Commentaire 1
à écrit le 20/10/2014 à 13:03
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C'est ce qui s'appelle parler pour ne rien dire.Tout ce qui vous prend en charge vous endort.

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